{2} Un entraineur insoupçonné

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- ALICIAAAAAAA ! Réveilles-toi !

J'ouvris instantanément les yeux, me cognant par la même occasion contre la vitre de la voiture.
Mon coeur battait à tout rompre, elle m'avait fichue une de ses frousses !

Voyant mon manque de réaction, ma mère continua de hurler à quelques centimètres de mon oreille,

- Tu as fini de somnoler ? On est arrivé à l'aéroport ! Dépêches-toi ! ".

- Hum...hum, répondis-je encore à demi endormie par le trajet. Je me massai douloureusement le haut du crâne, à l'endroit où je venais de recevoir le coup ; ça faisait vraiment un mal de chien !

Puis, rêvant encore à moitié, je défis ma ceinture de sécurité, levais mes fesses de la banquette pourtant très confortable, et rejoignis bientôt ma mère sur le trottoir qui venait de finir de payer le chauffeur de taxi.

- Allez réveilles-toi enfin ! Je n'ai pas envie que la première image qu'ils aient de toi se soit celle d'une fille qui ressemble à un zombie ! , me criait pour la troisième fois ma génitrice.

Sympa.

Cependant, je buta sur une autre partie de sa phrase. Que voulait-elle dire dans l'emploi du pronom " ils " ?

Je fronçais les sourcils, retrouvant soudainement tous mes esprits. J'observais ma mère qui changea tout à coup d'expression. Son visage devint plus livide et ses yeux s'ouvrirent en grand. Ceci se passa très vite, mais j'avais bien vu qu'elle me cachait quelque chose. Bientôt, elle reprit contenance et s'apprêta à me tourner le dos pour traverser la rue. Comme si rien ne venait de se passer.

Mais ça n'allait pas se passer comme ça j'en étais résolue.

Stoppant net ses actions, j'éleva la voix,

- Qui ça "ils" ?

Ma mère déglutit. Dans le mille ! pensais-je mentalement.

Elle se mit à tousser essayant sans doute de trouver un beau mensonge qui tiendrait la route.
Cependant, elle ne paru pas très inspirée sur le moment, car elle se lança d'une voix pas très rassurée,

- Eh bien... Je voulais te le dire, mais j'ai préféré attendre que tu le vois de tes propres yeux. Je ne voulais pas que tu te défiles, vois-tu ? Surtout maintenant alors qu'il y a Roland-Garros...

Je perdais patience.

- Tu vas enfin me dire la vérité ou tu vas encore déblatérer tes explications qui ne servent à rien ? Tu sais je vois un bar à l'autre bout de la rue, si ça te dérange pas je vais me prendre un café et je reviendrais quand t'auras fini.

Cette dernière fronça les sourcils, elle n'avait pas l'habitude d'être en position d'infériorité par rapport à moi. Non. Correction. Par rapport à qui que se soit à vrai dire.

Mais face à mon expression impassible, elle dut bien se résoudre à parler.

Pour commencer, ma mère leva les yeux au ciel ( elle n'allait pas se laisser battre aussi facilement, il fallait tout de même montrer qu'elle s'était démenée comme une lionne ), puis, elle entama enfin la partie intéressante,

- Tu ne t'attendais tout de même pas à ce qu'on prenne l'avion que toute les deux, si ?

Bien sûr que non. Même si je l'avais espéré à moitié.

Cette question ne me satisfaisait pourtant toujours pas. Il manquait un élément j'en étais certaine.
Après tout qu'est-ce que les autres sportifs avec lesquels je m'étais entraîné depuis des mois en avait quelque chose à faire de ne pas me voir dans mon plus beau jour ? De plus, c'était encore moins la première fois qu'ils me voyaient...

Zverev : Deux âmes confonduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant