La concentration (priere partie 2)

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Le problème de concentration dans la prière est une préoccupation universelle pour des millions de priants qui y sont confrontés quotidiennement.

Un problème, car la prière rituelle occupe une place primordiale dans le système des rites en Islam et tout Musulman est tenu obligatoirement d'accomplir cette prière cinq fois par jour, sous peine d'être fautif vis-à-vis d'Allah. En effet, selon le Hadith, la prière est le pilier de la Religion, si elle est acceptée, le reste (des actes de piété du croyant) sera accepté, et si elle est rejetée, tout le reste sera rejeté aussi. Or, pour être acceptée, la prière doit remplir un certain nombre de conditions, et entre bien d'autres, elle doit être correctement accomplie selon un ordre prescrit précis. . L'acceptation de la prière ou son rejet dépend en partie de l'accomplissement correct et selon l'ordre prescrit de tous les mouvements et lectures que chaque prière requiert. Il suffirait donc que le priant omet ou oublie d'accomplir une séquence de la prière, une lecture, un mouvement prescrit pour que sa prière soit invalidée ou défectueuse. Or de tels oublis sont fréquents chez un bon nombre de priants, vu nos soucis, nos préoccupations et nos stress quotidiens qui nous déconcentrent souvent, et nous font perdre le fil du déroulement de la prière. Il arrive à chacun de nous souvent pendant la prière de penser subitement à un ami qu'on a rencontré ou qu'on va rencontrer, à ce qu'on mange tout à l'heure, à une remarque désobligeante faite par un individu etc... Or ce sont ces idées qui envahissent sans cesse et l'une après l'autre notre esprit qui empêchent celui-ci de se concentrer sur le déroulement correct de la prière.

l'esprit est le centre de la pensée et l'entité dans laquelle naissent et passent les idées. Il doit être donc forcément toujours occupé par une pensée, tout comme un corps creux dans l'air ou dans l'eau ne peut rester une seconde inoccupé par l'air ou l'eau qui l'entoure. Or, nous accomplissons très souvent nos prières, dont nous connaissons le moindre et tous les détails par coeur, machinalement et notre esprit se trouve de ce fait par moment inoccupé, ce qui permet aux idées extérieures de s'y introduire pendant ces moments d'inattention et de nous distraire ou de nous déconcentrer. De là nous perdons le fil du déroulement de la prière, et nous savons plus si nous avons déjà accompli deux ou trois rak'ah par exemple.

La preuve de l'importance de ce problème universel qu'est la concentration dans la prière est l'invention aberrante, par quelques esprits mercantiles, d'un instrument ou plutôt d'un gadget avertisseur qui rappelle au priant dans quelle rak'ah de prière il se trouve, afin qu'il ne se trompe pas dans le nombre de rak'ah qu'il a accomplies. .

Que faire donc pour garder et développer la concentration dans la prière et éviter d'être distrait par l'intrusion incessante des pensées et des souvenirs qui vaguent dans notre esprit ? La réponse qu'on entend souvent est qu'il n'y a pas un remède miracle à ce phénomène et que chacun à sa propre recette pour essayer de maintenir cette concentration si bien souhaitée par tous et chacun. Voilà quelques propositions à cet égard :

1-Commencer la préparation de la concentration avec les préalables de la prière (le wudhû') en essayant de nous départir de toutes nos préoccupations terrestres et de chasser de notre esprit toutes les pensées ne se rapportant pas à la prière et en récitant des salawât, des tasbih, ou des versets coraniques.

2- On se met à respirer profondément, avant de commencer la prière, ce qui aide à la concentration, comme on le fait lorsqu'on se trouve devant un examinateur et que nous voulons ne rien oublier de ce que nous avons appris par coeur ou de ce que nous aurions à dire.

3-Lorsqu'on s'apprête à commencer la prière, on essaie de s'imaginer dans une situation où on se trouverait devant une personnalité importante à qui on doit exposer nos idées ou nos doléances, ce qui nécessiterait un maximum de concentration, ou devant un examinateur ou un sélectionneur devant lequel le maintien de la présence d'esprit est indispensable.

4- Lorsqu'on commence la prière, on fixe un point par terre ou devant soit et on se concentre sur ce point, pour empêcher notre esprit de se disperser ou de se distraire.

5-On chasse systématiquement toutes les pensées intruses qui pénètrent l'une après l'autre dans notre esprit, ou en d'autres termes on procède à un effort constant de vidage systématique de nos préoccupations terrestres en nous concentrant sur les séquences de la prière.

6-On se concentre sur la signification des mots que nous prononçons et les mouvements que nous effectuons, et chaque fois que nous sommes en train d'accomplir une séquence de la prière nous pensons à la séquence suivante pour ne pas laisser à une pensée intruse de se frayer un chemin vers notre esprit entre les deux séquences. Ou bien lorsque nous prononçons "qul huwa-l-lâhu ahad." par exemple, nous pensons à la suite immédiate de cette lecture, à savoir "Allâhu-ç-çamad" et ainsi de suite. Ou encore, lorsque nous sommes en train d'accomplir la première prosternation de la première rak'ah, nous pensons à la seconde prosternation, et avant la fin de celle-ci nous nous rappelons que nous allons commencer la seconde rak'ah.

En bref, l'essentiel pour le priant est de garder un état de concentration et de conscience dans la prière et chacun peut trouver le moyen le plus approprié pour lui de parvenir à cet état. Mais pour parvenir à cet état de concentration, l'effort soutenu et l'entraînement sont nécessaires.

7-- L'esprit est le centre de la pensée et les idées y naissent perpétuellement. Lorsque nous accomplissons la prière machinalement puisque nous savons par coeur toutes ses parties, notre esprit se trouve donc libre et toutes les pensées surgissent pour occuper l'espace inoccupé ou le vide créé par notre inattention. Il suffit donc que nous l'occupons avec les détails du déroulement de la prière pour faire barrage aux pensées intruses qui risquent de nous déconcentrer et nous faire oublier telle ou telle autre partie de la prière.

8- Le priant peut imaginer qu'il y a derrière lui d'autres priants qui le suivent dans l'accomplissement de la prière et il est obligé donc de garder sa vigilance et son esprit alerte pour ne pas induire en erreur ceux dont il a la responsabilité.
Si le problème de concentration se pose pendant la prière plus qu'ailleurs (lors d'un entretien avec une haute personnalité, un examinateur ou dans des cas semblables), c'est que dans le second cas, on est en présence d'un stimulus matériel ou physique qui maintient l'esprit de l'individu en état d'alerte, alors que dans la prière un tel stimulus n'existe pas, sauf bien entendu pour des adorateurs qui ont atteint un haut degré de spiritualité et qui ressentent très fortement la présence du Créateur devant eux sans Le voir physiquement.
Il est instructif à cet égard de jeter un coup d'oeil sur ceux qui pratiquent le yoga, le zen ou la méditation pour développer leur capacité à la concentration qui se situe au coeur de ces pratiques

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