{9} Premier match et grande frayeur

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- Encore une série de pompes et on a fini! me criait Rafa alors qu'il se tenait juste à mes côté, un chronomètre et un sifflet à la main.

Je m'éxécutais, me donnant à mon maximum pour cette dernière série et lorsque j'entendis le bruit libérateur du sifflet de mon entraîneur, je stoppais net et m'assis sur le sol en terre battue pour respirer un bon coup.

- C'est très bien! On voit que t'as du progrès depuis ta reprise.

Je souris et me relevais avant d'ajouter,

- Merci. En même temps imagine, si je n'aurais pas fait le moindre progrès! Mon niveau serait bien bas, au plus profond des abysses je pense.

- Ah ça je te le fais pas dire! C'était un niveau qui n'atteignait même pas celui de mon petit cousin.

Je riais puis attrapais ma serviette (avec le logo de Roland-Garros écrit dessus, s'il-vous-plaît...), et m'essuyais le visage avec. Si on m'avait dit quelques mois plus tôt que j'allais retrouver mon ancien niveau je n'y aurais pas cru.

Pendant ce temps mon entraîneur continua en se rapprochant de moi,

- Bien Alicia, je pense que l'on peut dire que l'on a fini pour aujourd'hui. Enfin, t'as ton match tout à l'heure donc c'est pas encore tout à fait terminé mais moi j'ai fait mon job.

Je me retournais vers Rafael Nadal et lui répondait, le sourire au visage,

- Merci. Merci sincèrement pour tout ce que tu as fait.

Mon entraîneur, qui, je l'avais déjà remarqué, n'était jamais à l'aise lorsqu'on lui adressait des compliments, ce contenta de hocher la tête maladroitement et de marmonner un rapide, "Tu devrais te féliciter toi" avant de changer de sujet.

- Au fait, si cette aprem t'arrives à gagner ton match je voulais t'avertir que tu auras ta conférence de presse tout aussitôt et... Avant que tu ne fronces encore plus les sourcils, une petite fête est organisée juste après afin de féliciter un ancien joueur qui prend sa retraite. Me demande pas le nom, je sais juste qu'il est français.

Je soupirais. Je savais à quoi je m'engageais, je n'allais pas mentir. Et même si cette perspective ne m'enchantais guère, je devais m'y tenir et faire confiance à Rafael Nadal. Dans un coin de ma tête, je me remémorais ce que je m'étais promise à moi-même hier. J'étais prête à tout pour gagner ce championnat et s'il fallait passer par des banalités et autres habitudes de vrais tennismen, il fallait que je le fasse. Tu joueras l'introvertie plus tard dans ton lit.

- C'est d'accord. Par contre est-ce je dois encore supporter ces talons que l'on m'a donné à la cérémonie d'ouverture? Parce-que mes pieds s'en rappellent et c' est pas le meilleur souvenir qu'ils ont.

Mon entraîneur, qui croyait sûrement avoir à faire un énorme speech pour tenter de me convaincre, ouvrit de grands yeux, puis me répondit,

- Nous ne resterons que quelques minutes à cette soirée, juste pour être vus puis on dégage vite fait. Tu ne porteras ces talons que durant un temps infime.

Je hochais la tête. Ça m'allait parfaitement. Si ceci pouvait me servir dans la bonne continuation de mon job, alors je devais m'y plier.

- Bon. On retourne à l'hôtel, tu manges, puis direct aux massages, Ok? Je pourrais pas être là pour te surveiller, j'ai des affaires à régler, donc je compte sur toi pour pas faire de la merde. (Il marqua une pause puis reprit) Sinon j'appelle ta mère.

Je grimaçais. Il n'oserait pas me faire ça quand même ? Si? Mais vu son regard tout à fait sérieux je pris cette menace pour une vérité. La pire des punitions qu'il pouvait m'infliger, Rafa la connaissait apparemment déjà. Je n'avais plus aucuns secrets pour lui, ce qui me fit l'effet d'être une fille totalement banale, avec une vie morne et terne au possible. Mais bon, je me rassurais, après tout partager cette relation que j'avais avec le grand joueur espagnol c'était pas dégueu.

Zverev : Deux âmes confonduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant