xiii.

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L'état de conscience était quelque chose de complexe, et selon le philosophe Marx, c'était la vie qui le déterminait. Dans mon cas, où pendant des heures je sentis peu à peu les forces quitter mon corps, il était facile d'admettre que la conscience avait quitté mon organisme depuis un bon moment.

Cette absence de conscience était le signe évident que je perdais lentement la vie ; au fur et à mesure que l'eau emplissait mes poumons, mes battements de cœur se faisaient de plus en plus espacés.

bam bam... bam bam.... bam..bam.... bam.......bam.............. bam............................bam.

Ma fréquence cardiaque étant de plus en plus faible, le sang ne parvenait plus à affluer dans mon cerveau, et par conséquent il était impossible pour mon corps de rester conscient. Et à partir de cet instant là, mon corps était devenu similaire à une feuille dansant dans le vent : un organisme vivant mais non animé bercé par les vagues de l'Océan. Paradoxalement, ce rythme aurait leurré n'importe qui à sombrer dans un profond sommeil.

Sauf que j'y étais déjà, et il m'était impossible de dire combien de temps mon corps errerait dans l'eau.

Impossible de dire combien de litres de mon sang se seraient déversés dans l'eau.

Impossible de dire si mon coeur tiendrait le coup. Impossible de dire s'il arriverait à repartir.

Impossible de dire si mon corps s'échouerait sur une plage, s'il serait repêché par quelqu'un, ou s'il sombrerait au fond de l'Océan Atlantique bien avant que quelqu'un se rende compte que je ne me trouvais plus entre les mains de Valentin et de ses hommes.

Et peut-être, tout mon destin aurait été radicalement différent, voir inexistant, si ce jeune couple ne m'avait pas vu flotter non loin de leur bateau.

S'ils ne m'avaient pas monté à bord.

S'ils n'avaient pas appelé les secours.

S'ils n'avaient pas essayé de me réanimer.

S'ils n'avaient pas permis à ma famille et l'Enclave de remettre la main sur moi.

Ma tête était lourde ; chaque sirènes de véhicules, chaque petits bruits s'échappant de ma bouche, chaque sons, aussi minimes qu'ils puissent être, qui parvenaient jusqu'à mes oreilles me donnaient l'impression qu'une fanfare se produisait dans ma tête. La pression à l'intérieur de mon crâne était si forte qu'elle me donnait envie de vider mon estomac, mais il était déjà vide, depuis un bon nombre de jours ; et peut-être que c'était une bonne chose finalement, cela m'éviterait de me ridiculiser encore plus devant les hauts membres de l'Enclave. L'Ange sait que j'en avais déjà assez fait en me laissant capturer par notre ennemi numéro 1.

Malgré le mal qui s'était installé en moi, j'arrivais à percevoir les voix de personnes autour de moi ; elles étaient précipitées, dans l'urgences. Elles étaient probablement comme ça à cause de moi, et de mon état qui ne s'arrangeait pas.

J'avais besoin de soins de toute urgence, et les personnes autour de moi en avaient bien conscience.

"Messieurs reculez s'il vous plaît, il faut qu'on l'emmène de toute vitesse aux urgences."

"Elle est frigorifiée..." une voix masculine fit remarquer.

Et à peine quelques secondes plus tard, j'étais recouverte d'une couverture chauffante. Il fallait reconnaître que ces terrestres étaient inventifs. Malheureusement je n'avais pas de stèle, ou de Chasseur d'Ombres sous la main pour activer ma rune de guérison.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 17 ⏰

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𝐧𝐚𝐲𝐚 𝐩𝐞𝐧𝐡𝐚𝐥𝐥𝐨𝐰 // 𝐚𝐥𝐞𝐜 𝐥𝐢𝐠𝐡𝐭𝐰𝐨𝐨𝐝Où les histoires vivent. Découvrez maintenant