XII

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J'étais enfermée comme Perséphone, comme Hélène avant que Paris ne vienne la ravir.
Je passais mes journées à nettoyer la maison et à lire. Mon père me parlait à peine.
Un jour que je descendis les escaliers je vis que mon père avait des invités. Je compris tout de suite de quoi il s'agissait, on venait demander ma main.
J'essaye d'apercevoir qui était le bon parti que mon père avait choisi, et qu'elle fût ma surprise quand je reconnu un des amis de Younès, c'était le fils d'AbdelKader.
Je grimpai dans ma chambre et sortis ma tête par la fenêtre en appelant des petits garçons qui sortaient de l'école:
« Venez s'ils vous plaît, vite! »
« Comment pourrions-nous vous aider? »
« Vous connaissez Younès? Le garçon qui travaille au chantier. »
« Oui madame. »
« Apporte lui ça s'il te plaît, le plus vite possible! »
Je lui tendis une lettres qui contenait ces mots:
"Younès,

Cela fait tellement longtemps. J'espère que tout se passe bien pour toi.
Le dernier soir que j'ai passé en ta compagnie était loin d'être des plus joyeux mais malgré tout par ta présence je me sentais saine et sauve.
Je voulais te prévenir que mon père a pour projet de me marier avec Illyes le fils d'Abdelkader.

Loubna. "

Le garçon s'empressa d'accomplir son devoir de héraut.
Mon père m'ordonna de descendre.
« Ma fille voici ton prétendant Illyes, la tradition veut que tu fasses connaissance avec lui. »
Puis nous nous retrouvâmes seuls.
« Pourquoi tu fais cette tête? Tu t'attendais sincèrement à voir Younès c'est ça? »
Je ne répondais pas.
« N'aie crainte je vais te le faire oublier ton Younès moi. »
« Mais tu ne comprends donc rien? Je ne veux ni de toi ni de personne! »
« Ta beauté se démultiplie quand tu te mets en colère mais je suis dans le regret de t'annoncer que tu seras bel et bien ma femme, et tu devrais t'en réjouir après le spectacle que tu nous a proposé l'autre soir aucun autre ne voudra de toi »
« Mais j'en n'ai que faire des autres et de toi! »
« Ça suffit maintenant! Ton sort est scellé. Tu es mienne et crois moi que quand on sera mariés tu n'auras plus l'occasion de faire ton cirque. Tu peux oublier la librairie, la rue et par dessus tout ton soit-disant amant. »
Il sortit et je restai seule à regarder le mur.
La machine était lancée, mon mariage était en pleine préparation et moi je ne dormais plus et je ne mangeais plus.
Illyès venait de temps en temps voir où on en était, peut-être avait-il peur que je prenne la fuite.
Pendant ce temps aucune nouvelle de Younès, j'étais persuadée qu'il m'avait oublié.
Ce qui m'effrayait le plus c'est que je commençais à me faire à l'idée de mon avenir.
Lundi prochain raisonnera comme le début de ma vie d'épouse et la fin de ma vie tout simplement.

Là-bas on continuera d'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant