5 ans plus tôt
Je lui coupe la jugulaire avec mon couteau et le sang qui s’en découle m’asperge partout. J’aime quand le sang chaud se déverse sur moi, ça me fait bander. Cet enculé a mérité ce qui lui arrive. En général, je préfère tuer au hasard, sans vengeance, sans problème, mais, cette fois-ci, je ne pouvais pas m’en empêcher. Il m’a volé et, moi, on ne m’encule jamais.
J’entends un bruit derrière moi, je me retourne et tombe sur de grands yeux apeurés. La fille regarde l’homme par terre, puis moi. Quand elle sort de sa tétanie, elle se met à courir sauf que je suis plus rapide qu’elle et que je me retrouve vite derrière cette fille. Je l’attrape alors par le cou et commence à l’étrangler. Elle me griffe et se débat pour sa vie. Une autre idée me vient et je décide de ne pas la tuer tout de suite, maintenant juste la pression pour que le manque d’air la fasse tomber dans les bras de morphée. Quand c’est fait, je retourne vers mon cadavre que je regarde une dernière fois avant de prendre le jerricane que j’ai amené et d’en mettre partout autour de lui, ainsi qu’aux endroits que j’ai touchés. Je prends mon poids mort sur mon épaule, comme un sac à patates, prends mon briquet, allume la flamme et le jette par terre. Le feu commence à prendre et à vite se propager, alors me dépêche de sortir et de courir jusqu’à ma voiture que j’ai garée plus loin. Quand j’y arrive, après plusieurs minutes, je l’ouvre, pose la fille à l’arrière et me retourne pour regarder les flammes qui ont déjà ravagé la maison. J’entends au loin les sirènes, mais je sais déjà qu’il sera trop tard pour sauver quoi que ce soit et qu’ils ne retrouveront donc pas mes empreintes.
Je monte dans ma bagnole et roule jusqu’à chez moi. La fille ne s’est toujours pas réveillée alors, quand je me gare devant ma demeure, je la soulève, l’emmène à l’intérieur et je la dépose dans la cage au milieu du salon, sur un lit de fortune. J’adore avoir de temps en temps des petits animaux de compagnie, ça m'occupe. Je suis couvert de sang, je vais d’abord prendre une douche et, ensuite, il faudra que j’aille nettoyer mon véhicule. Heureusement que je prévois toujours des bâches en plastique qui protègent les sièges, car je sais que, la plupart du temps, quand je tue, ça se termine comme ça. Je me lave en vitesse, puis vais effacer toute trace de l’horreur que je viens de commettre. Pendant que je nettoie le volant, j’entends hurler dans la maison. Ah, elle est enfin réveillée ! Elle peut faire autant de bruit qu’elle veut, j’habite en plein milieu des bois, dans une propriété privée et personne ne viendra, ni ne la sauvera.
Quand je finis par rentrer, elle est en train de secouer les barreaux, pleurant et hurlant. J’appuie sur un bouton qui diffuse de l’eau bouillante dans sa cage, par gouttelettes, ce qui a le don de la faire crier encore plus.
— Si tu continues ton cirque, je déverse carrément l’eau sur toi.
— S’il vous plaît, monsieur, laissez-moi partir, je ne dirais rien.
Je m’avance vers elle et la regarde. Elle est magnifique. J’en ai déjà eu des belles femmes, mais, là, c’est le haut du panier. Elle me regarde avec horreur.
— Qui était le mec pour toi ?
— C’est… C’est…
— Dis-moi !
— C’était mon petit copain.
— Tu l’aimes ?
Elle regarde ailleurs et rougit. Elle ne l’aime pas, sinon elle me l’aurait dit tout de suite, sans hésiter.
— Laissez-moi sortir, par pitié…
Non. Elle ne s’en rend pas encore compte, ou alors elle n’a pas envie de le voir, mais jamais elle ne quittera cette cage vivante. Je m’assois sur mon canapé et je la contemple. J’ai très envie de lui balancer des cacahuètes, comme au zoo. Elle va s’installer sur le lit, dépitée. Au moins, elle a compris que ça ne servait à rien de hurler.
— Comment tu t’appelles ?
— Quelle importance ? Je veux juste sortir d’ici, s’il vous plaît.
— Quel est ton nom ?
D’habitude, je m’en fiche, mais là, j’ai envie de savoir, je ne sais pas vraiment pourquoi, c’est comme un besoin.
— Océane, je m’appelle Océane.
Elle se remet à pleurer en étant la plus silencieuse possible.
— Je m’appelle Jason.
— Je ne veux pas savoir, je veux le moins d’informations possible au cas où vous voudriez bien négocier.
— Ça n’arrivera pas, alors oublie !
Elle me regarde avec peine et, moi, je suis de plus en plus fasciné.
Les jours passent, elle est plus sage que je ne le pensais, elle n’essaie même pas de s’échapper quand je l’emmène aux toilettes ou à la douche. Elle n’a aucune intimité hors de sa cage, je vérifie chacun de ses faits et gestes. Je devrais déjà l’avoir violée ou tuée, je ne garde jamais mes autres animaux de compagnie aussi longtemps, je m’en sers et les libère en les tuant. Elle, je ne veux pas encore qu’elle parte. J’arrive à la faire parler un peu, elle m’a avoué, à demi-mot, qu’elle n’a pas de famille et qu’elle vit dans un foyer. Ce sont des choses à ne jamais dire à un ravisseur, car, moi, j’ai ainsi très bien compris que, si elle disparaît, personne ne s’inquiétera pour elle.
J’entre dans sa cage pour lui donner son repas.
— Vous ne voudriez pas manger avec moi aujourd’hui ?
— Commence par me tutoyer et peut être que ça se fera.
Je sors de là. J’aime passer du temps avec elle, mais je ne veux pas qu’elle s’imagine qu’elle a le dessus sur moi. C’est moi qui commande, jamais elle ne ressortira d’ici. Depuis que cette fille est à mes côtés, je ne ressens plus le besoin d’aller tuer, je n’ai plus ces images en tête qui me donne envie de couper des gorges, de voir la vie s’éteindre à travers des yeux.
— Tu veux bien manger avec moi, Jason ?
Elle a toujours refusé de me tutoyer, même quand je lui faisais du chantage comme je viens de le faire. Je relève la tête, me demande si c’est un piège.
— Tu vas essayer de me tuer avec la fourchette ?
— Non.
Je vais prendre mon assiette, la pose sur la table basse du salon puis ouvre sa cage.
— Viens manger avec moi, toi !
Elle ouvre les yeux en grand, c’est la première fois que je la laisse sortir autre que pour ses besoins primaires.
— Ne m’oblige pas à te tuer, c’est tout.
— Je ne vais pas m’enfuir.
Je ne sais pas si c’est vrai, car moi, dans son cas, j’essaierai. On dîne tranquillement, dans un silence assez particulier. Elle lève souvent la tête pour me regarder et me sourit. J’aimerais qu’il soit sincère, mais je ne me leurre pas, je suis sûr qu’elle réfléchit à comment m’échapper. Quand elle a fini, elle se lève, me remercie et repart d’elle-même dans sa prison. Je la renferme.
Je ne comprends pas son comportement, alors je décide de la tester…
Quand elle demande si elle peut se laver, le soir même, je la laisse y aller seule. Elle est étonnée, presque réticente, mais y va quand même. J’attends le moment où elle va s’enfuir par la fenêtre de la salle de bain, mais… Elle ne le fait pas. Elle revient juste après, encore mouillée de sa douche. J’adore la regarder pendant qu’elle se lave, en général je mâte son corps sans vergogne et je suis obligé d’aller m’astiquer le manche, au moins deux fois d’affilée, juste après. Là, ça me fait chier d’avoir loupé ça, mais il fallait que je sois sûr. Elle essaie peut-être d’endormir ma vigilance pour pouvoir s’échapper plus facilement. Elle retourne dans sa prison elle-même, prend des habits propres, enlève sa serviette et se retrouve nue devant moi. Mon Dieu, ce corps ! On dirait une déesse. Mon sexe se met directement à bander, il me fait mal en quelques secondes. Océane finit par s’asseoir sur son lit et à attendre. Je vais dans sa cage, je veux savoir.
— Pourquoi tu ne t’es pas enfuie ? Tu aurais pu.
— Oui, j’ai d’ailleurs ouvert la fenêtre pour aérer. Je trouve que la salle de bain est remplie d’humidité, ce n’est pas bon.
— Pourquoi tu ne t’enfuies pas ?
— Pour aller où ? Retourner au foyer ? Au moins ici, je mange à ma faim, je peux dormir tranquillement et au chaud.
— Tu n’as pas peur que je te tue ?
— Vas-tu le faire ?
— C’est possible.
— J’ai bien réfléchi, je préfère que tu me tues plutôt que de retourner là-bas.
Elle lève les épaules, me demandant si c’est réellement vrai ou si ça fait partie d’une machination. Je décide de faire un test.
— Je vais aller chercher du bois, je n’en ai presque plus.
Je laisse la porte de sa cage ouverte, la porte d’entrée aussi et je pars sur le côté de la maison me cacher. Au bout d’un moment, j’entends des bruits de pas et me prépare à courir pour la rattraper, mais elle ne fait pas du tout ce que je pense.
— Jason, où es-tu ? Tu as besoin d’aide pour rentrer le bois ?
Elle me cherche autour de la maison, alors qu’il lui suffirait de courir droit devant elle. Quand elle me trouve enfin, elle me sourit.
— Tu as besoin d’aide ?
— Non ça va, merci.
— D’accord.
Elle se dirige vers la cage à poules qu’on m’a donnée. Il y a juste deux bêtes dedans, mais ça me permet d’avoir quelques œufs. Elle entre et attrape les œufs.
— Regarde, il y en a.
Elle se retourne et rigole. Je suis hypnotisée par son rire et, surtout, par sa bouche. Je fais semblant de rentrer un peu de bois, elle me suit et retourne de nouveau dans sa cage. Je la regarde et mes doutes la concernant s’effritent un peu.
— Sors de là, viens t’asseoir avec moi !
C’est ce qu’elle fait, s’installant confortablement dans le canapé, à côté de moi. Je mets un film, la regardant de temps en temps, sans arriver à comprendre ce qu’il se passe. Je la vois de plus en plus somnoler jusqu’à s’endormir et basculer, sans s’en rendre compte, sur moi. Quand le film se termine, je l’allonge au mieux sur le canapé et vais chercher son oreiller et sa couverture. J’ai décidé de lui faire passer le test ultime, celui qui décidera de son avenir : je ne ferme rien à clef et la laisse libre de ses mouvements.
Quand je vais me coucher dans ma chambre, j’essaie de tenir un maximum de temps, mais je finis par m’endormir.
Je me réveille en sursaut, paniqué qu’elle soit partie et je cours, à moitié nu, jusque dans le salon, mais ne la trouve pas. Je tourne la tête vers la cuisine et je la vois en train de préparer le petit déjeuner.
— Regarde, il y avait encore des œufs.
Elle est donc sortie de la maison et ne s’est pas enfuie ? Je suis complètement perdu par cette situation. D’habitude, ils font tout pour sauver leur peau et elle, elle reste ici alors qu’elle a le choix.
Je reste un long moment à la regarder et puis, je me rends à l’évidence, elle a réussi le test.
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Du plus profond de mon âme
HorrorElle fait tout pour l'aider avec ses pulsions, mais quand on s'en prend à elle, plus rien ne le retient. Là où tout devais être un jeu, la nuit finit en horreur. Jusqu'où va t'il aller pour venger celle qu'il aime plus que tout... Horreur et dark ro...