Chapitre 11

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Et merde, c'était mon frère ... Aller Luna, improvise.

-Et bien, j'étais chez une amie à moi mais papa et maman ne l'aiment pas trop donc je ne voulais pas le leur dire tu vois ... mentis-je.

-Laquelle ? Me demanda-t-il le plus calmement possible.

-Lucie ...

-Oh elle , moi aussi je ne l'aime pas mais bon au moins tu m'as dit la vérité c'est déjà ça.

De fou la vérité hein...

Je montais dans ma chambre et m'enferma à clé à l'intérieur. Je n'avais pas voulu parler de l'état de Evan même si c'était son meilleur ami . Car après , il aurait pu imaginer des choses que même moi je n'oserai pas imaginer .

J'avais peur , peur de ce qu'il se passerait avec Aaron si je le revoyais . Peur de ce qu'il pourrait faire à Evan.

Et s'il disait ce qu'il m'avait fait ? Non ce serait impossible car sa sœur lui en voudrait énormément et je sais qu'il adore sa petite sœur.

Le lendemain matin , j'avais extrêmement mal dormi . Je revivais en boucle ce cauchemar qu'il m'avait fait subir . Je me voyais et m'entendais hurler son nom et le supplier d'arrêter ce qu'il me faisait . Je le voyais avec son sourire maudit , en train de prendre du plaisir à faire ce qu'il me faisait.
Était-il fier de ses actes ? Était-il conscient ? Sûrement...
Il avait laissé en moi une douleur abominable, il avait détruit ma vie avec son acte sans son rendre compte . Ou alors il savait ce qu'il faisait et à fait exprès mais il faut être sans cœur pour le vouloir .
La nausée me montait et j'accourus vers les toilettes et vomis . Mon cœur battait vite et se serrait à chaque battement . J'avais l'impression d'étouffer , que quelqu'un me pressait la gorge pour me tuer lentement sans que je ne puisse rien n'y faire . J'étais à sa merci .
Je retournai dans mon lit et pris un verre d'eau pour essayer de faire passer ma nausée mais bon, ça ne passait pas . J'avais mal au ventre et à la tête alors je pris un Doliprane même si je savais éperdument que cela ne changerait rien à ma situation .

Détruire quelqu'un est simple . Et les médicaments n'aideront en rien la personne détruite . J'avais envie de mourir , en plus Evan était encore à l'hôpital.

Je pris mon courage à deux mains et attrapai mon téléphone puis composai avec des doigts tremblants son numéro . Quand son nom s'afficha à l'écran , je ne me retint pas de lâcher un petit sourire . Une petite voix au téléphone me répondit faiblement.

-Allô ?

- Evan ! Murmurais-je, tu vas mieux ?

- Luna, ne t'inquiètes pas , ça va aller pour moi , les infirmières s'occupent de moi . Mais toi, comment ça va ? Et il s'est passé quoi chez Aaron?

La fameuse question... Je ne m'étais pas préparé à une réponse s'il me l'a posait mais bon , il va falloir l'inventer et sur le champs !

-Oh rien, j'étais passée chez lui car quand on s'était vu la dernière fois donc avant que tu ne lui casses la figure aussi , je lui avais passé quelque chose et il devait me le rendre , mentis-je.

-Tu es sûre ? Tu ne me mens pas j'espère Luna . Je ne rigole pas avec ça . S'il s'est passé autre chose dis le moi ok? Car mes souvenirs ne sont pas très bons et je ne me rappelle que de notre bagarre et de t'avoir vu ainsi que la police et le son des sirènes .

Je n'aimais pas lui mentir. Mais je ne pouvais pas lui dire la vérité , c'était un choc pour moi alors en parler a quelqu'un c'était tout bonnement impossible.

- Au fait , reprit-il . Les infirmières m'ont dit qu'une jeune fille d'à peu près ton âge est passée me voir hier. C'était toi?

-Non non , paniquai-je , ce n'étais pas moi . Pourquoi, tu aurais voulu ?

-Hmm non comme ça , c'était une simple question.

Aïe, touché. Sa phrase me fit mal mais il fallait rester indifférente.

-Sinon tu sais quand est-ce que tu vas sortir de là où non?

- Normalement deux ou trois jours . J'appellerai ton frère dans la journée s'il n'est toujours pas au courant .

-Non il ne l'est pas . Bon et bien, bonne journée Evan .

-Bonne journée ma belle .

Ses paroles me firent sourire mais dès qu'il raccrocha , je perdis instantanément ce sourire.
J'étais perdue et je ne savais pas quoi faire . Parler a quelqu'un de mon problème était encore trop tôt et je ne serai pas prête à gérer ça mentalement alors il fallait que je prenne sur moi et continue de vivre comme s'il ne s'était jamais rien passé...

Full of hateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant