Nyktóvia

iii.

Elle n'aime pas les gens mais elle aime les ennuyer.

On peut dire qu'elle est asociale.

On sait d'elle qu'elle est extravertie, stupide, antipathique...

Mais on sait aussi d'elle qu'elle est introvertie, intelligente, emphatique...

Elle a une double personnalité.

On ne sait pas laquelle des deux Camille est l'originale ;

Tout ce dont on est sûrs c'est que ses eux personnalités sont irrémédiablement opposées.

Lorsque l'on voit Camille, on sait directement à laquelle nous avons à faire.

La Camille extravertie est celle qui est présente le plus souvent.

Cette Camille elle ne sait pas comment exprimer ses sentiments.

Elle ne sait pas réellement comment aimer, comment apprécier un moment...

Alors elle fait semblant.

Et cette Camille sait très bien faire semblant.

Elle montre à tout le monde un visage jovial et expressif.

Quel mensonge des plus crédible...

Et puis nous avons la Camille introvertie.

Cette Camille non plus ne sait pas vraiment exprimer ses sentiments.

Elle essaie dès qu'elle le peut en parlant, en écrivant, en chantant...

Mais rien n'aide.

Alors cette Camille elle a trouvé refuge dans la musique.

Plus précisément dans le violon.

Elle se défoule dans cet art enchanteur, elle joue ses peines profondes ainsi que ses joies lointaines.

Elle partage ses émotions enfouies, silencieuses.

Elle devient une Camille inexistante, elle nus conte des histoires qui sont les siennes mais dans les lesquelles elle n'est pas présente.

Elle nous parle en jouant, elle se dévoile en jouant, on la découvre en l'écoutant.

Elle crie silencieusement ses souffrances.

Elle n'utilise pas de mots pour décrire ses maux, en jouant de son violon, elle joue inconsciemment avec ses sentiments.

Elle ouvre son coeur sans s'en compte ; ce coeur qui lui indescriptible pour elle.

Souvent Camille nous dit qu'elle est la plus heureuse, mais elle se joue de nous comme la Camille introvertie joue du violon, et comme la Camille extravertie joue avec elle-même.

Elle ment comme elles mentent.

Mais aveugle comme nous sommes, nous croyons Camille.

Nous croyons en son mesonge créé de toute pièce.

Nous croyons en son bonheur fictif.

Ah la la...

Décidément, quel beau mensonge...