Prologue

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Maman.

Je ne sais pas où la mort t'a emmenée, mais j'espère que tu t'y sens bien.

Moi, je ne me suis jamais senti aussi seul. Hier, c'était les examens de fin d'année. Et tu as disparu il y a précisément cinq ans.

Papa ne va pas mieux. J'ai l'impression qu'il n'ira jamais mieux, que la personne ou la chose pour qui il a accepté d'avoir la mémoire brisée et en qui il avait confiance ne viendra jamais. J'ai l'impression que je serai toujours seul. Il m'arrive de vous en vouloir d'être partis.

Mais vous n'y pouvez rien.

Tiergan s'occupe bien de moi, là n'est pas le problème. Mais il n'est pas vous.

Et sans ta présence calme et le rire enjoué de Papa, j'ai l'impression que ma vie n'a aucun sens. Pourquoi vivre, alors que les êtres qui me sont chers sont partis ?

Certains disent qu'avoir des pensées pareilles à 17 ans, ce n'est pas normal. Mais ils ne savent pas ce que je vis.

C'est pour ça que j'ai décidé de t'écrire, sachant que tu ne pourras jamais la tenir dans tes mains, mais espérant que tu pourras la lire par-dessus mon épaule, de la où tu demeures.

Je t'aime Maman, où que tu sois.
Ton Wylie.

Lettres d'âmes briséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant