Certains disent que pour vivre, nous devons sourire et profiter mais parfois c'est si compliqué, surtout lorsque l'on pense que des centaines de milliers de personnes meurent chaque jour.

Une grande barrière et un portail doré, face à moi, que je franchis. Une certaine anxiété s'empare de moi, mes yeux font des vas et viens sur ce que j'aperçois. Une grande bâtisse, ressemblant à un palais, qui est en réalité une caserne militaire. Lorsque j'aurai traversé l'allée faite de pierres, j'y entrerai pour la première fois depuis si longtemps. Je suis seulement à quelques mètres de cet endroit rempli de souvenirs et de tristesse et pourtant dans mon esprit, j'y suis encore à des millions de kilomètres. Tout est vague mais clair ici, rien n'a changé, toujours aussi gigantesque, ancestral, et propre avec des poutres majestueuses, et des fenêtres encadrées par une couleur dorée, suivant avec tout le reste de ce lieu et de son prestige.

Je suis hésitante et de loin, je reste immobile, à observer, sans jamais me projeter plus près de cette caserne. Je ne veux pas vraiment y pénétrer de nouveau. Mon cœur s'y refuse, à l'inverse de ma tête qui me dit que c'est important de le faire pour de nombreuses raisons. Je ne sais pas qui écouter, et je me sens figée au sol, à réfléchir sans cesse. Vais-je réellement le faire ? Je ne devrais pas laisser ma peur prendre le contrôle de mon esprit alors je fais un petit pas vers l'avant et avant que je n'ai eu le temps d'en faire un deuxième, une voix vient me sauver.

-    Emma, attends-moi ! Ce ton si doux et fou me rappelle immédiatement Anna. Je me retourne et déploie un sourire. Je la regarde marcher, vers moi, avec cette grâce. Vêtue de sa longue robe rouge légèrement moulante avec un décolleté qui n'en laisse pas trop voir non plus, ses cheveux blonds qu'elle a dû minutieusement bouclés et son maquillage léger mais qu'on perçoit quand même. C'est tout en finesse qu'elle s'est préparée avant de venir sans en faire de trop, elle est simplement sublime.

-    Ma belle, je suis heureuse de te voir. Je tends mes bras vers elle et je sens ma voix flanchée mais elle ne le remarquera peut-être pas car j'ai su la reprendre à la fin de ma phrase. Un moment de recul, elle m'analyse et j'ai peur qu'elle ne se rende compte de mon état. Elle me connaît mais elle n'en dit rien de plus que :
-    Tu as fait un bel effort sur ta tenue. Tu as troqué tes joggings que tu mets tous les jours pour une vraie robe d'un belle couleur beige, en plus avec le dos nu. Elle te va magnifiquement bien, celle qui l'a choisi a très bon goût. Mon amie se vante d'avoir acheté cette tenue pour moi, elle ne voulait pas me voir en tenue décontractée pour une telle occasion et j'avoue qu'elle a eu raison car tout le monde a l'air bien habillé, ce soir.

-    Oui, c'est ma marraine fée qui me l'a offerte et j'aime bien le rendu. Je me suis même maquillée légèrement pour l'occasion, avec du rouge à lèvres et et du fard à joues.

-    Mais pas de mascara qui est la base de tout. Sa remarque est maladroite et elle s'en rend compte. Je ne pouvais pas tenter le diable. Si une larme venait à couler alors tout serait fichu et je ne veux pas que les gens perçoivent ce que je ressens.

-    C'est déjà une grande avancée pour moi. Tu devrais me féliciter. Je rigole de sa remarque pour ne pas la faire culpabiliser et je finis par la prendre par le bras pour que nous arrivions ensemble à l'intérieur. Je me sens plus rassurée avec elle, même si l'angoisse est toujours présente.

-    Tu sais que je suis fière de toi et de tous tes efforts. Je suis ravie que tu sois avec nous, car je sais que venir à la caserne militaire est bien plus étrange pour toi que pour moi mais je reste avec toi. Je ne te lâcherai pas, c'est promis sauf en cas d'extrême urgence.

-    Merci Anna. Les larmes montantes entre la joie, la peur et la peine, je lui glisse ces deux simples mots. Cette fille est depuis plus de deux ans, un rayon de soleil pour moi. Avant mon arrivée à l'hôpital, et notre rencontre, je n'avais goût à rien et je restais très silencieuse sur tout. Je me plongeais toujours dans le travail sans jamais arrêter, ce que je fais encore mais avec plus de convivialité, maintenant j'ai appris à parler et grâce à Anna, j'ai rencontré des personnes formidables, qui sont devenus aussi des amis. D'une certaine façon, elle m'a aidé à surmonter la difficulté lorsque j'étais seule, elle sait tout de moi, je me suis tant confiée à elle. Même si je ne suis pas encore cicatrisée, et que toutes mes angoisses restent

LOVE TO THE STARSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant