VI

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C'était Younès qui avait cassé un vase avec son ballon de foot, il me regarda avec surprise et me dit « décidément t'es têtue toi tu ne retiens pas la leçon ici ce n'est pas un endroit pour les filles » je lui répondis méchamment « qu'est-ce tu sais de moi de toutes façons? »
Il me rétorqua en soupirant « comme tu voudras ».
Il était gonflant celui-là me disais-je à moi même, j'ai ni besoin d'un deuxième père ni d'une garde du corps!
Le lendemain la cloche de la porte de la librairie retentit, c'était une dame assez âgée qui venait acheter des livres scolaires pour ses enfants. Le tout étant trop lourd à porter je proposai de l'accompagner jusqu'à chez elle avec la marchandise.
Sur le chemin elle me racontait qu'elle avait trois petites filles et un grand fils déjà en âge de se marier. Elle ne manqua pas de me complimenter et de me faire comprendre que j'irai merveilleusement bien avec son fils. Je souriais respectueusement pour ne pas avoir à la contredire. Arrivée chez elle je fus accueilli par trois magnifiques petites filles qui me proposèrent tout de suite de me coiffer et de leur lire une histoire. Leur mère voulu les renvoyer dans leur chambre mais n'ayant rien d'autre à faire j'acceptai. Elles se mirent alors à me tresser en ajoutant dans mes cheveux des fleurs en me réclamant une histoire. Je décidai alors de leur lire le conte de Peau D'Âne. Vers le milieu de récit j'entendis la porte claquer, c'était sûrement le grand frère. Le garçon entra dans la chambre en se demandant qui pouvait bien faire tant de bruit. C'était Younès. Il me regarda d'un air intrigué et me demanda: « que fais-tu là? » sa mère lui rétorqua: « Mon fils ce n'est pas comme ça que nous faisons l'hospitalité, elle est mon invité. » « peu importe » soupira-t-il. Qu'est-ce qu'il était arrogant me disais-je...
Il était déjà 6h je devais rentrer chez moi mais madame Saliha me défendis de rentrer seule à cette heure-ci et commanda à son fils de m'accompagner. J'eus beau refuser elle ne voulait rien entendre. J'étais alors en chemin avec Younès sept pas derrière moi.
« Tu vas me suivre longtemps? » lui disais-je
« Je ne fais que suivre les ordres » me répondit-il sèchement. De là s'engagea une petite conversation:
« Younès c'est ça? Dis tu l'a vraiment lu Madame Bovary? »
« Oui et je ne l'ai pas aimé. Mais quel est ton nom au juste? »
« Loubna. »
« Comme la reine d'Égypte? »
« Oui. »
Arrivée devant chez moi il me lança un au revoir neutre et monotone et reparti les mains dans les poches.

Là-bas on continuera d'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant