Chapitre III

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Au début, je voulais aller la chercher seule, mais à trois, on est plus rapide. Je me dépêche d'aller vers la chambre de Blanche et Rose, mais personne ne m'ouvre. Après quelques instants, c'est Blanche qui apparaît. L'air endormi, elle me demande :

« Fleur ! Qu'est ce qui t'arrive ? On était en train de dormir !

- Désolé, mais j'ai un gros problème. Cascade... elle a disparu. Elle n'est plus dans sa cage.

- Bon, j'ai compris, je viens voir.

- Merci beaucoup ! »

Nous retournons toutes les deux dans ma chambre et Blanche constate, comme moi quelques minutes avant, que ma loutre n'est plus dans sa cage. Elle s'approche de l'endroit où Cascade était supposée être. Elle murmure :

« Je ne sais pas si tu as remarqué, mais les barreaux n'ont pas été mangés. La partie qui s'ouvre a été refermée derrière elle. Ce qui veut dire que c'est quelqu'un qui l'a prise.

- Je me suis fait la même réflexion. Cela me paraît impossible, pourtant, parce que d'habitude, personne ne vient dans ma chambre quand je ne suis pas là ! Je ferme toujours à clé !

- La personne qui a fait ça a donc trouvé un moyen de forcer la serrure... Tu as une idée de qui ça pourrait être ?

- Non, aucune... tu veux bien m'aider à la chercher ? Je sais qu'il est tard, mais je ne dormirai pas tant que je ne l'aurais pas trouvée.

- Tu sais, à ta place, j'attendrais demain. Si la personne qui l'a prise voit que son piège ne se referme pas, elle abandonnera peut-être ? Elle te rendra probablement Cascade, et tout se finira bien. Et après tout, tu as peut-être juste oublié de fermer sa cage et ta porte par la même occasion. Moi, je retourne me coucher, j'ai une grosse journée demain.

- Tu ne peux pas me laisser comme ça, enfin ! S'il te plaît !

- Désolé, je t'aiderai demain si j'ai le temps. Sinon, demande à Cerise ?

- Bon, très bien. Tu peux retourner te coucher. A demain, Blanche.

- Bon courage et à demain Fleur. »

Blanche avait beau abandonner, cela était loin d'être mon cas. Après tout, je peux la comprendre, elle n'a jamais eu d'animal de compagnie. Mais il était hors de question pour moi d'aller dormir en sachant que Cascade était dehors, sûrement seule et peut-être même en danger. Je devais aller la chercher. J'ouvre la porte de mon dortoir en jetant un coup d'œil à droite et à gauche, et je sors. La fraîcheur du couloir me surprend, mais je continue d'avancer.

Après plusieurs minutes de recherches dans les couloirs, je commençais à fatiguer. Cependant, je n'étais pas près d'abandonner. Je marchais rapidement, quand soudain, en tournant à droite, je rentre dans quelqu'un.

« Aïe ! Excusez-moi ! Je ne vous avais pas vu, m'excusai-je.

- Tu me vouvoies, maintenant ? me dis une voix familière.

- Achille ?

- Qui voulais-tu que ce soit ?

- Oh, je ne sais pas... qu'est-ce que tu fais dans les couloirs à une heure si tardive ?

- Rien de particulier... je te retourne la question, Fleur !

- Je ne veux pas te déranger avec mes histoires. Mais si tu tiens vraiment à savoir...

- Je n'ai rien d'autre à faire de toute façon, rétorqua-t-il.

- Bon... je ne pense pas que tu sois au courant, mais j'ai un animal de compagnie. Une loutre plus précisément, qui s'appelle Cascade. Tout à l'heure, je me suis aperçue qu'elle n'était plus dans sa cage. Quelqu'un me l'a volée, et depuis, je la cherche partout. Je t'avoue que je suis morte d'inquiétude.

- Je vois... Tu sais, maintenant je suis obligé de t'aider ! Alors, par où est-ce qu'on va ? T'as déjà regardé dans les cuisines ?

- Mais bien sûr ! Les cuisines ! » m'écriai-je en faisant demi-tour en courant.

Je courais à toute vitesse à travers Forêt Bleue, tout en jetant des regards en arrière pour voir si mon ami me suivait toujours. Evidemment, il se mit à rigoler. Lorsque je m'arrêtais brusquement devant la grande porte des cuisines, on entendit des grattements.

« J'ose pas ouvrir... avouai-je, penaude.

- Roh aller un peu de courage ! Tu peux le faire ! » ironisa-t-il en rigolant.

Pour ne pas me dégonfler, je donnais un grand coup de pied dans la porte. Le spectacle que nous découvrons à l'intérieur me laissa bouche bée. Les casseroles étaient toutes sur le sol, renversées. Il y avait des miettes de pain partout sur le sol, de la farine et des œufs éclatés sur les murs (ne me demandez pas comment ils ont pu se retrouver là !). En même temps, nous nous regardons avec Achille, avant d'exploser de rire. C'est en m'avançant, hilare, que je découvris Cascade tapie dans un tiroir. Elle avait l'air si innocente comme ça, avec sa farine sur le bout du nez !

« Viens voir sa tête ! Elle essaie de me faire croire que ce n'est pas elle qui a fait tout ça ! »

A peine eut-il le temps de la regarder, que Cascade s'élança à toute vitesse vers la sortie. Sans réfléchir, je partis une nouvelle fois en courant à sa poursuite. Si je la perdais de vue, c'était fichu. Achille m'avait suivi. Lorsque, dans notre course effrénée, je compris qu'elle se dirigeait vers la cour du château, je me téléportais juste devant l'entrée.

Surprise, la petite loutre tenta de freiner, mais il était trop tard. Je la rattrapai de justesse et la pris dans mes bras.

« Bah alors ? Qu'est ce qui t'as pris ? » Dis-je, essoufflée, mais en rigolant.

C'est à ce moment-là que mon ami arriva, encore plus essoufflé que moi.

« On n'a pas tous le pouvoir de se téléporter, Fleur !

- Désolé, mais fallait que je la rattrape ! En revanche, je ne sais toujours pas comment elle a pu s'échapper. Il faudra que je mène l'enquête.

- Tu as retrouvé Cascade, c'est le principal. Je t'aiderais à percer le mystère, si tu veux, plaisanta-t-il.

- Oui, tu as raison. Et j'apprécierai beaucoup ton aide !

- C'est pas tout ça, mais on devrait peut-être aller dormir, maintenant... Tu viens ? Mais en marchant, cette fois.

- J'ai mieux que marcher ou courir... » dis-je en le regardant, malicieuse.

Je lui fis signe de prendre ma main, et en un instant, nous étions devant mon dortoir. Je nous avais simplement téléportés.

« Voilà ! C'est plus rapide, non ?

- Mais ? Nos dortoirs sont très proches, en fait ! Le mien est là-bas ! »

Je me tournai vers la direction qu'il indiquait, et constatai en effet la proximité de nos chambres.

« C'est vrai ! Bon, maintenant, je vais vraiment aller dormir, et je crois que je ne suis pas la seule à être fatiguée, marmonnai-je en montrant discrètement Cascade.

- Moi aussi, je suis crevé. Je te laisse alors, à demain !

- Bonne nuit, Achille !

- Bonne nuit, Fleur. »

La descendante de MerlinWhere stories live. Discover now