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" J'ai signé ton autorisation de sortie, je te ramène. Déclare Diego alors que je sursaute. Tu vas bien? Il demande et je hoche simplement la tête."

   L'esprit complètement ailleurs, je ne dis pas un mot sur la route. Je sens le regard pesant de Diego sur moi mais mes pensées tournent à plein régime. Du repos et pas d'efforts physiques, plus facile à dire qu'à faire dans mon cas. Un nœud se forme dans ma gorge à l'idée de pouvoir perdre mon bébé. Maintenant que j'ai eu le temps d'assimiler la nouvelle, c'est devenu une évidence que jamais je n'avorterai de ce fœtus.

   Je monte directement dans ma chambre, ignorant totalement mon père qui m'appelle depuis le salon et m'allonge directement sur mon lit. Je pousse un long soupir en fermant les yeux.

   Deux coups sont frappés à ma porte puis celle-ci s'ouvre sur mon père et Francesca qui entrent avec un regard soucieux.

" Alejandro nous as dit que tu étais malade et que tu avais été à l'hôpital. Déclare Francesca.
- Oui, c'est Diego qui m'a emmené. Je réponds en soupirant.
- Pourquoi tu ne m'as pas appelé? Me demande mon père.
- C'est rien, juste un virus, tu commences ton nouveau boulot ça servait à rien de te déranger. Je réponds et il attrape ma main que je retire directement.
- Tu restes la priorité ma chérie. Affirme mon père alors que je ne peux retenir un rire jaune.
- C'est sûrement pour ça que tu m'as emmené de force sur un autre continent. Je réplique sèchement.
- Ava... On ne va pas revenir sur le sujet. Tu sais très bien que c'était la bonne chose à faire. Tu avais besoin de changer d'air. Dit-il alors que je lui tourne le dos.
- Je suis fatiguée. Dis-je alors qu'il soupire."

   La porte claque mais elle se rouvre quelques minutes plus tard. Je soupire et me retourne, prête à dire à mon père de me lâcher les basques mais c'est Diego qui est appuyé contre la porte.

" Qu'est-ce que tu me veux Diego? Je suis fatiguée. Je demande d'un ton lasse.
- Que tu descendes manger. Ton père a dit que tu ne mangerais pas vu que, je le cite, tu as ton caractère de con. Dit-il avec un sourire en coin.
- C'est qu'il me connaît un minimum. Je n'ai pas faim et je veux dormir. Dis-je mais il perd son sourire.
- Tu as deux options Avalone. La première, tu descends avec moi et on mange en famille. La deuxième, tu fais ta tête de con, je descends seul et oups, je lâche par mégarde que tu es enceinte. Il me pose un ultimatum et je grogne en me levant.
- Arrête de sourire. T'es qu'un petit con arrogant. Dis-je alors qu'il rigole.
- Tu sauras ma belle qu'il n'y a rien de petit chez moi. Affirme ce guignol alors que je reste outrée."

   Il rigole encore plus en quittant ma chambre tandis que je secoue la tête, il a un égo monstrueux celui-là.

" Ava tu te sens mieux? M'interpelle Alejandro à peine j'entre dans la salle à manger.
- Ça va, elle est pas en sucre ! Réplique Alexia alors que je lève les yeux au ciel.
- Je vais bien. Dis-je alors qu'on s'installe pour manger.
- Tu devrais envoyer un message à Hada, tu nous as fait flippé comme des malades. M'informe Alejandro en me prenant dans ses bras et je me crispe."

   On s'installe à table, Ludmila me raconte à quel point sa journée était géniale, que sa maîtresse est trop gentille et que les copains de Carlos ont été trop sympas et l'ont laissé jouer avec eux. Je souris, écoutant ce récit si innocent qui réchauffe mon cœur bien abîmé.
   Lorsque j'arrive à la moitié de mon assiette, je n'ai plus faim du tout et recommence à avoir mal au ventre mais heureusement pour moi, mon téléphone sonne, affichant un appel visio de Luis.

" Je dois répondre. Dis-je en me levant.
- Avalone on est à table. Rétorque mon père.
- C'est ma vraie vie qui m'appelle. Bon appétit. Dis-je en disparaissant dans le couloir. Je réponds à la dernière sonnerie, une fois que j'arrive à l'extérieur.
- Princesa, tu as une sale gueule. Déclare Luis d'entrée de jeux.
- Super sympa ça, surtout venant d'un mec qui a encore les yeux éclatés de la soirée de la veille. Je réplique et il rigole.
- Comment ça se passe chez les riches? Demande Camila qui apparaît à l'écran.
- J'ai fini à l'hôpital aujourd'hui, entre la fatigue, les nausées et le décalage horaires, le bébé a montré des signes de souffrance fœtale. Je décide d'être honnête mais vu leurs tronches j'aurais pas dû.
- Bordel de merde Ava, vous allez bien? Questionne Luis.
- Ouais, maintenant ça va mieux mais le médecin a dit repos et pas d'efforts physiques. Je soupire alors que Camila lâche un rire sarcastique.
- Autant te demander d'arrêter de respirer. Ironise-t-elle.
- Je ne sais même pas comment je vais pouvoir éviter les supers cours de sport du lycée. Je soupire, lassée de réfléchir à la question.
- Sans compter que tu ne dors pas si tu es seule et que tu es une boule de nerfs sur patte, surtout quand tu arrêtes de fumer. Ajoute Luis et je baisse les yeux.
- J'essaye de faire au mieux mais c'est difficile sans vous. J'avoue doucement.
- Ma chérie... Pigne Camila en faisant une moue d'enfant.
- Garde le moral Princesa, on se verra le plus vite possible. Ajoute Luis.
- J'espère bien, en attendant je vais essayer de dormir et de rester tranquille. Je leur fais un sourire alors qu'ils lèvent les yeux au ciel.
- Autant essayer d'endormir un cheval avec de l'adrénaline. Réplique Luis et je rigole.
- Assez parlé de moi. Comment ça va vous? Je questionne et je peux voir le grand sourire de Luis.
- Ce guignol m'a déclaré sa flamme avec 3g d'alcool dans le sang, a essayé de m'embrasser mais a marché sur son lacet et s'est cassé la gueule juste devant moi. Rigole Camila alors qu'il me sourit.
- Mais ça a marché, une fois sobre j'ai eu la réponse que j'attendais. Ajoute Luis alors que je crie de joie.
- Mais c'est trop bien, ça fait tellement longtemps que vous vous tourner autour. Je m'exclame avec un grand sourire.
- Bon ma chérie, on se rappelle vite parce qu'on doit te laisser là mais prends soin de toi et dors. M'ordonne Camila en me faisant un bisou.
- Ciao bye Princesa. Ajoute Luis avant de raccrocher."

   Je reste quelques instants de plus à fixer mon portable, me rappelant combien ils me manquent et combien j'aimerai retrouvé ma vie, avant de repartir vers la maison pour rejoindre ma super famille.

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