texte écrit en 2021
J'entends déjà les soupirs las de certains, les grognements de mécontentement des autres, et puis les râlements de quelques uns qui, dans leur barbe, se plaignent, attendant son départ pour retrouver le beau temps ?
À quoi bon ? La pluie est là, aussi éphémère soit-elle, c'est un élément de la nature. Sans pluie, il n'y aurait pas de vie. C'est aussi un peu grâce à elle que nous sommes là, un peu grâce à elle que nous pouvons accomplir un tas d'actions chaque jour.
Il faudrait la remercier au lieu de la haïr. Elle est là. Râler ne la fera pas partir. User de l'énergie pour rien est l'activité que l'humain préfère. User encore et encore son énergie dans des tâches inutiles. Il faut profiter de chaque instant, chaque moment tant qu'il est encore temps.
Regardez ce que la vie vous offre. Regardez autour de vous. Regardez la beauté du monde au travers de sa laideur. Cherchez la beauté à l'intérieur de l'immondice que vous avez créé. Regardez, observez bien, vivez !
Vivez avec la toxicité que vous avez introduite dans ce monde, notre très cher monde, notre précieuse planète. Il suffisait de la préserver mais vous avez tout gâché à vouloir être matérialistes.
Apprenez à observer. Les gouttes d'eau qui dévalent les fenêtres, l'eau ruisselant dans les rues, les oiseaux qui se mettent à l'abri, les éclaboussures des plicploc de l'eau sur la peau.
Sortez deux minutes de cette technologie qui a élu domicile sur le monde, levez les yeux vers la nature qui vous regarde.
La pluie tombe sur les feuilles des arbres, s'écoule jusqu'aux bourgeons des fleurs qui commencent à peine à éclore et tombe pour s'échouer sur le sol dans un clapotis que des milliers trouvent insupportable. Un clapotis pourtant si apaisant
Je pense que la pluie est une métaphore de la vie. Comme la pluie, nous tombons et devons faire face à de nombreux échecs, plus ou moins compliqués mais une fois les échecs dépassés, une fois l'eau séchée, nous remontons vers la surface, nous prenons de plus en plus de hauteur pour atteindre les étoiles et les nuages, nos rêves.
Et ainsi de suite. C'est un tourbillon continu. Une tornade d'échecs et de gloire. Une fois que nous sommes presque au sommet, nous rechutons mortellement vers le sol, encore et encore, et ce, jusqu'à ce que notre corps soit périmé et ne puisse plus supporter ces éternelles chutes, jusqu'à ce qu'il n'ait plus la force de remonter, ne serait-ce que pour sortir la tête de l'eau.
Et la mort survient, alors la pluie cesse. L'eau ne peut plus tomber, les échecs n'ont plus lieu d'être. Puisque l'eau ne tombe plus, elle ne s'élève donc plus, et la gloire ne fait plus jamais surface. Les gouttes d'eau finissent englouties par la terre, comme le corps des défunts, une fois déposés dans leur lieu de repos éternel.
Alors il faut profiter tant que la pluie tombe, l'observer chuter et s'élever tout en accomplissant de nombreux rêves qui se trouvent au creux de notre tête. Observer la pluie tomber et accomplir ces rêves jusqu'à la dernière chute, la dernière pluie.
Il faut profiter de ce qui nous est encore offert par la nature. Il faut profiter des cadeaux de la Terre. C'est notre mère à tous, il faut en prendre soin. Ecoutez sa colère, quand le tonnerre gronde, son essoufflement lors des canicules, ses soupirs lorsque le vent fait claquer les volets. Ecoutez bien et vous l'entendrez parler à travers la houle des vagues, vous raconter des histoires les jours de beau temps, vous l'entendrez chantonner quand il pleut.
Il faut se servir de l'énergie perdue dans des râlements ou remarques inutiles pour accomplir de grandes choses. Réveillez-vous bon sang ! Allez faire ce dont vous avez le plus envie ! Sautez en parachute, faites les tour du monde, criez à cette femme que vous l'aimez ! Agissez avant qu'il ne soit trop tard ! Agissez avant d'être englouti par le tourbillon des abysses mortels.
Il faut agir pour n'avoir aucun regret.
Pour avoir vécu pleinement.
Sans retenue.
Avoir pleuré, ri, crié, aimé, joui,
être tombé, s'être relevé, avoir couru, joué,
dansé, chanté comme si la vie en dépendait.Et ce pour mourir en paix.
Libre.
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PoetryJ'écris noir sur blanc mes maux. J'ancre mes émotions avec des mots. Sentiments éphémères. Bienvenu.e dans un recueil très personnel. Un recueil aux mille et unes facettes. Textes et poèmes.