LOVE TO THE STARS

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Le week-end se termine, je peux enfin me concentrer sur le travail qui m'attend les prochains jours. Je viens de me changer, je suis à peine sortie des vestiaires que mon boîtier m'alertant d'une urgence se met à clignoter. Sans attendre, je descends pour voir ce qui se passe. Je constate une femme allongée sur un brancard. Perdant du sang, je suis encore trop éloignée pour deviner ce qui se lui est arrivé, et lorsque j'approche Lucie me rattrape et me résume la situation.

-    Balle qui a transpercé l'abdomen de cette femme enceinte de huit mois. Si elle n'est pas opéré rapidement... Je ne la laisse pas finir, il ne faut jamais penser au pire dans ce travail même si parfois il arrive.

-    Qui a contacté les urgences pour prévenir de son cas ? Je demande instinctivement pour savoir qui pourra nous renseigner sur les faits réels.

-    Une voisine, elle a appelé après avoir entendu un coup de feu. La police est sur le coup, mais il semblerait que ce soit une affaire conjugale où le mari est le coupable. Ce ne serait même pas la première fois qu'il y ait un incident dans ce couple. J'analyse la blessure sur le ventre de la femme, je comprends qu'elle est victime des violences de son mari, et qu'elle est restée sous silence bien trop longtemps.

-    Nous devons l'emmener directement au bloc, car nous ne pouvons pas attendre pour agir. Appelle l'équipe, je vais me préparer, et ensuite nous allons lui extraire la balle et les sauver tous les deux. Il me faut un bloc, tu as contacté mon équipe ? Mes instructions sont brèves et efficaces, nous ne pouvons pas laisser le temps passé.

Aussitôt, elle est emmenée au bloc, et Lucie contacte nos collègues. Je monte pour me mettre dans la tenue adéquate et commence à réfléchir à l'opération.

Rapidement, j'atterris dans la zone de stérilisation, une pression se dépose sur mes épaules. L'enjeu est grand, car en plus que nous devons sauver l'enfant, nous devons absolument lui rendre sa mère sinon le petit ou la petite pourrait finir en foyer, et ce n'est jamais facile d'être un enfant au foyer sans sa mère, ni son père violent. Ces situations sont toujours délicates quand il s'agit de familles, nous savons que c'est d'autant plus important car les personnes en vie souffriront toujours de la mort de leur proche, et s'en voudront même si en réalité ce n'est jamais de leur faute. Il s'agit de ne pas détruire des familles et des vies.

Tout est une question de temps, nous en avons tous conscience alors d'une main de fer, nous agissons. Chacun est prêt au bloc. La femme a perdu beaucoup de sang, ce qui affectera sûrement l'enfant qu'il faut sortir prématurément en espérant que la balle ne l'aie pas touché.

Et ensuite, il faudra aussi recoudre la maman car nous allons devoir faire une césarienne.

-    Il faut une anesthésie totale, nous allons procéder à l'accouchement en priorité et ensuite nous procéderons à l'enlèvement de l'objet métallique. Nous ne devons perdre personne. Je respire et observe chaque personne qui acquiesce sans répliquer.

Avec précision, je commence à la faire accoucher. Espérons que la balle ne se déplace pas et ne cause pas plus de dommages, car actuellement, c'est un risque pris que de laisser la balle dans le corps de cette femme. Mais après une trentaine de minutes, l'enfant est sain et sauf, nous soufflons même si ce n'est pas terminé. Nous gardons notre calme et commençons une incision, nous ouvrons avec le bistouri ensuite à l'aide de l'écarteur, j'améliore mon champ de vision et avec la pince, j'arrive à extraire l'objet. Cependant, lorsque le danger semble écarter, le sang découle plus rapidement et fortement. C'est une hémorragie. La poche déjà installée doit être changée. Nous devons arrêter les saignements et ensuite la recoudre comme pour la césarienne.

Une fois la situation contrôlée, nous nous reculons, son pouls est stabilisé et elle ne perd presque plus de temps. J'ai pu la recoudre. Je me tourne pour regarder l'enfant, qui est une petite fille. Elle est mignonne et innocente, elle ne se rappellera jamais ce moment intense qu'elle et sa maman auront vécu et c'est tant mieux pour elle.