Chapitre 20

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Asao

De Conleth :
-Rendez- vous se soir au cinéma pour 19h (film d'action évidemment) puis restaurant juste après. Je t'invite. Tu n'es pas obligé de venir mais ça me fera plaisir.

PS : j'ai failli envoyer une lettre mais je me suis dis que ça faisait trop.

Je t'aime...

Je lis et relis son message plusieurs fois. Il est fort. Très fort. Je prends le temps de lui répondre avant de me replonger dans les factures de la meute.

À Conleth :
-Essaie toujours la lettre la prochaine fois, qui sait, ça pourrait marcher.

18h30. Je finis de me préparer pour rejoindre Conleth. Je n'allais tout de même pas le laisser en plan. J'ai trop de respect (et d'amour) pour lui pour le faire. Finalement je me mets en route et arrive pile à l'heure, il m'attend déjà, la mine renfrogné.

•Conleth

Il relève la tête et un grand sourire vient prendre place sur son visage.

•Tu es venu

Cela ressemble plus à une affirmation pour rendre la chose réel plutôt qu'autre chose, je me contente d'hausser les épaules.

•Film sur l'histoire d'un braqueur Italien qui parcourt toute l'Italie pour retrouver sa fille enlever par un gang ? 

Je le fixe plusieurs minutes avant de prendre la direction de l'entrée.

•Tu me connais bien

Il me rattrape rapidement. Il ne tente pas de faire la conversation plus que ça. Arrivé à la caisse il insiste pour payer, assurant qu'il ne m'a pas invité pour je paye. On s'installe ensuite dans la salle, qui est vraiment immense d'ailleurs.

Le film commence et je dois avouer qu'on se plonge asser rapidement dans l'histoire. Il est passionnant.

Ce n'est que deux heures plus tard que nous ressortons de la salle.

•Alors ? Ça t'a plu ?
•Tu rigoles ?! Le film était génial bien sûr que ça m'a plus ! Tu n'aurais pas pu mieux choisir !

Je lui souris. Je vois ses yeux s'illuminer et sa bouche prend la même forme que la mienne.

•Allé viens ! J'ai la dalle !

Je souris et secoue la tête rapidement avant de le suivre. Je m'attache à son bras tout en continuant notre chemin, il semble hésiter une seconde avant de me guider.

Comment pourrais-je lui faire la tête plus longtemps ? En réalité je ne l'ai jamais détesté, j'ai juste été blessé par ses choix. Romain Gary a dit :

"ELLE AVAIT DES YEUX OÙ IL FAISAIT SI BON VIVRE QUE JE N'AI JAMAIS SU OÙ ALLER DEPUIS"

Et cela est vrai. Depuis la première fois où je me suis perdu dans les yeux de Conleth je n'en suis jamais ressorti. Je n'y suis jamais parvenu. Jamais je n'ai regardé une autre personne, jamais je ne me suis imaginé avec une autre personne, depuis le début tout tourne autour de Conleth et ceux même lorsque l'on n'était rien l'un pour l'autre.

• Asao? Tu ne regardes pas la carte ?

J'étais tellement dans mes pensées que je me suis mis en mode pilotage automatique. Je n'ai ni vu qu'on était rentré dans le restaurant, ni senti que je me suis assis.

• Excuse moi, je réfléchissais.
• Et je peux te demander à quoi ?
• Tu pourrais. Mais je ne répondrais pas.

Un petit sourire prend place sur mon visage tandis que j'ouvre la carte pour observer les plats. Je la repose en bout de table à peine quelque minute après l'avoir prise. Je me contente de le fixer, attendant qu'il finisse d'étudier la carte. Il finit par relever la tête de la table pour me regarder.

• Tu as déjà choisi ce que tu voulais ?
• Je te laisse choisir. Surprend moi.

Il semble prendre cette nouvelle mission très à cœur puisqu'il s'empresse de reprendre la carte et de la parcourir. Le serveur arrive quelque minute après seulement.

• Messieurs avez vous fait votre choix ?
• Oui bien-sûr.

J'appuie ma tête sur ma main, attendant les choix de Conleth.

• On va prendre deux pièces de boeuf, les plus grosses possible. Pour la cuisson se sera bleue et nous ne prendrons pas de sauce.
• Deux pièces de boeuf et avec ceci ?
• Nous prendrons une carafe d'eau s'il vous plaît.
• C'est noté.

Et il s'en va comme il est arrivé. Je suis agréablement surpris par les choix de Conleth, même si, cela paraît évident que je vais prendre de la viande bien saignante puisque je suis un loup, certains préfèrent en profiter pour varier leur alimentation. Puis, pour le choix de la boisson, il sait très bien que je n'aime pas le vin. L'eau est un très bon choix.

• Alors ?
• Je n'aurais pas fait mieux.

Il sourit de toute ses dents, comme un enfant auquel ont aurait accordé une quelconque sucrerie. Et enfin, au file du temps, on arrive à se détendre, passant outre les derniers événements nous discutons comme si rien n'était jamais arrivé.

• Messieurs, les deux pièces de boeuf bleues.

Coupé dans notre agréable discussion un grognement de frustration m'échappe et un coup de pied dans le tibia me rappelle à l'ordre. Nous remercions le serveur avant de commencer à manger. La viande est excellente, pour deux loups comme nous ce moment est un vrai moment de bonheur. Plus aucune discussion entre nous deux pendant que nous mangeons notre morceau de viande. Nous finissons de manger en à peine quelque minute la où un humain normal mangerais cela en bien plus longtemps. Nous décalons nos assiettes et la discussion reprend de plus belle, tout les sujets possibles et inimaginable sont abordés avant d'être remplacé par d'autres. Nous ne nous apercevons même pas que le serveur nous a enlevé nos assiettes et donner la carte jusqu'à ce qu'il se racle la gorge, nous coupant à nouveau.

• Messieurs avez vous fait votre choix pour la suite ?

Cette fois-ci je ne lui laisse pas prendre le temps de prendre la parole et commande à sa place.

• Je prendrais un verre de votre meilleur whisky et pour monsieur un iris coffee.

Il incline la tête et s'en va aussitôt, Conleth me fixe avec des étoiles dans les yeux .

• Je n'aurais pas fait mieux.

Un sourire se dessine sur mes lèvres suites à sa réponse. Et enfin, au bout d'une petite heure supplémentaire là soirée prends fin. Je suis devant chez moi, dans la voiture de Conleth, n'arrivant pas à prendre la décision de descendre.

• Merci d'avoir accepté la soirée.
• Merci à toi de m'avoir invité. C'était très agréable.

Il se penche vers moi mais je tourne la tête. Il se contente d'embrasser ma joue avant que je ne sorte de la voiture. Je claque la porte et fait quelques pas. Puis, dans un excès que je ne contrôle pas, je profite du fait qu'il n'a pas redémarré pour faire le tour de sa voiture, ouvrir sa voiture et l'embrasser doucement et contre ses lèvres je murmure :

• Merci pour se soir , passe une bonne fin de soirée.

Et je rentre chez moi pour de bon.  Mon coeur battant la chamade et mon estomac faisant des loopings dans mon ventre.

Basorexie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant