Chapitre XVI

8 0 0
                                    

Après avoir hurlé ces mots, il me fit subir ce qu'il avait ressenti juste avant. Il possédait aussi le pouvoir de la télékinésie, alors il me souleva à plusieurs mètres du sol. Je ressentis le même souffle gelé que dans le couloir. Cela me transit jusqu'aux os. Il m'envoya dans un mur à droite, puis à gauche, encore à droite, et encore à gauche. Le choc était si violent à chaque fois, qu'au bout du troisième, j'arrêtais de me débattre. Je ne pouvais pas me téléporter. J'en vins à la conclusion que le souffle glacé me retirait mon principal pouvoir, celui que j'utilisais le plus depuis ma naissance. Mon adversaire me laissa retomber au sol. Un choc de plus. Cette fois, je ne savais plus quoi faire. Il avait paré toutes mes attaques, toutes mes tactiques apprises avec Romulus. Il me restait une chose à faire. Par télékinésie, je retirai les nœuds des cordes auxquelles Achille était attaché. Mon ami était libre, il pouvait s'enfuir. Mais il resta là, devant l'arbre. Pourquoi ne partait-il pas ? Je n'ai pas pu trouver la réponse à ma question. Mon agresseur me remis sur pied, debout, face à lui. Mais une sensation étrange se passa dans mon ventre. J'eus très chaud, d'un coup. Je me sentais brûlante, fiévreuse, je sentis même des gouttes de sueur rouler le long de mes tempes. Je regardais autour de moi, et ma vision devenait trouble. Je compris que le problème venait de mon ventre. Je baissai les yeux et c'est là que je vis.

L'inconnu venait de me poignarder. Aussitôt, je ressenti une grande fraîcheur dans tous mes membres. Le couteau, le même qui avait failli m'égorger lors du premier affront, était toujours planté dans mon abdomen. Une énorme tâche rouge sombre se propageait sur mon corps. Je relevai la tête, perdue. J'avais perdu. Tous mes proches croyaient en moi, et plus encore, le sort du monde reposait sur moi. J'étais en train de mourir à petit feu, mais c'était fini pour moi. Cet homme, arrivé du jour au lendemain dans ma vie, et qui l'avait transformée en cauchemar, allait prendre le contrôle du monde. Et il fera de la vie de chaque personne, un cauchemar comme la mienne. Je fis un pas en arrière malgré moi. Il venait d'enfoncer plus loin le couteau. Le sang me monta à la bouche. Mon regard alla vers mon ami, vers Achille, qui était arrivé dans ma vie en même temps que l'assassin. Mais c'est lui qui avait rendu ma vie moins horrible. Je lui souris, alors qu'il me regardait, les larmes aux yeux. Mon sourire se voulait rassurant, mais lui et moi nous savions que c'était fini. Je tombai, pour la dernière fois, sur ce sol dur et froid. Je voulais garder les yeux ouverts.

Soudain, l'inconnu fut projeté en arrière par une grande forme noire. Je clignai des yeux pour éclaircir ma vision, et je repris espoir lorsque je vis Héra. Elle venait de saisir entre ses larges pattes l'homme vêtu de sombre, qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Soulagée, je me dis que même si je ne survivrais pas, le monde continuerait de vivre. Héra semblait s'amuser, avec ce corps d'humain, si petit comparé à elle. Elle le jetait en l'air, et le rattrapai entre ses griffes. Finalement, elle lui envoya un jet de flammes, et projeta sa victime encore plus haut. Lorsqu'il retombait, elle lui infligea un coup de griffe fatal. Mon ennemi tomba au sol, inerte, son sang se répandant entre les pierres de la cour de Forêt Bleue. Ma tête retomba au sol, je ne tenais plus. Ma vision s'assombrissait, j'avais perdu beaucoup de sang.

Tout à coup, je rouvris les yeux. Sans pouvoir l'expliquer, je me sentais beaucoup mieux. Je parvins même à relever ma tête pour regarder autour de moi. Je vis alors qu'Héra se tenait juste à côté de moi, une patte posée sur mon abdomen, là où se trouvait le couteau. Je constatai que le bout des écailles de ma dragonne était argenté et brillait, comme son œuf. Or, elle n'avait pas cette couleur avant. C'est là que je compris. Héra était en train de me soigner. Je n'avais plus aucune douleur. Je remarquai même que la plaie était en train de se refermer alors que ma dragonne avait toujours sa patte posée sur mon ventre. Après quelques instants, je parvins à me relever. Je n'étais pas au top de me forme, mais au moins, j'étais vivante ! Et l'inconnu, lui, avait été tué, surtout grâce à Héra. Le monde était sauvé, et je pourrais vivre une vie normale, avec Héra, entourée de mes amis. Enfin, une vie normale...

La descendante de MerlinWhere stories live. Discover now