La Dernière Clé [PAUSE]

Chapitre 2

- Adoptée ?! C'est une blague j'espère !

- Malheureusement non ma chérie... sanglota sa « pseudo » mère

- Ne m'appelle plus comme ça ! Je n'y crois pas ! Vous m'avez mentit pendant seize ans ? Pourquoi ?

Son père commença à ouvrir la bouche.

- En fait non je ne veux même pas savoir ! Je vous remercie pour cette magnifique soirée d'anniversaire et ce repas mais je n'ai plus faim !  Hurla la jeune fille en se levant de table.

- Éléonore, tu restes assise ! s'énerva Olivier, la personne qu'elle avait prise pour son père.

- Non ! Après tout tu n'es pas mon père ! Lui cracha-t-elle à la figure.

Après cette altercation, la jeune fille monta et s'enferma dans sa chambre. Elle pleura toute la soirée et refusa l'accès de sa chambre aux personnes qu'elle appelait auparavant « papa » et « maman ». Pendant la nuit, elle repensa à cette révélation, pour le moins surprenante. Elle arriva à la conclusion qu'elle devait parler à ses parents dès le lendemain matin.

Éléonore se réveilla, la boule au ventre à l'idée de ce qui pourrait se passer aujourd'hui. Elle ne savait pas comment réagir lorsqu'elle apprendrait la réalité. Elle descendit les marches, une à une, le plus lentement possible. Arrivée dans la cuisine, elle s'installa face à ses parents qui s'échangèrent un regard inquiet. Elle inspira un grand coup et lâcha :

- Je vous écoute.

- Bonjour à toi aussi ma chérie. Oui j'ai bien dormi et toi ? ironisa Olivier

- S'il te plaît Papa épargne-moi ta mauvaise humeur du matin...

- Très bien nous allons t'expliquer mais s'il te plait ne nous coupe pas. Lui demanda sa mère. Éléonore hocha la tête

- Très bien... Marie souffla un bon coup et commença son récit.

Flashback

Il y a seize ans, ton père et moi voulions un enfant mais nous n'y parvenions pas. Après avoir passé des examens, j'ai appris que j'étais stérile. Ce fut un choc. Un jour, alors que j'étais encore en train de pleurer sur mon sort, ton père m'a proposé la solution de l'adoption. Dans un premier temps, j'ai refusé car je voulais avoir mon propre bébé puis après avoir réfléchi longuement j'ai accepté.  Nous nous sommes alors rendus dans un centre d'adoption réputé. Là-bas, une femme dans la cinquantaine attendait dans la salle d'attente, tenant un bébé âgé de seulement quelques mois dans ses bras. Elle nous a fixé pendant une bonne dizaine de minutes et s'est ensuite approchée de nous. Elle m'a alors agrippé le bras et est partit dans une sorte de transe que je ne saurais expliquer. Ton père a tenté de la faire lâcher mais elle avait une poigne de fer. Après un moment elle me libéra et me dit avec un sourire aux lèvres :

-  «  Vous êtes de bonnes personnes aux cœurs purs. C'est rare de trouver des gens avec autant de bonté en eux. Je sais que vous êtes parfait pour ce rôle. »

 Je me suis alors dit que c'était une folle qui était bonne à enfermer mais ma curiosité m'a poussé à la laisser faire.

- « Quel rôle ? »

 Elle m'a alors regardé, blessée que je ne sache pas.