Shadows

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"Tu veux bien mettre la table avec Logan ?" me demanda la mère de celui-ci.

"Oui, pas de soucis," répondis-je.

Elle me donna la vaisselle à mettre sur la table, et Logan m'aida à dresser celle-ci. Alors qu'il passait ses mains sur mes hanches pour me faire un câlin, je lui demandai de s'arrêter. Cependant, il ne m'écouta pas et serra ses bras autour de ma taille.

"Logan, lâche-moi s'il te plaît," insistai-je.

"Allez, c'est bon quoi," répondit-il.

"Logan, lâche-moi," répétai-je.

La mère du pilote ramena la nourriture à table. Il tenta de m'embrasser sur la joue, mais en un instant, mon regard changea et je ressentis un coup à la fois dans le nez et dans l'estomac. Il lâcha prise et se tint le nez. Je courus jusqu'à l'évier, prise de haut-le-cur. Au lieu de rejoindre son fils, la mère de Logan accourut vers moi.

"Ça va, ma belle ?" me demanda-t-elle.

"Je suis désolée," répondis-je.

"Ne t'en fais pas pour ça, assieds-toi, je vais te donner un verre d'eau. Prends ton temps, je vais aller voir Logan, d'accord ?" proposa-t-elle.

J'acquiesçai de la tête et elle me servit un verre. Après quelques minutes, je retournai dans la salle à manger où Logan était assis sur une chaise pendant que sa mère rangeait la trousse de secours.

"Je suis désolé..." commença-t-il.

"Moi aussi, Logan, ça va ?" lui demandai-je.

"C'est plutôt à toi de me demander si ça va," répondit-il.

"Oui, ça va... Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas te faire mal..." m'excusai-je.

"Je vais vous laisser tous les deux, si vous avez besoin de moi, je serai dans le jardin, d'accord ?" intervint sa mère.

Nous acquiesçâmes de la tête et elle partit.

"Tu... tu veux m'en parler ?" proposa Logan. "Je ne savais pas, je voulais juste t'embêter un peu... je m'en veux vraiment, tu sais..."

"C'est pas grave... mais je pense que oui, il faut que je t'en parle..." répondis-je.

"Je suis à ton écoute, prends tout le temps que tu veux pour m'en parler," assura-t-il.

"Ça fait un petit moment qu'on se côtoie maintenant, comme on est voisins, on passe beaucoup de temps ensemble, mais il y a des choses que je ne t'ai pas dites, tout simplement parce que je ne suis pas à l'aise d'en parler. Et ce n'est pas seulement avec toi, d'accord ?" expliquai-je.

"Oui, je comprends, et puis même si on est proches, ça ne va pas plus loin," acquiesça-t-il.

"Oui, voilà. En fait, je n'ai jamais vraiment aimé le contact parce que je ne suis pas à l'aise avec mon corps. Ce n'est pas que je me trouve trop grosse ou trop maigre, c'est juste que je ne me sens pas bien dans mon corps, c'est tout. Et j'ai beaucoup de mal à aimer ça, et j'ai toujours peur qu'on me dise quelque chose," avouai-je.

"C'est juste ça ? Je ne veux pas penser que je prends ça à la légère, je veux juste dire... la réaction que tu as eue... j'ai eu l'impression que c'était dû à autre chose..." dit-il, cherchant à comprendre.

"Oui, aussi, j'allais y venir mais je ne sais pas trop comment l'expliquer..." hésitai-je.

"Je pense que je ne vais pas savoir vraiment t'expliquer dans les détails..." ajoutai-je.

"Tu peux expliquer dans les grandes lignes. Si tu es mal à l'aise d'en parler, je comprends tout à fait et c'est pas grave, c'est normal d'avoir besoin de temps, et je serai là pour toi tout le temps qu'il faudra. Je veux juste être au courant pour t'aider, mais en aucun cas je ne veux te forcer, d'accord ?" insista Logan.

"Merci, Logan," répondis-je, émue.

Il prit mes mains dans les siennes et m'offrit un sourire réconfortant. Il sentit mes mains trembler et remarqua mon regard triste et apeuré alors que je repensais à ce que j'avais vécu.

"C'est okay, d'accord ? Je suis là, c'est bon, ne t'inquiète pas. On est chez moi et rien ne peut t'arriver, d'accord ?" me rassura-t-il.

Je lui souris timidement. Pendant longtemps, je me suis faite harceler à l'école et par mon frère

"Tu as un frère ?"

"Oui, mais je n'en parle jamais pour cette raison."

"Mais depuis que tu as emménagé ici, je ne l'ai jamais vu."

"Normal, il est en prison depuis quelques années et il est huit ans plus vieux que moi, donc il faisait déjà sa petite vie de son côté."

"Oh d'accord... je suis désolé de remuer le couteau dans la plaie et de ne pas avoir fait attention à ce que je faisais... Je suppose que ça lui arrivait souvent de venir comme ça mais pas avec le même objectif que moi..."

"Logan, ce n'est pas grave, je ne t'en ai jamais parlé et s'il faut chaque fois faire attention à ce qu'on fait, on ne s'en sortira pas. On ne sait jamais ce que les gens vivent ou ont vécu, alors le tout c'est d'être là pour eux en vivant normalement et au moindre problème on s'adapte, c'est tout."

"Oui, mais ça n'empêche que je me sens mal à cause de ça... tu es mon amie depuis des années, je crois que je peux même dire que tu es ma meilleure amie, j'ai voulu essayer une nouvelle approche pour une raison pas importante pour le moment et au final je me rends compte que je ne te connais pas si bien que ça...."

"Logan, ce n'est pas grave, d'accord, et puis je me voyais mal te le dire. En fait, dans mon ancienne école, je me faisais harceler et ça continuait même à la maison parce que mon frère me frappait, tu vois...."

"Je... je ne savais pas pourquoi tu ne m'as jamais rien dit.... ça fait pourtant cinq ans que tu as emménagé, je veux dire par là que tu aurais pu me le dire et que je t'aurais aidée si j'avais su ça...."

"Je sais, Logan, mais... mais c'était difficile d'en parler. J'avais peur du jugement, de la pitié. Mais maintenant que tu le sais, je me sens soulagée, je te l'avoue."

Logan ouvrit les bras et me regarda. C'était le regard de quelqu'un qui voulait donner son soutien et sans un seul mot, il me montra à quel point il s'en voulait de n'avoir rien su plus tôt. Logan me serra dans ses bras, me donnant un sentiment de réconfort que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Sa présence était apaisante, et je savais que je pouvais lui faire confiance.

"Tu sais, tu n'es pas seule dans cette histoire," dit-il doucement. "Maintenant que je suis au courant, nous pouvons traverser cela ensemble. Je te promets que je serai là pour toi, peu importe ce qui arrive."

Bien que le fait de lui avoir montré cette facette de moi me fasse mal, savoir que j'avais une personne sur qui compter et à qui je pouvais maintenant compter quand je voulais parler de ça me faisait me sentir étrangement mieux.

Nous nous sommes assis ensemble à table, regardant la mère de Logan qui avait préparé un délicieux repas. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais entourée d'amour et de soutien, et j'étais reconnaissante d'avoir Logan à mes côtés pour affronter les défis à venir.

F1 one shot Où les histoires vivent. Découvrez maintenant