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J'ouvre les yeux, sortant d'un sommeil pas du tout réparateur. Je remarque que je suis quelque peu désorientée, car je ne sais pas qui est la fille qui dort à ma droite. La première chose que je fais est de m'asseoir en tailleur, survolant la pièce faiblement éclairée par la lumière du jour qui traverse mes fins rideau. Puis d'un coup, je reprends mes esprits et les évènements de la veille me reviennent un par un : j'ai couché avec Rosita.
-Qu'est-ce que je peux être stupide parfois... murmurais-je pour moi-même en me fessant tomber sur le matelas.
Perdu dans mes pensées, j'analyse les fissures qui décorent gentiment le plafond. J'ai rapidement fait le tour des périphéries de ma vie, mais je reste complètement obnubilé par le vieux beige qui fait office de peinture au vieux plafond. Je sursaute, brusquement, lorsqu'un portable se met à nous alerter de la venue de nombreuse notification, à répétition.
Ayant peur de réveiller Rosita, je bondis hors des couvertures pour prendre la source de tout se bruit puis je regarde le centre de notification pour prendre conscience de l'identité de l'expéditeur des appels et messages : Jordan.
Ce nom m'est vaguement familier...
Je reste quelques secondes, incrédules, devant ce petit écran renfermant une partie de la vie de la blonde qui mes encore inconnues. Je ne possède pas la moindre information sur ce fameux Jordan. En plus, Rosie ne m'a jamais parlé d'un mec qui lui envoie des milliers de messages à cette heure si matinal...
Puis, soudainement, je secoue ma tête de gauche à droite, me disant que je deviens probablement parano...
Ne voulant pas me soucier plus de cet homme, je dépose délicatement l'appareil sur la table de chevet pour retourner me coucher auprès de Rosita, sauf que, je tourne la tête vers le lit et vois la jolie blonde, les yeux grand ouverts, l'air sur ses gardes.
-Tu fais quoi Jane ?
-...Ton portable n'arrêtait pas de sonner et je ne voulais pas te réveiller alors, je suis allé fermer la sonnerie.
Perdant le très peu de confiance que j'ai en moi, je lui tends son portable, la source de cet échange tendu. Sans prononcer le moindre mot, elle empoigne son deuxième enfant. Lorsqu'elle perçoit l'heureux coupable de son réveille prématurée, celle-ci devient blanche comme les draps de mon lit. Je suis vite intrigué par son inquiétante expression faciale. Alors, je prends place sur le bord du matelas. Dépose ma main sur sa jambe, non recouvert, et lui demande d'une voix calme :
-Tu sais, c'est qui ?
Elle relève la tête, me transperce de son magnifique regard puis me fait un faux sourire, loin d'être convaincant.
-Ce n'est pas important ! dit-elle, soudainement joyeuse.
En vue des dernières semaines qui vient de s'écrouler, je réalise, brièvement, que la pousser à me fournir des pistes sur ses pensées est la pire des solutions, pour qu'elle se confie, à ma personne.
C'est donc en poussant un court soupire que je me lève du lit pour venir fouiller dans mon placard. J'en sors finalement un t-shirt blanc, légèrement baggy, et un cargo noir. Je m'habille sans gêne avant de prêter des vêtements à cette chère Rosie puisque au départ, elle n'avait pas prévu de dormir ici.
La jeune blonde me remercie pour les habits puis je la laisse s'habiller en paix dans ma chambre. Ensuite, je me dirige dans la cuisine, évitant de trop penser au souvenir qui se matérialise dans mon crâne quand je passe dans le couloir. Oubliant tous mes soucis, je prépare notre petit-déjeuner. Quand Rosita fait son entrée dans la pièce principale de mon appartement, je m'exclame, le sourire aux lèvres :
-Tu restes mangé ? Après, on pourra aller voir Paul, il nous a invités !
-Non, je dois y aller... dit-elle, détacher.
D'un coup ma joie redescend et ce fabuleux sourire disparait pour faire place à une triste solitude.
-Ha.. ok. Tu es certaine ?
-Oui, ne t'inquiète pas.
-Tu n'as pas l'air bien...
Elle enfile ses chaussures, sans rien ajouter sur les évènements récent. Ne comprenant pas son attitude, je perds vite mon appétit. Je ramasse les aliments qui s'étaient faits une place sur l'ilot de cuisine, et, les remet au frais. J'accours par la suite sur le petit balcon pour fumer une clope. Imaginant les éventuelles pistes sur les mystères qui entoure Rosita...
Mais, ce qui va se dérouler dans le futur est loin de toutes les hypothèses que j'ai pu concevoir...

Rosita-Histoire LesbienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant