Chapitre 6

27 2 21
                                    

Livaï avait passé une nuit courte. Il s'était assoupi dans un siège de la salle d'attente très tard dans la nuit. Lui et Armin n'avaient que quelques heures de sommeil au compteur. Et encore, Livaï s'était réveillé plus tôt que son camarade, qui dormait toujours.

Un raclement de gorge le sortit de ses pensées. Le médecin chef se tenait devant lui.

- Bonjour monsieur Ackerman.

Livaï répondit par un vague marmonnement.

- J'ai des nouvelles de votre amie. D'après le diagnostic, elle a un bras et une jambe fracturés ainsi que quelques côtes fissurées. Elle a été plutôt chanceuse pour son crâne: Elle n'a qu'un léger traumatisme crânien. Il est encore trop tôt pour en évaluer les conséquences mais une perte de mémoire même légère serait à envisager.

Livaï était abattu, pourtant il conservait cet air impassible qui lui collait à la peau. Une question le taraudait cependant.

- Est-ce qu'on peut la voir?

L'homme en face fronça les sourcils alors que le Caporal désigna Armin, avachi à ses côtés. Puis il secoua la tête d'un air contrit.

- Pas tout de suite encore revenez dans quelques jours peut-être.

L'Ackerman souffla bruyamment. Il allait devoir être patient.


Trois jours plus tard...

Livaï tripotait nerveusement une de ses cigarettes dans sa poche. Il les avait achetées il y a longtemps déjà, sans jamais en avoir grillé une. On lui avait dit que cela détendrait et il avait du mal à résister à présent. Pourtant, la vue d'Armin avançant vers lui fit lâcher au Caporal son bout d'herbe.

- Bonjour Caporal, lâcha-t-il en étouffant un bâillement.

Le brun aussi était fatigué : il n'avait pas beaucoup dormi. Ils s'avancèrent vers le comptoir de l'hôpital derrière lequel s'affairait une jeune femme. Il était tôt mais une forte odeur de désinfectant emplissait déjà les lieux. Livaï se posta devant l'infirmière et marmonna un vague bonjour. Elle releva le tête, croisa le regard du brun et rougit un peu.

- Bonjour, je peux vous aider ? demanda-t-elle.

- Oui, nous souhaiterions voir Mikasa Ackerman, dit Armin en lui adressant un sourire.

La standardiste regarda un instant son écran et décréta :

- Chambre 1087, passez une bonne journée.

Livaï n'ajouta rien et s'éloigna en direction des étages.

Quelques minutes plus tard, ils se tenaient devant la porte de la chambre. Armin toqua timidement. Une infirmière lui ouvrit :

- Bonjour, vous avez 10 minutes.

Après ça, ils purent enfin rentrer. La chambre blanche était meublée d'un lit, où Mikasa avait été allongée. Livaï referma la porte et s'y adossa tandis qu'Armin s'avançait vers le lit. Son amie ouvrit un peu les yeux et lui adressa un faible sourire. Le Caporal se tenait à l'écart de ces retrouvailles.

- Où est... Eren ?

Armin lâcha brusquement sa main, il s'attendait à tout sauf à ça.

- Mais, Mikasa... commença Armin.

- Il n'est pas venu ? souffla la jeune femme, la voix tremblante.

Alors c'est donc ça... pensa Livaï. Une perte de mémoire ? Elle en avait même oublié Eren. Le mieux à faire était de ne pas la brusquer. Il fallait à tout prix éviter la rechute.

Alors, avant qu'Armin ne sorte une autre connerie, le brun dit :

- Non, Ackerman, il a eu un empêchement.

Mikasa tourna la tête vers lui, elle ne l'avait pas remarqué au début.

- Caporal ?

L'utilisation de ce surnom le fit frissonner. Il sonnait tellement mieux dans la bouche de Mikasa. Ca lui rappelait le bon vieux temps.

- Je suis là Ackerman, souffla-t-il.

Il n'était même pas sûr qu'elle ai entendu. Pourtant, elle lui adressa un sourire heureux. Elle a entendu. Elle sait que je suis là pour elle.


La sensation de tomber ne s'estompait pas. Elle avait l'impression de chuter depuis une éternité.
Il y avait d'abord eu un énorme flash de lumière, puis elle ne s'en souvenait plus très bien. A présent, ses oreilles sifflaient et sa tête lui faisait mal.

Mikasa ouvrit difficilement les yeux. Armin... Son ami était assis à côté d'elle, l'air inquiet.

- Où est Eren ? articula-t-elle en pressant la main de son ami.

Il lui jeta un regard effrayé.

- Mais Mikasa...

Sa tête tanguait... Eren était-il là quand elle avait chuté ?

- Il n'est pas venu ? demanda-t-elle du bout des lèvres.

Un silence s'ensuivit. Ou bien Mikasa n'entendait plus.

- Non Ackerman, il a eu un empêchement.

Le coeur de la jeune femme loupa un battement.

- Caporal ? appela-t-elle doucement.

Il était là. Juste là, pensa-t-elle en souriant faiblement.

- Je suis là Ackerman, souffla Livaï à voix basse.

Sa présence rassura l'ancienne soldate. Pourtant, Livaï se leva et se dirigea vers Armin. Mikasa était encore un peu dans les vapes, mais elle entendit quand même :

- Je vais demander à ce qu'elle soit mise à domicile. Elle ne peut plus rester ici, elle recommencera. Arlert, c'est toi-même qui l'a dit.

Les bruits commençaient à devenir tordus. Mikasa sentit ses paupières se fermer. Elle se rendormit.

Ta lumière me sauvera [RivaMika]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant