-Comment s'occuper d'un enfant de six ans qui grandit... beaucoup, chuchotais-je en tapant, sur le clavier de mon ordinateur portable, cette même phrase dans la barre de recherche Google.
-Tu es si désespéré que ça Jane ?! rigole Paul en entrant dans le salon avec un bol de chips au sel et vinaigre.
Je lui laisse le temps de se positionner confortablement sur le canapé avant de l'attaquer visuellement d'un regard sévère. Pourtant, je ne renchéris pas et retourne à mes recherches dans le très profond d'internet.
Sachant très bien les intentions du barman lorsqu'il me fixe avec insistant. Je me laisse une fois de plus déconcentré de mon objectif premier, en crachant ma rage en une longue phrase :
-J'ai réussi à survivre une semaine avec cette bête. C'est Emil si tu ne savais pas. Sauf qu'un enfant normal, ajoute un an à son âge chaque année alors, je suis censé faire quoi moi ?!
Le grand homme rigole encore une fois de ma gueule, à gorge déployée, tandis que je me lève du sol pour m'asseoir à ses côtés sur le sofa. Nous restons quelques secondes dans un silence pas du tout malaisant, en regardant Emil jouer tranquillement avec un des jouets que ma mère m'a gentiment offert lors de sa dernière visite dans mon logement. Finalement, Paul ouvre la bouche pour parler sur un ton calme :
-Jane, la plus grande chose que tu pourras faire pour ce gosse est de t'en occuper comme si s'était ton propre fils. Je sais que c'est ton neveu et que tu t'inquiètes, car tu as peur de faire les choses mal, sauf que le plus important est que tu fasses ce que tu crois être le meilleur pour lui.
Je me passe une main dans les cheveux, apeurer et plus sereine par ses propos. Comme toujours quand il me donne des conseils, il a su dire les bons mots. Nous changeons vite de sujet puis nous discutons de tout et n'importe quoi. Sauf qu'à la fin de l'après-midi, Paul s'apprête à quitter mon appartement pour partir travailler. Mais avant de franchir la porte pour de bon, le grand homme se tourne vers moi et dit à voix basse :
-Tu vas faire quoi pour le petit, car nous savons tous les deux que Rosita ne va pas revenir le chercher...
-Je vais m'occuper de lui. Et, garde espoir de la revoir, Paul. Peut-être qu'elle ne va pas reprendre son rôle de mère mais...
Il lâche un court rire avant de soupirer à passant une main de découragement sur son joli crane chauve.
-Prend soins de lui Jane...
-Tu n'as pas remarqué que mon appartement est devenu une crèche maintenant ?
-Pas faux mon ficello.
Il me fait un ultime câlin puis part de mon petit logement, non-sans lâcher un dernier soupire...
☆☆☆
Le lendemain soir de cette journée en compagnie de Paul, je marche tranquillement dans les rues de mon quartier abandonné vers le fabuleux Guilli, car ma très chère mère m'a aimablement obligé de sortir de chez moi en jurant sur ma propre vie qu'elle prendra soins d'Emil.
Les mains fourrées dans les poches de mon veston en cuivre, je passe facilement les deux portes durement protéger par des vigiles et rejoins mon meilleur ami au bar où il travaille. Lorsqu'il me voit, celui-ci sourit et me propose une bière que j'accepte volontiers puis du coin de l'œil, j'aperçois à l'autre bout du bar une magnifique rousse qui sert les commandes des clients présents.
-C'est la nouvelle qui travaille ici. Je suis sûre que tu vas l'aimer... dit le barman, un sourire narquois collé aux lèvres.
Je l'observe quelques secondes et une idée malsaine se crée dans mon cerveau et je me dois de lui partager :
-Ne l'aurais-tu pas embauché pour me caser amoureusement parlant ?
-Pas du tout ! s'esclaffe-t-il en secouant innocemment sa serviette zébré devant mon visage d'ange.
Face à sa tête de con, je me mets à rigoler et ladite rousse arrive d'un pas léger puisque toutes les personnes ont été servies. Vu qu'elle est plus proche de moi, je peux la voir dans les détaille. Elle a de jolies taches de rousseur sur son visage, des lèvres somptueusement pulpeuse et de magnifiques yeux en amande d'un bleu océan...
-Jane, disais-je après avoir bu ma première gorgée de bière.
-Halyne. Ravie de faire ta connaissance !
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Rosita-Histoire Lesbienne
RomansaJe la vois, elle m'intrigue... Elle danse, elle m'attire... Elle sourit, je m'incline... Elle rit, je tombe dans le vide... Si j'avais sue que ma première visite dans une boite de nuit miteuse à l'age de vingt-quatre ans saurait la pionnière d'une l...