La plume anonyme

37. La libération

Cette fille me connaît, beaucoup plus que ce qu'on peut penser. Elle me connaît même trop, puisque je suis persuadée que personne sur cette Terre m'aurait emmené dans un endroit tel que celui-ci pour évacuer ma colère après l'épisode d'hier soir.

- Et en revanche, obligé de crier une phrase qui t'énerve en cassant quelque chose, c'est la règle ! me dit-elle

Je me munis de la batte avant de m'avancer timidement vers le premier objet, que dis-je, ma première cible.

- Ça c'est pour le gros connard qui m'a volé mon carnet, hurlai-je avant de fracasser le vase se trouvant en face de moi

- C'est bien ma puce, continue ! m'incite ma meilleure-amie

- Et ça c'est pour ce gros porc de Robin qui a voulu me toucher, criai-je en explosant en mille morceaux le deuxième vase

Et au vu du regard de Maureen, je ne lui avais pas raconté ce passage. Oups. Nous en parlerons plus tard, là ce n'était pas le moment.

Elle passe devant moi et se muni elle aussi d'une hache qu'elle propulse dans la télévision datant des années 80 qui se trouvait au centre de la pièce. J'enchaîne en détruisant un cadre qui était posé juste au-dessus.

- Ça c'est pour mes cauchemars et mon deuil qui n'en finit plus, lâchai-je en écrasant deux assiettes au sol qui s'explose sous mon lancé

Et puis les larmes coulent, et ne cessent de s'arrêter. Maureen s'approche et me tend ses bras, que j'accepte avec évidence. J'ai craqué, il le fallait et j'ai l'impression à cet instant précis que toute la haine et toute la colère que j'emprisonnais en moi depuis le décès de mon père sont sorti au même moment, et au même endroit.

- Je savais que ça te ferait du bien, me chuchote Maureen en me caressant les cheveux

L'heure et demie passe très vite, et pour finir nous avons terminé de détruire tout ce que nous trouvions avec Maureen en racontant des anecdotes peu importantes qui nous arrivaient au collège ou au lycée en s'esclaffant de rire. J'aime ma meilleure-amie, je l'aime plus que n'importe qui sur cette Terre.

Inconnu

Je regarde ses story, allongé dans mon lit avec une musique assourdissante dans les oreilles je la regarde s'éclater avec sa meilleure-amie, Maureen. Son profil était en public et au vu des personnes qui regardent ses story actuellement avec toutes les rumeurs qui tournent autour d'elle, elle ne reconnaîtra certainement pas mon nom parmi tous les autres, c'est certain.

- Papa et maman rentre ce soir, me lance ma sœur en rentrant dans ma chambre

- Putain je t'ai déjà dit de toquer avant d'entrer, lui balançai-je en enlevant mon casque

- J'ai toqué, tu n'as juste pas entendu connard.

Ma sœur et moi étions un peu comme chien et chat, à se disputer toute la journée pour des broutilles. Depuis quelques années et surtout depuis notre puberté, ayant très peu d'écart d'âge avec elle, on ne s'entendait pas très bien. Je ne supportais pas ce qu'elle se donnait l'impression d'être, une garce prête à tout pour pouvoir se faire remarquer, elle ne ressemblait pas à ça étant petite et je n'aime pas cette partie d'elle.