Tintin vient de s'installer à Madagascar et il y a épousé Mya, la femme de ses rêves dont il est éperdument amoureux. Par la même occasion, tandis qu' il exerce sa profession de journaliste en souhaitant faire un reportage sur le pays, il va, par un...
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Tandis que Mya rentrait dans la maison de Ti'Robert et de son épouse Tiphaine pour trouver quelques réconfort autour d'un copieux petit déjeuner, presqu'en même temps, Jam lui, faisait irruption dans le petit quartier de Bagatelle et s'apprêtait à se rendre à la petite maison-caravane de Stefan De Boulguine. En effet, le jeune paysan venait d'arriver au village, il s'y était rendu à pied puis, à mi-chemin du patelin, un chaleureux fermier du coin s'était proposé de l'y déposer en l'emmenant un petit bout en charrette.
Jam était à ce moment-là en train de descendre de la carriole, et, remerciant à peine le conducteur en lui remettant quelques sous, il se dirigeait rapidement vers le « cabinet de voyances ». Bien que ce jour là il y avait sous la varangue plusieurs personnes qui patientaient leur tour pour une consultation dans une petite pièce adjointe, Jam, lui, bien trop déprimé ce matin, sans même dire un « bonjour » ni prendre le temps de s'asseoir dans la salle d'attente, passa devant les clients et clientes qui se trouvaient assis et qui attendaient leur tour pour passer.
Aussitôt, à la vue de l'individu qui leur volait le tour, un jeune homme de type yab – autrement dit créole blanc des hauts - environ la soixantaine d'années – qui portait des lunettes et qui était occupé à lire un journal, se leva brusquement, scandalisé en lui faisant face :
🌴_ « Oté ! espèce moukake ! gêne pa ou sirtou ! ou gaingne pa attende out tour kom tout de moun ter là ?! »
(« Hey ! espèce d'idiot ! ne vous gênez pas surtout ! vous ne pouvez pas attendre votre tour comme tout le monde ici ?! »)
Mais Jam, d'avance colérique, lui fit face, bouillonnant de haine :
🌴_ « Aou, ferme out gueule, espèce vié zakaria ! »
(« Toi ferme-la espèce de vieux termite ! »)
Mais le vieil homme se leva, et s'indigna, hors de lui en lui faisant face avec son journal qu'il tenait toujours en main :
🌴_ « Vié zakaria ?! é en plis vi jure a mwin !? Totoche to momon de boug ! out ki lé mal viré koué ? Ou lé fou !? »
(« Vieux termite ?! Et en plus vous m'insultez !? espèce d'imbécile de bonhomme ! votre derrière est mal viré où quoi ?! vous être fou ?! »)
Mais Jam, fulminant, saisit vigoureusement le client par le col de sa chemise ; sous le coup de la violence, le journal lui échappa des mains. Devant le regard apeuré et aussi choqué des autres gens – dont particulièrement une jeune femme qui était occupée à se repoudrer le visage à l'aide d'un petit miroir – Jam regarda le vieil homme dans le blanc des yeux, et le menaça à mi-voix :
🌴_ « Nerve pa mwin ! nerve pa mwin ! si vi contini koma, mi déssire lo papié zournal é mi fé bouffe aou toute de papié ! »
(« Ne me cherche pas ! ne me cherche pas ! si tu continues comme ça, je déchire ton papier journal et je te fais manger tout le papier ! »)
Le client, apeuré par ces menaces qui n'avaient rien d'une plaisanterie, approuva de la tête en silence et baissa immédiatement les yeux. Jam le relâcha aussitôt brutalement. Le vieux créole s'en retourna à sa place tout en réajustant son col mais cependant sans le quitter du regard. Jam observa un bref instant la salle d'attente : tous paraissaient extrêmement choqués par ce qu'il venait de faire. La cliente qui se maquillait le dévisageait avec une stupeur agaçante, telle une bête curieuse... Son attitude l'irrita davantage – d'autant plus que c'était une jeune femme - et il s'en prit à elle en lui criant :
