𝚜𝚎𝚠𝚗 𝚑𝚎𝚊𝚛𝚝𝚜 [Julia]

1.8

David Kushner - « Oh, I love it and I hate it at the same time »

Julia

Je me fais réveillée par Alia qui me dit de me dépêcher car nous allons partir voir ma mère. Aujourd'hui, c'est Noël mais pour nous c'est le décès de ma mère. Depuis le 25 décembre 2015, elle nous a quitté et a rejoint l'entre les morts.

Je me dépêche d'aller prendre ma douche et par la suite enfiler un jean large noire ainsi qu'une chemise noire et des bottines de la même couleur. Je descends les escaliers tout en mettant mon trench et mon écharpe. Nous nous étions donc en voiture, le calme régnait et comme chaque année, on essayait de réfléchir aux mots qu'on pourrait lui dire à ma fameuse mère. Après 45 minutes de route, nous sommes arrivés au cimetière où nous avons enterrés ma mère. Ma tante nous tends des roses qu'on dépose un à un sur son cercueil. On a laissé le temps à chacun de s'exprimer avec elle tranquillement et ce fut mon tour.

Je regarde la photo que mon père avait déposé, c'était une photo de ma mère qui me portait lors de ma naissance et mon père qui souriait à côté. Une émotion me prends brutalement et mes larmes se sont mises à couler.

— c'est toujours le même ressenti quand je viens te déposer des roses, je me demande si tu n'étais pas toxicomane, est-ce que tu m'aurais aimé, est-ce que tu aurais fais comme la plupart de ses mères qui cajolent leurs enfants, est-ce que tu m'aurais regardé avec cet amour maternel ? Et puis plus j'y pense et plus je me dis pourquoi tu serais comme ça. Tante Maya et papa ont essayé de t'aider et toi tu avais promis de tout arrêter mais tu as continué à prendre ces merdes et tu as continué à nous enfoncer. Me délivrais je en essuyant mes larmes. Tu ne mérites même pas qu'on vienne déposer ces fleurs sur ton cercueil ni l'amour que ta famille te porte encore. J'aurai aimé que le jour de ton décès tu puisses me dire que tu es désolée et que tu m'aimes mais tu m'as détruit en me disant seulement que je suis la destruction de ton amour avec papa et que ... que ...

Je me lève et je m'en vais sous les cris de tante Maya ainsi que ceux de mon père qui me supplient de revenir. J'en avais marre de supporter cette souffrance chaque 25 décembre. J'avais l'impression d'attendre quelque chose de la part de ma mère mais elle est déjà morte et rien ne changera ce qu'elle m'a fait, ainsi que les marques que je garde dans mon coeur. La rancoeur que je porte à son égard est toujours présente et j'avais beau essayer, c'était plus fort que moi. Je déteste ma mère et je la détesterais toujours.

J'envoie un message à Raven qui arrive peu après me chercher, je rentre dans sa voiture et elle m'élance. Nous sommes restés un bon moment dans sa voiture, j'ai pu me confier enfin déverser ma haine. Je sais que n'importe quels états je serais, Raven était la seule qui arrivait à me détendre et surtout à m'écouter.

Raven — c'est toujours compliqué pour toi et c'est compréhensible

— même si c'est ma mère, j'aimerais ne plus venir avec eux tout les décembres et faire semblant qu'elle me manque alors qu'elle a détruit ma vie