-Ma poule, n'oublies pas de nettoyer les soles et verrouiller les portes de la boutique avant de partir ! Les quartiers, la nuit, c'est dangereux ! Tu devrais te sentir heureuse d'avoir une mère aussi gentille !
-Si je comprends bien ta logique. Il faudrait que je te remercie de me laisser les pires corvées de fermeture !
Je peux vivement entendre le rire démoniaque de la femme qui m'a donné l'heureux cadeau de la vie. Je soupire et ma mère quitte sa supérette me laissant seule pour faire le ménage de fin de journée, le pire de tous.
J'aide mes parents avec leur petite entreprise depuis que j'ai eu la possibilité d'entrer dans le monde du travail et ses, par la suite, devenues mon unique source de revenus en entrant dans le monde des adultes.
Honnêtement, je ne crois pas que ce point crucial de ma vie va changer, car je ne saurai tolérer l'autorité que porte un patron sur ses employés. Mes parents sont tolérants avec moi et me laissent faire le poste que je souhaite pendant mes heures de travail. C'est toujours le même alors, c'est loin de les déranger.
Lorsque mes missions sont accomplies correctement, je fais la routine habituelle de fermeture. Ensuite, je sors de ce lieu qui est au bord de l'abandon et monte sur ma moto pour rentrer à mon appartement qui se trouve à seulement quelques rues de la supérette.
J'ouvre la porte principale pour ensuite monter rapidement les marches menant à mon logement. Déverrouille la porte puis jette le trousseau de clefs sur le comptoir de la cuisine de manière aléatoire. La pression redescend d'un coup et me dirige d'un pas lent dans la salle de bain pour prendre une douche rapide. Je me savonne comme il le faut et même si j'ai les cheveux court, un dégradé, je me sèche les cheveux pour ne pas avoir froid lorsque je saurai à l'extérieur.
Serviette autours de la taille, je prends une noisette de gel dans le bocal et coiffe mes cheveux en quête d'un résultat présentable. Inconsciemment, je sais que je stresse, car je vais voir Rosita dans à peine une heure.
J'empoigne les premiers habits se trouvant dans ma commode, c'est-à-dire un débardeur et un jean noir, troué au niveau des genoux. J'enfile ma fameuse veste de cuivre puis je sors dehors.
Sur le chemin pour arriver au Guilli, le stress commence à me ronger de l'intérieur, par mauvaise habitude, je m'allume une clope. Même si je sais que ce n'est que de la merde. Pour éviter les pensées malsaines, j'analyse les alentours. Les rues de mon quartier sont uniquement éclairées par quelques lampadaires pas encore tomber en ruine, ce qui donne un air lugubre aux routes. Grâce à l'éclairage très peu fonctionnel, je suis capable de voir l'ombre des graffiti fait par des adolescents en manque d'adrénaline en plus de quelques affiches déchirer sur laquelle nous pouvons voir des chiens disparus ou des offres d'emplois de petite entreprise.
Sympa comme ambiance...
Lorsque je choisis de porter attention à quelques une de ses œuvres illégale. Mon regard divague peu à peu sur les divers graffitis. Jusqu'à ce que j'atterrisse sur un en particulier, où il est nettement signé par un certain : N. Obadia. À cette vue, mon sang se glace. Je prends vite peur puis j'accélère le pas vers la boite...
Je ne trouve aucun changement entre hier et aujourd'hui, je suis toujours frappé de plein fouet par l'humidité des lieux et j'esquive encore les mecs en chaleurs. Je me dirige par la suite au bar, choisissant le siège le plus éloigné de l'entrée. Directement, je salue Paul avec gentillesse. Celui-ci me rend mon sourire avant de dire de son air enfantin :
-La même boisson qu'hier ma chère Jane ?
-Évidemment !
-J'y vole ma poule !
Nous rigolons face à notre étrange complicité puis le barman empoigne habillement un des verres regroupé sur les étagères en bois à l'aide de son éternel chiffon zébré. Il essuie ledit récipient et s'adresse de nouveau à ma personne :
-Tu as vu Rosita arriver ?
-Non, mais elle ne devrait pas tarder. C'est dernier temps, elle est présente alors, il faut en profiter ma belle, parole de connaisseur !
Un truc m'échappe dans cette phrase. Je ne sais pas à quoi il fait allusion. Cependant, je ne rajoute rien de peur de m'aventurer sur des terres que je ne saurais gérer. Une chose en vient une autre, j'entame mon habituelle analyse des lieux, observant les environs en quête de cette très chère blonde... sauf que les heures passent et malheureusement, je ne la trouve pas ou elle ne vient pas.
-Vous vous n'êtes pas donné vos numéros ? me demande Paul en revenant vers moi après avoir mis fin à notre conversation, car de nouveaux clients sont arrivés.
-Elle a le mien, mais moi, je n'ai pas le sien...
-Je commence à te connaitre Jane et j'ai remarqué que l'intelligence est parfois loin de ton cerveau, ajoute-t-il en me fessant un joli clin d'œil.
Extrêmement déçus de cette soirée foireuse, j'examine Paul, mais en apercevant son crane chauve et son expression faciale, j'ai le bref sentiment qu'il est au courant de plusieurs informations que moi, je ne devrais pas savoir.
-Prépare-toi, ma chère Jane... marmonne-t-il dans sa grande barbe foncée.
-Quoi ? disais-je, prise au dépourvu par son non-silence.
-Je te dis seulement de te préparer.
-Pourquoi ?
Il peine à répondre à mon unique questionnement, se contentant de hausser les épaule, toujours munis de sa fameuse serviette à motif de zèbre...
C'est plus tard que je vais comprendre ce qu'il voulait dire par ce : prépare-toi...

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Rosita-Histoire Lesbienne
RomanceJe la vois, elle m'intrigue... Elle danse, elle m'attire... Elle sourit, je m'incline... Elle rit, je tombe dans le vide... Si j'avais sue que ma première visite dans une boite de nuit miteuse à l'age de vingt-quatre ans saurait la pionnière d'une l...