La descendante de Merlin

Chapitre XV

C'était là. Le combat final. Tout allait se jouer, maintenant.

« Il me semble que tu connais ce jeune homme, n'est-ce pas ? Je vais t'expliquer la situation : soit tu me laisses te tuer, et ton ami aura la vie sauve, soit tu choisis de te battre et je le tue juste après toi. Mais, dans tous les cas, l'issue sera la même : tu mourras.

- Vous croyez vraiment que je vais baisser les bras, parce qu'un psychopathe tente de me faire peur ? C'est raté. Je n'ai pas peur de vous.

- Très bien. Je suppose que tu veux essayer de me tuer, alors ? Je veux que ton ami assiste à ta mort, pour savoir ce qui l'attend. »

Il réveilla Achille, qui fut tout aussi paniqué que moi lorsqu'il comprit ce qu'il se passait. Il tenta de se libérer, en vain. Moi, je compris que personne ne viendrait m'aider. Il était assez tard, les élèves et les professeurs étaient tous affairés. Nous nous trouvions au fond de la cour, qui est très grande, personne ne nous entendrait. Le malfaiteur repris :

« Tu es ridicule. Tu n'es qu'une petite fille... Tant pis ! »

C'est après avoir prononcé cette phrase qu'il se jeta sur moi. J'employai alors une tactique que j'avais apprise avec Romulus : je me téléportai à gauche, à droite, devant, derrière, très rapidement. Chaque seconde, chaque clignement des yeux, j'étais à un autre endroit. Puis je me mis à produire des jets de flammes en direction de mon adversaire. Etant donné mes déplacements furtifs, il ne pouvait éviter le feu. Comme la dernière fois, ses habits prirent feu. Il tituba, s'arrêta un moment, comme sonné. Pensant l'avoir touché, je stoppai mes téléportations. Je vis les vêtements de mon agresseur s'enflammer de plus belle, mais lui ne flanchait pas. Il se remit droit. Il commença à avancer vers moi, toujours en feu, d'un pas assuré, rapide, qui trahissait son envie d'en finir. Alors je compris. Il portait des vêtements qui résistaient aux flammes. Donc ce pouvoir m'était inutile. Le cri d'Achille me sorti de ma torpeur :

« Fleur, attention ! »

L'inconnu était arrivé à mon niveau, et le feu s'était éteint.

« Je te l'ai déjà dit, tu ne pourras pas me vaincre. » me souffla l'homme.

Troublée, il me poussa violemment et je tombai au sol, sonnée à mon tour. Je n'allais pas me laisser faire. Grâce à ma force surnaturelle j'envoyai l'inconnu en l'air, à plusieurs mètres de haut. Aussitôt, je m'envolai pour lui donner un grand coup de poing avant qu'il ne retombe au sol. Une fois par terre, je le frappai avec mon pied, ce qui le fis pousser un cri de souffrance, mais plus particulièrement, un cri de rage. En un éclair, mon ennemi se trouvai juste derrière moi, dans mon dos, et me donna un grand coup de pied dans le dos. Je fus propulsée une énième fois au sol. J'étais sur le ventre, et je me mis à gémir de douleur. Ce coup m'avait vraiment fait mal, je ne m'y attendais pas. Il m'avait pris par surprise ? Œil pour œil, dent pour dent.

Je roulai sur le côté, évitant de justesse le corps de l'inconnu qui venait de s'écraser à l'endroit où je me trouvais. Cette fois, j'étais debout et lui au sol, de par sa faute. En une fraction de seconde, je compris que ce n'étaient pas ses vêtements qui étaient anti-inflammables. Il portait seulement une sorte de couverture, légère, qui résistait au feu. Je devais contre attaquer. Pourquoi me fatiguer à user mes bras quand je pouvais utiliser la télékinésie ? Sans même le toucher, je maintenais le corps de mon adversaire en l'air, qui ne pouvait pas se téléporter. Romulus m'avait appris comment bloquer ce pouvoir. De mon autre main, je projetais du feu sur mon adversaire. J'avais pris soin avant cela de retirer la couche anti-inflammable qu'il portait. Là, il allait vraiment brûler ! Après quelques instants, je laissai tomber au sol l'homme, qui hurlait de douleur.

« Une petite fille, vous disiez ?

- Ce n'est pas terminé ! » hurla-il.