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Les jours défilent lentement sans une once de son magnifique sourire...

Les semaines passent et je n'est toujours pas reçu un unique message venant d'elle...

Un mois jour pour jour et je n'ai aucun bras avec qui danser...
Banalité et quotidien sont vite devenus mes deux meilleurs amis en vue de mon existence que très peu agiter.
Pendant mes heures de travail, je ne fais que ranger les multiples rayons de la supérette et aider les clients qui sont trop cons pour différencier la section fruit et celle des légumes.
Seule un couple de vieux et une mère avec son enfant font acte de présence, pour le moment. Le seul problème, en c'est temps tranquille, se trouve être le gosse de la dame, encore plus con que les petits vieux amnésiques.
Sur le point d'exploser, je me tourne vers le duo mère, fils. Soudain, mes yeux sont attirés comme des aimants vers une longue chevelure blonde, est-ce vraiment Rosita où n'est-ce qu'une copie conforme d'elle ?
C'est hanches.
C'est jambes.
Son joli tatouage de fleur qui moule parfaitement son épaule.
Tout est pour m'indiquer que cette femme est bien Rosita, sauf que, par réflexe, je reste avec un certain doute au fond de la gorge.
Sa démarche.
Sa prestance, devenue marques de fabrique chez elle...
Avant que j'aie la certitude que la blonde est bien Rosie, la jeune femme pivote dans ma direction. Nos regards se croisent, par automatisme. C'est pupilles émeraude croise mon regard noisette. En une fraction de seconde, tous mes doutes s'évaporent.
Complètement sous le choque, elle fait tomber l'article qui allait lui être appartenance. Je ne peux pas m'empêcher de sourire face à son air outré. En fessant jouer ma gentillesse, je ramasse l'article qui jonche le sol pour ensuite lui tendre sympathiquement la boite.
En reprenant l'article, nos doigts s'entrent choc, d'un coup, notre bulle se crée à nouveau. Une réplique parfaite du jour de notre rencontre, le jour où ma vie n'est devenue qu'attente et espérance...
-Tu as un talent fou pour jouer les mortes Rosita... murmurais-je avec une pointe de rancœur à son égard.
-Je n'avais pas le choix Jane...
J'entre ouvre la bouche pour lui poser une énième question sauf que pas de chance pour nos tristes retrouvailles puisque le petit être se trouvant à ses pieds vient tirer la manche de son pull pour attirer son attention.
En portant plusse d'attention au visage de l'enfant. Je prends conscience que ses traits faciaux me sont vaguement familiers, mais je ne m'attarde pas trop à ce léger détail, concentré sur Rosita elle-même.
-Maman, regarde les céréales là-bas ! Elles sont comme à la télévision !
J'avais bien raison, elle est mère...
-Oui Emil... j'arrive, répond-elle pour calmer l'excitation du blondinet.
Elle relève la tête dans ma direction, me regardant tristement. Le petit commence à s'impatienter, obligeant sa mère à s'éclipser à travers les multiples rayons de la supérette, non sans m'adresser un ultime sourire.
Et, heureusement pour moi, je ne la revois plus après cette altercation. Étant déjà épuisé de ma courte journée, je préviens ma mère que je rentre plus tôt aujourd'hui. Elle n'aura qu'à réduire ma paye du mois, c'est loin d'être mon inquiétude principale pour l'instant...
***
Fermant la porte du petit garage après y avoir rangé soigneusement ma moto. Déverrouillant la serrure de mon appartement, j'ouvre la porte, balance mon sac dans un recoin éloigné du salon. Je retire mon t-shirt à l'effigie de la supérette, où je travaille, le balançant, lui-aussi, de manière aléatoire.
J'essaie d'oublier tout type de souvenir qui pourrait menacer de se pointer et en voyant la porte vitrée menant au balcon, je cède à la tentation et je vais chercher mon paquet de clope, toujours vêtu d'uniquement mon soutien-gorge et de mon jean.
Je pose mes avant-bras sur la barrière métallique et comme toujours, je m'allume une cigarette pour savourer la sensation de bien-être qui se propage lors de chaque inspiration. Après la première, j'en allume une deuxième puis une troisième...
Regrettant, de suite, mes gestes...
Suite à cette petite sortie improvisée sur ma terrasse, j'enfile un pull gris qui est supposément propre et décide d'aller au Guilli pour éviter toutes ses nouvelles questions sur la vielle disparition de Noah Obadia...
Je cherche rapidement mon sac pour y prendre les clefs de mon logement puis mets ma veste de cuivre par-dessus le tout.
Une fois arriver à l'endroit espérer, je salue Paul, blaser. Comparer à lui qui est plutôt amusé de mes sautes d'humeur. J'ignore volontairement ses moqueries, car ce qui m'importe est la bière qui pose gentiment devant moi. Ce type n'a pas trouvé bon de changer de serviette à vaisselle, ça restera toujours celle à motif de zèbre, apparemment.
-Que me vaut cette tête d'enterrement en cette belle soirée, Jane Obadia ?
-Ta mère ne m'a pas donné de la bouffe pour chat ce matin, est-ce une bonne raison pour toi Paul ? disais-je de manière irritable, tout en lui jetant un bref coup d'œil.
-Ça aurait pu être une bonne raison si ma daronne ne saurait pas morte.
-C'est ton daron qui ne m'a pas donné de bouffe pour chat alors !
-Lui aussi est deux pieds sous terre, Jane !
Je pousse un rire de découragement pour ensuite enfuir mon visage entre mes deux paumes de main, toujours aussi épuiser. Quand soudain le barman s'écrit joyeusement en secouant son chiffon de gauche à droite, au-dessus de sa tête :
-Rosie ! Ma grenouille ! Où étais-tu encore passer pendant tout ce temps ?
N'étant pas certaine des mots employés par ce fameux Paul, je relève doucement la tête vers la fameuse Rosita, sauf que je n'ai pas rêvé. À mes côtés se trouve bien la jolie blonde. Celle-ci bondit de manière enthousiaste sur le comptoir du bar pour se poser lourdement sur l'ilot. Elle est seulement vêtue d'un crop-top rouge vin avec un grand décolleté et d'un jean taille basse, d'où nous pouvons voir les élastiques de son string remonter sur ses hanches bien développer.
Cette fille est née dans la mauvaise époque, je suis sûre et certaine.
-Tu sais très bien où j'étais passé Paul et ce n'est pas pour ta gueule d'ange que je suis ici !
-Ha bon ?! dit-il faussement outré.
Rosie rigole et descend du comptoir pour se rapprocher de moi, puis faire tourner le siège sur laquelle je suis assis, dans sa direction. Je me retrouve finalement face à elle, me retenant de sourire à la simple vision de cette jeune femme.
Elle replace une mèche rebelle de mes cheveux, derrière mon oreille, et vient se positionner entre mes jambes, toujours debout.
-À quoi tu joues Rosita ?
-À rien du tout Jenna !
-C'est ça, joue l'innocente...
Face à ma courte remarque, cette jeune femme glousse, me souriant de manière espiègle. Après cela, elle plante son regard dans le mien, son visage a quelques centimètres du mien.
-Pendant un mois, tu es disparue et même la plus grosse poucave de cette ville ne voulait rien me dire...
Lorsque je prononce le dernier mot de mon monologue, une étrange lueur fait tache à ses yeux verts, d'habitude scintillant de malice. Elle baisse sinistrement la tête vers le sol pour ensuite dire dans un simple murmure :
-Suis-moi, Jenna.
Elle empoigne spontanément ma main, me trainant à l'extérieur de cette boite de nuit pourrie.
Sachant que ce n'était que le début de notre relation qui s'annonçait déjà très compliqué...

Rosita-Histoire LesbienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant