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La nouvelle est tombée, tout est sous contrôle, nous pouvons respirer. A priori, il n'y a plus aucun danger, ni blessé à l'intérieur. Nous avons cependant beaucoup de cas à gérer avec l'arrivée des médias qui nous inondent de questions sans prêter attention au fait que nous soyons occupés. Envahis par les proches aussi qui viennent nous demander si nous avons trouvés tel ou tel personne, si la blessure n'est pas grave, une inquiétude compréhensible qui nous submerge plus encore. D'un patient à un autre, personne n'est plus au repos, chacun s'occupe de patients différents, nous tournons d'une personne à une autre sans même savoir si quelqu'un l'a déjà examiné. Le bilan à faire de la journée est de deux décès et quatre blessés graves mais le reste est bénin, ce qui est pour le mieux. Il y a déjà eu assez de dégâts pour ne pas en rajouter.

Soulagés que ce soit la fin du calvaire, mais triste de ce qui ressort de la journée, qui est une leçon de vie pour chacun. Le danger est écarté certes, mais il n'en reste pas moins, que nos nerfs ont été mis à rudes épreuves et que plusieurs fois nous avons frôlé la catastrophe.

La sensation de l'insécurité est assez difficile à gérer autant pour soi, que pour ses proches, tous nous inquiétions, appréhendons chaque minute qui arrivait. Je m'étire entre deux discussions avec des blessés. Les premiers blessés sont à l'hôpital depuis un moment, il ne reste plus maintenant que ceux sortis récemment. Tous iront à l'hôpital pour avoir un diagnostic précis, dans un endroit stérile plutôt qu'ici dans un endroit à l'air libre et poussiéreux.

Cette journée a été éprouvante, difficile. Personne ne s'attendait à ce tournant, nous ne pensions pas en venant ici être soumis à cela. La vie est inattendue et ce jour en est une preuve. Nous vivons sans savoir ce qui arrivera le jour, l'heure ou bien même la seconde d'après. L'immeuble est brûlé, noirci en grande parti, inhabitable. Il y a de fortes chances pour que l'appartement devienne une ruine par faute de moyen. Cependant, une question est en suspend dans ma tête, où vont loger toutes ces personnes ? Auront-elles un toit ? Je n'en suis pas certaine. J'espère que l'équipe de Stella saura les aider à se réintégrer dans la vie, à trouver un toit et de quoi se nourrir. Déjà pauvres pour la plupart, cette perte matérielle est d'autant plus importante à leurs yeux. Rajouté à cela, leurs traumatismes, les prochains mois seront pour eux très compliqués, il va falloir que des gens les accompagnent pour qu'ils ne restent pas seuls dans la rue.

Une voix m'interpelle dans mon dos, je pivote et aperçois le commandant David. Il est arrivé, il y a peu de temps pour superviser son équipe qui est encore dans les décombres pour quelques dernières vérifications.

-    Mademoiselle, je tiens à vous remercier. Aujourd'hui a été une journée tenue dans des conditions difficiles mais vous avez su faire face avec votre équipe pour nous aider et soigner les blessés. Vous avez dû ressentir de la peur mais vous ne l'avez pas laissé prendre le dessus alors je vous dois une reconnaissance pour votre aide. Son bras est tendu dans ma direction, je lui serre la main en signe de politesse.

-    Commandant David, vos militaires ont été très efficaces et ont su nous guider. C'est surtout grâce à eux que tout s'est bien déroulé. De plus, en tant que médecins nous n'avons fait que notre travail même si c'était dans une situation différente de notre habitude, nous nous sommes adaptés car il le fallait.

-    Tout le monde a été brillant. Je peux l'affirmer, grâce à vous tous, les dégâts ont pu être limités. D'un signe de tête, le commandant me salue et part vers son armée qui ressort pour certains de l'immeuble.

Je n'en reviens toujours pas de ce qui s'est passé, je suis toujours choquée. De ma position, j'observe la discussion portée entre les militaires, j'aimerai les rejoindre pour les prendre dans mes bras. Mais je vais devoir attendre un peu avant de le faire.

LOVE TO THE STARSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant