Le vent frais me caresse doucement le visage et me fait un bien fou en cette dur soirée d'été. Cigarette en main, je pose mes avant-bras sur la rambarde de mon balcon. Cet appartement pourri a beaucoup d'inconvénient, le plus gros est les mauvais souvenirs que renferment les multiples murs de cette baraque. La minuscule terrasse sur laquelle je suis posé, est loin de faire partie de cette courte liste de négativité. Je termine rapidement ma clope pour ensuite retourner à l'intérieur, les mains gelées par cette température glacial, même si nous sommes dans les saisons ''chaudes''.
L'espace ouvert, donnant sur le salon, est tellement vide de vie que je sens la solitude monter en moi pour venir me ronger les tripes. Voulant à tout pris fuir ce sentiment que je connais par cœur, maintenant, j'enfile ma veste en cuir d'un geste habile puis j'empoigne les clefs de mon logement. Je commence à marcher dans les rues du quartier dans lequel j'ai grandi, m'approchant de plus en plus vers ce que je crois être la seule boite de nuit présente dans les environs : Le Guilli. Ne me posant pas plus de question sur mes choix, je prends ce bâtiment, réputé pour être un temple à mec irrespectueux et misogyne, pour itinéraire.
Je passe facilement les portes de la boite, surveiller de près par deux vigiles potentiellement armer d'une arme à feu quelconque. À peine posais-je un pied dans le bâtiment miteux que je suis frappé de plein fouet par l'humidité des lieux, c'est horrible comme ses étouffant.
J'essaie tant bien que mal d'oublier ce détail tout en avançant prudemment à travers la foule lorsque, sortie de nul part, je sens très clairement une main d'homme se poser sur mon cul. Je fais volte face à moins de deux et enfin, je croise le regard vitreux du mec qui a osé mettre sa main à l'endroit qu'il ne fallait pas.
-Tu me retouches une seule fois mon gars et je peux t'assurer que tu pourras dire adieu à tes deux couilles, est-ce bien claire pour toi ? murmurais-je à seulement deux centimètres de son visage, sentant un mélange de cannabis et d'alcool à plein nez.
Je pourrais être ivre uniquement en reniflant son odeur.
Plantant mon regard dans le sien, il déglutit fortement et peine à rester debout, trop con pour assumer ses actes. Je ne demande pas mes restes et accours au bar pour me détendre après cette altercation tout sauf amusante. Le barman est musclé et tatoué d'un peu partout. Je ne sais pas pourquoi ce mec ne m'attire que confiance et sympathie. Pourtant, certain pourrait être menacé pas son physique imposant, mais je ne fais pas partie de ses potentielles victimes, heureusement.
-Paul, dit-il sans que je lui aie demandé son prénom.
-Jane, enchanter.
Je lui souris gentiment et le barman se remet à la dure tâche qui est d'essuyer de grands verres à bière, munie d'une serviette à motif de zèbre. Étrange comme choix.
-Que puis-je vous servir gente dame ?
-Seulement une bière s'il vous plait.
-J'y vole !
Je ris poliment face à la bonne humeur de cet homme et l'observe faire son métier avec bienveillance. Curieuse, je me mets à regarder quelque peu les alentours, espérant ne croiser personne qui se trouve dans mes connaissances. Soudain, je sursaute lorsqu'une jeune femme dans la vingtaine, a la longue chevelure blonde, arrive au comptoir, suivi de près par un mec ayant pour atout, l'état ivresse total, et ça, nous pouvons le voir au premier regard.
-Coucou Paul ! s'exclame la jolie fille, habillée d'un minuscule crop-top et d'un jean taille basse, tout droit sortie des années 2000.
Sans pouvoir me contrôler, j'examine la jeune femme avec une certaine admiration. Je trouve qu'elle a une forme de courage que d'autre n'aurait pas puisqu'elle sort dans un bar, ayant une réputation très axée sur les attaques sexiste, etc, et ne porte aucun soutien-gorge. Pendant mes réflexions, le mec collé à la blonde, pose sa main sur sa poitrine, en voyant le regard noir du barman, je réalise très vite que l'agresseur devrait courir hors de la boite pour ne pas avoir la correction que lui réserve Paul.
Ce n'est pas seulement un regard de colère que le barman a, mais un regard protecteur...
-Putain, quel est ton problème mec ?! C'est une propriété privée ! s'exclame la blonde rouge de colère.
-Allez poupée, je suis sûr que tu as envie... bafouille le type en titubant.
-Il est con lui... ricanais-je pour moi-même.
Je me lève de mon siège pour repousser le type sauf qu'au loin, j'aperçois la sécurité arrivée alors, je me rassois pour voir le spectacle qui s'offre à moi. L'imbécile de service est vite escorté par les vigiles puis au même moment, je croise le regard de la blonde. C'est yeux verts m'emporte autre part pendant de courte seconde. Le barman me donne ma commande en s'excusant de la scène qui vient de se dérouler sous nos yeux :
-Ce n'est rien, j'ai déjà vu pire, vous savez.
-Tout le monde a déjà vue pire, si vous êtes prêt à venir ici... suit la jeune femme en roulant des yeux.
Suite a notre court dialogue, Paul me sourit poliment avant de se retourner vers la jeune femme pour s'assurer que tout va pour le mieux dans la situation délicate dans laquelle elle s'est trouvée quelques secondes auparavant :
-Je vais bien, ne t'inquiète pas pour moi, j'ai l'habitude à force de venir dans ton fichu bar ! Et, de toute façon, ça ne fait que confirmer ce que j'ai toujours dit, les mecs, ce sont des conards
L'interlocuteur de la blonde sourcille en vue des propos de cette dernière. Puisqu'à première vue, ce qu'il a entre les jambes, est loin d'être un vagin.
-Je suis un connard, c'est ça que tu veux dire ? ajoute-t-il, sourire en coin.
-Exacte, tu es un connard respectueux ! s'exclame-t-elle en sautant sur le comptoir pour s'assoir dos au barman alors qu'un banc est libre, à ses pieds.
Même si je ne m'impose pas dans leur conversation, je me permets d'écouter leur échange d'une oreille en regardant vaguement les diverses personnes qui dansent sur la piste. Lorsque la blonde insulte gentiment le barman, un sourire moqueur apparaît sur mon visage. Souhaitant cacher le tout, j'apporte la fameuse boisson à mes lèvres pour profiter de la douce sensation de chaleur provoquée par ce liquide tiède.
Du coin de l'œil, je peux apercevoir la jeune blonde se rapprocher de moi, toujours du haut de son comptoir, elle me fixe d'un regard enfantin.
-Comment t'appelles-tu jeune fille ? me demande-t-elle en bougeant ses jambes qui n'atteint pas le sol dû à sa petite taille.
-Jane et toi ?
-Rosita, mais je préfère que l'on m'appelle Rosie.
Ayant l'habitude de ne jamais regarder les gens dans les yeux, par pur principe, je finis par enfin lui adresser un bref coup d'œil avant de boire une gorgée du breuvage qui m'est appartenance. Profitant une fois de plus des sensations produite par la consommation de cette bière.
-Tu es étrange Rosita...
Suite à cette simple phrase, la blondine penche son visage vers le mien, déposant le dos de son index sous mon menton pour ensuite murmurer d'une voix suave :
-Je t'aime bien toi...
À l'instant même où nos regards se croisent, je suis tout de suite sous l'emprise de ses pupilles ténébreuse. Après quelques secondes, elle brise notre bulle pour sauter en bas du comptoir, t-elle une plume.
-Jenna, je t'oblige à me suivre !
La jolie blonde prend ma main, me trainant de force sur la piste de danse. Je ne montre aucune réticence, surprise de mon laissé aller avec cette inconnue puisque j'ai longtemps appris à ne jamais faire confiance au jeune étrangère.
Je laisse mon caractère de coter, uniquement pour cette soirée. Rosita et moi dansons l'une contre l'autre en riant comme des vraies gamines et pour une rare fois, je me sens libérer de tous mes soucis.
Au bout de quelques chansons à m'amuser comme jamais. J'ai la merveilleuse idée de me pencher vers Rosita, car, sinon, elle ne m'entendra pas :
-Si tu veux que nos chemins se croise à nouveau, j'ai besoins de ton numéro...
-Et, toi, tu vas devoir attendre...
Comme si la jeune femme avait tout prévu de notre échange, elle sort un feutre noir de la poche arrière de son jean pour ensuite le manier t-elle un produit de beauté dans les publicités, puis me tend son bras.
Je la regarde, incertaine, mais j'y note la suite de numéraux. Une fois ma mission achevée, la jolie blonde remet ledit feutre à sa place d'origine. Plantant son regard émeraude dans le mien et à l'aide de ses sourires malicieux, elle passe ses bras autours de mon cou pour mener la danse...
Il est très tard alors la boite commence tranquillement à se vider, Rosita tient à ce que l'on quitte le Guilli ensemble. Nous sortons du grand bâtiment, restant planté devant les portes, face à face, dans un silence légèrement malaisant.
Nous nous contemplons quelques secondes, les mains dans les poches de nos vestes respectives, la jolie blonde s'avance, dans ma direction, avec une certaine vigilance pour finalement venir déposer un doux baiser sur ma joue.
-On se revoit demain... si tu reviens toujours ici...
Ce sont les derniers mots que j'aie pu entendre de sa douce voix avant qu'elle ne s'éloigne à l'opposer d'où se trouve mon appartement, avec une démarche qu'elle seule possède...
Ma très chère Rosita, j'aurais aimé rester avec toi, pour mieux comprendre tout ce que tu as traversé...

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Rosita-Histoire Lesbienne
RomantizmJe la vois, elle m'intrigue... Elle danse, elle m'attire... Elle sourit, je m'incline... Elle rit, je tombe dans le vide... Si j'avais sue que ma première visite dans une boite de nuit miteuse à l'age de vingt-quatre ans saurait la pionnière d'une l...