MOONFLOWERS (Terminé)

Chapitre 42

La nuit était déjà bien avancée lorsqu'Adrian put enfin retourner à son appartement. Les lieux lui paraissaient cependant vides et froids sans Holy...

Déprimé comme jamais, Adrian traversa le salon à pas de course, sortit sur le balcon, puis grimpa l'escalier en colimaçon comme s'il avait le diable à ses trousses. La minute d'après, il se roulait en boule dans les couvertures étalées sur le sol de la tente cabane en reniflant. Elles sentaient bon le jasmin et la violette, l'odeur de Holy...

Adrian avait essayé de l'appeler avec le portable d'Isaïah, mais sans succès. Il était à chaque fois tombé sur sa messagerie. Holy devait encore lui en vouloir à mort. Et s'il le détestait à nouveau ? Et s'il ne voulait plus de lui ? Et si...

Mais putain ! Arrête avec tes pensées négatives !

Adrian poussa un soupir à fendre l'âme, il s'enroula ensuite dans les couvertures pour mieux respirer les effluves floraux. Il prit de longues inspirations en fermant les yeux.

Il se promit d'aller voir Holy dès les premières lueurs de l'aube. Il irait le voir pour parler, pour lui dire à quel point il était désolé de l'avoir à nouveau blessé, pour lui promettre que ça n'arriverait plus jamais, pour lui jurer qu'il remporterait ce combat, qu'il ferait tout pour gagner... qu'il ferait tout pour lui, pour le rendre heureux, pour...

— Mon loup...

Une main se glissa dans ses cheveux avec douceur, le parfum de Holy l'enveloppa dans un merveilleux cocon d'amour et de bien-être. Soupirant de bonheur, Adrian frotta sa joue contre la paume chaude qui lui caressait tendrement le visage. Il se sentait comme dans un rêve. Ce n'est pas un rêve ! C'est Holy ! Il est là !

— Holy ?

Adrian ouvrit brusquement les yeux pour croiser les iris argentés de son bien-aimé.

Holy était vraiment là !

OUI, OUI, OUI !

Penché sur lui, il le couvait d'un regard à la fois inquiet et soulagé, sa paume toujours pressée contre sa joue. Poussé par la joie de le retrouver, Adrian voulut se redresser pour le prendre dans ses bras, pour respirer son odeur, l'embrasser partout...

Ses membres engourdis et tout ankylosés le bloquèrent cependant dans son geste, il retomba lourdement sur les couvertures en grognant de frustration. Adrian se rendit alors compte qu'il était toujours dans la tente cabane et qu'il s'était endormi dans une position des plus inconfortables. Son corps lui semblait peser une tonne. Merde.

Tout ce qu'il réussit à faire fut de lever un bras pour toucher le visage de Holy du bout des doigts. Pour être sûr qu'il ne rêvait pas. Mais puisque je te dis que non !

— Tu es vraiment là... murmura Adrian. Tu es rentré...

— Bien sûr que je suis rentré, répondit Holy sur le même ton et sans cesser de lui caresser le visage avec tendresse. Je te l'ai dit, mon loup : je ne veux plus jamais te quitter. Plus jamais... c'est au-dessus de mes forces, tu comprends ?

Adrian ne manqua pas la fêlure dans sa voix lorsqu'il prononça les derniers mots. Entendre cela lui fit mal au cœur et lui donna soudain la force de se redresser, il attrapa ensuite sa main d'un geste vif pour la presser davantage contre sa joue.

— Je suis vraiment déso... commença-t-il, mais Holy posa un doigt sur ses lèvres.

— Non. C'est moi qui suis désolé. Pardon de t'avoir crié dessus tout à l'heure... Te reprocher d'avoir défié ton père... c'était vraiment injuste de ma part. Je comprends pourquoi tu l'as fait. Même si ça m'angoisse et me terrorise... Je comprends.