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   Trois mois entiers sont passés depuis la gender reveal et vous savez ce que ça veut dire? Et bien ça veut dire que je suis grosse comme une baleine, à un mois du terme et que je n'attends qu'une chose rencontrer mon fils.

   Au lycée tout le monde est au courant et bien évidemment, ça fait parler. On se moque de moi, ricane lorsque je passe dans les couloirs, chuchote et détourne les yeux quand je suis à proximité mais rien à faire, ça me passe au dessus. Dans quelques mois j'aurais fini le lycée et je ne reverrai plus tous ces connards donc je prends sur moi même si ça devient compliqué à cause des hormones qui me font pleurer ou faire des crises de nerfs. Les joies de la grossesse comme on dit.

   Diego et moi avons décidé d'attendre pour nous marier, attendre que notre fils soit là pour les photos et aussi pour que je puisse me trouver une robe de mariée sans avoir l'impression d'être une vache. Et après trois longs mois de discussions acharnées et de négociations, nous nous sommes enfin mis d'accord sur un prénom.

   Enfin voilà, nous sommes vendredi et malgré la robe légère que je porte, j'ai l'impression de crever de chaud. Lorsqu'Alejandro ouvre enfin la portière de la voiture pour qu'on puisse sortir, j'ai l'impression de respirer après une séance d'apnée prolongée. J'ai les jambes en feu depuis quelques jours même si je passe mes journées assise sur une chaise de cours et pourtant, voir la voiture de Diego se garer sur le gravillon quelques secondes après la notre me remplie de bonheur.

   Il sort de sa voiture et vient directement m'embrasser et caresser mon ventre vraiment très arrondi en souriant.

" Vivement qu'elle le ponde son marmot! Qu'est-ce qu'elle est chiante. Se plaint Marina à sa cousine mais assez fort pour que je l'entende.
- Un peu de respect on te l'a déjà dit! La reprend Diego alors que je lève les yeux au ciel.
- Elle n'arrête pas de se plaindre! C'est bon elle est pas en sucre elle s'en remettra. S'obstine Marina.
- Parce que t'es pas en train de te plaindre peut-être? Va donc chouiner ailleurs ça nous fera des vacances! Intervient Alejandro."

   Je secoue la tête, ignorant les sales gamines qui continuent de cracher dans mon dos, bien décidée à aller prendre une douche pour me rafraîchir. Diego m'accompagne et une fois sortis de notre douche, il se met à me masser.

" On va sortir manger au restaurant et ensuite j'aurai un cadeau pour toi. Une soirée rien que tous les deux ça te tente? Il questionne à mon oreille et je me tourne vers lui.
- Mais quelle question, bien sur que oui ça me tente! Je réponds très enthousiate.
- Alors prépare toi un sac, on va faire un break et découcher cette nuit. Déclare mon futur mari alors que je saute du lit."

   Je m'habille chic, enfilant une robe souple rouge avec une paire de nu-pieds plats, ne supportant plus les talons, et Diego enfile un de ses costumes. Il prépare son sac et je me décide à en faire de même, embarquant seulement un ensemble de lingerie en dentelle avant de me maquiller légèrement.

" Je sais que chez toi il n'est pas coutume d'être à l'heure mais on doit y aller sinon on loupera notre réservation. Rigole Diego.
- Je suis prête, il me faut juste mon sac! Je rétorque et il embrasse mon front en me tendant mon sac à main."

   On quitte la maison, souhaitant une bonne soirée à nos parents et à Alejandro puis on monte dans le 4x4. Diego roule pendant ce qui me semble être une éternité avant de s'arrêter devant mon restaurant préféré.

" Tu sais que je t'aime? Je lui demande avec un grand sourire.
- Moi aussi ma belle mais là c'est ton estomac qui parle. Il réplique et j'éclate de rire."

   On rentre dans le restaurant et c'est vrai que je meurs de fin, j'en ai même de grosse crampes dans le ventre qui ne sont vraiment pas agréables. Le repas se passe dans une ambiance légère, on rigole, parlons de nos projets, de notre avenir mais je n'ose pas lui dire que j'aimerai qu'on prenne notre indépendance pour pouvoir élever notre fils sans avoir à subir les remarques de Marina et Alexia ou les innombrables conseils de nos parents qui je le sais essayeront d'interférer dans l'éducation de notre enfant.
   Je n'ose pas lui dire ce soir, de peur qu'il le prenne mal et que cela gâche notre soirée alors je lui en parlerai demain.

   On quitte le restaurant en direction de l'hôtel et Diego roule, pendant une bonne vingtaine de minutes en se dirigeant vers une zone résidentielle. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas pourquoi on va vers cette partie de la ville sachant qu'il n'y a pas d'hôtel mais d'un coup il s'arrête devant une maison, assez simple en apparence mais qui paraît quand même assez grande.

" Où est-on Diego? Je demande et il me sourit en sortant de la voiture."

   Il m'ouvre la portière puis attrape ma main en se dirigeant vers la porte d'entrée. Il sort une clef de sa poche et je reste coincée pendant quelques secondes.

" J'ai acheté cette maison pour nous. Dit-il en m'invitant à entrer."

   Je reste bouche bée, pénétrant dans le hall de la maison qui communique avec le salon, qui est grand, spacieux et lumineux. J'avance, pièce par pièce, la cuisine à l'américaine, ouverte sur le salon est entièrement équipée dans les tons noir et bois. Le salon possède un mur en pierre apparente et un mur jaune pétant illuminant la pièce. Le canapé est dans les mêmes tons en face d'une immense télévision accrochée au mur.

   On monte à l'étage et je découvre les trois premières chambres, possédant toute une salle de bain et un dressing privatifs. La première a un mur bleu canard avec les draps du lits assortis, une chambre d'amis tout ce qu'il y a de plus simple. La deuxième est exactement pareille, avec une commode, une télé mais cette fois avec un mur et la literie bordeaux.
   En arrivant dans la troisième chambre, les larmes me montent aux yeux. Le prénom de notre fils est écrit avec des lettres en bois sur la porte, j'entre et mes larmes coulent, le lit de bébé blanc est posé sur un tapis en poils gris comme un plaid, la table à langer est en bois clair. Des petits cadres, des jeux et des doudous, tous dans les tons turquoise, taupe et gris.

" Je... tu m'as piqué mon carnet pour faire cette chambre. Dis-je en me tournant vers lui avec le sourire.
- Je m'en suis inspiré pour toute la maison. Viens voir notre chambre."

   On se dirige vers la dernière chambre qui possède une salle de bain immense avec deux vasques, une douche à l'italienne et une baignoire. Notre dressing fait deux fois la taille de ceux des autres chambres et effectivement, le tapis beige et les traps mêlant beige, noir et vert sont les mêmes que ceux que j'avais dessiné.

" On est chez nous. Dit-il au creux de mon oreille.
- On est chez nous. Je répète avant de l'embrasser."

Nouveau DépartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant