Chapitre XIII

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Effrayée, je pensais qu'Héra m'attaquait.

« Achille, ne bouge surtout pas ! Tu risquerais de la rendre encore plus agressive !

- Je fais quoi alors ?

- Je gère... »

Je compris qu'elle ne me voulait pas de mal lorsqu'elle commença à se frotter contre moi. Ses écailles n'étaient pas froides, au contraire. Elles étaient tièdes. La dragonne faisait de petits bruits, semblables à des ronronnements.

« On dirait que ta créature t'aime bien, en fait !

- Elle est adorable ! Tu penses que je peux la garder pour ce soir, ou on devrait l'amener dans la grotte ?

- Garde la pour ce soir. Elle ne t'attaquera pas, et je pense qu'il vaut mieux qu'elle continue de s'habituer à ta présence.

- Je pense qu'elle me prend pour sa mère. Je suis la première personne qu'elle a vu quand elle est née.

- J'ai une idée. Je sais que tu es en danger, mais... que dirais-tu qu'on l'amène dehors, pour voir ce qu'elle est capable de faire ?

- Bon... Je t'avoue que j'en meurs d'envie depuis ce midi, en fait...

- Alors on y va ! »

Je saisis la main de mon ami, et colla ma main contre Héra, et nous atterrissons au pied de la colline. Toujours ma main contre les écailles de ma dragonne, je fermais les yeux. Où sommes-nous, Fleur ? Je fis un pas en arrière, en sursautant.

« Qu'est ce qui se passe ? s'interrogea Achille.

- Héra... Elle vient de me parler. Je l'ai entendue dans mes pensées.

- Hein ? Comment est-ce possible ?

- Je n'en sais rien... mais je ne comprends qu'elle, pas tous les animaux.

- Comment le sais-tu ?

- Je ne peux pas entendre ce que me dis Cascade.

- Il y a forcément un lien particulier entre toi et cette dragonne, Fleur. La cicatrice, puis ça... Ce n'est pas un hasard.

- Je pense aussi. Attends, je vais voir si elle me comprend aussi. »

Je remis ma main contre ma créature. Héra, si tu m'entends et que tu comprends ce que je dis, je souhaiterais que tu m'emmènes loin, en volant. Après avoir prononcé ces paroles dans ma tête, je grimpai sur le dos de ma dragonne. Elle avait tant grandi que je tenais aisément sur son dos. D'ici, son corps me paraissait encore plus musclé. Au début, rien ne se passait. Héra ne bougeait pas, comme si elle attendait quelque chose. Soudain, je sentis ses muscles se crisper. D'un coup, elle s'élança gracieusement dans les airs. Personne ne nous verrait, il faisait nuit et ma dragonne était de couleur noire. Alors que l'on continuait de prendre de la hauteur, je ressentais quelque chose d'incroyable. 

Tout d'abord, je me sentais libre ! Je pris une grande inspiration : en quelques instants, nous étions très haut dans le ciel. Je me sentais bien. Je n'avais pas peur. Comme si rien ne pouvait m'arrêter. Ensuite, j'avais l'impression d'être en fusion avec Héra. C'était nous deux contre tous. J'étais collée à elle. Malgré le fait qu'elle ne soit née que ce matin, je partageais déjà un lien très fort avec elle. Arrivées à un point culminant, je communiquai avec la dragonne, toujours dans nos esprits :

« Alors, on se comprend. Tu me comprends.

- Bien sûr. J'ignore si tu le sais, mais je suis le seul dragon de mon espèce. Il n'y en a qu'un tous les cent ans.

- Wow... Tu es d'une rareté absolue, alors... Je me demandais, pourquoi se trouvait une gravure semblable à ma cicatrice sur ton œuf ? questionnais-je Héra.

- Car toi et moi, on se ressemble, Fleur. Nous avons beaucoup en commun. Avant même ma naissance, je t'étais destinée. Et toi, tu étais destinée à me trouver.

- Je vois. Mais sais-tu ce qui se passe en ce moment ?

- Oui, je le sais. Je serais là pour t'aider à combattre cet homme. »

Nous avions continué notre discussion pendant quelques minutes, avant de redescendre sur la terre ferme. Achille nous attendait toujours. Je sautai du dos de ma dragonne et m'avança vers mon ami.

« Vous en avez mis, du temps ! Je suppose que vous pouvez communiquer, du coup.

- Ouais, c'est ça. C'est passionnant. Je vais nous téléporter dans ma chambre, il commence à faire froid. »

La descendante de MerlinWhere stories live. Discover now