13. Guérison

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texte écrit en 2023

Il n'y a pas si longtemps, je me suis fait une promesse. Je veux être libre de vivre, libre d'être heureuse sans contraintes. Je veux que tout ce que je fais, toutes mes actions, tout ce qu'il y a autour de moi me permette de m'acheminer vers un meilleur mode de vie. Un mode de vie où, même dans la noirceur de ce monde, je trouverai toujours que le vol d'un papillon sera magnifique. Un mode de vie où, quand je marcherai dehors, je trouverai de la beauté dans tous les paysages que j'observerai.

Parfois je me dis que c'est une idée bien trop idéaliste de la vie. Lorsque je vois ce qu'il se passe dans les actualités, ça m'effraie. Je me demande comment c'est possible que nous en soyons arrivés là. La guerre, la famine dans le monde, la destruction de notre planète. Pourquoi ? Malheureusement je ne trouve pas de réponses à mes questions.

Alors parfois je doute. Peut-être que ces gens que l'on appelle fous sont en réalité plus sains d'esprit que ceux qui saccagent le lieu où nous vivons. Névrosés car ils auraient perçu l'élégance infinie de mère nature (?) Ou peut-être ce sont les autres qui sont aveugles.

Peut-être que c'est la société et ses codes étranges qui rendent insensés. De nos jours, être différent c'est être « fou », « bizarre », « étrange », « pas net », « gênant », « idiot », « cinglé »... Moi je dis que si la différence est synonyme de folie alors je fais partie des milliers d'aliénés qui peuplent notre Terre.

Il est vrai que je pourrais parler sans modération de la façon dont j'ai moi-même été mise à l'écart, des années durant, car j'étais tantôt trop, tantôt pas assez pour rentrer dans ces fameux codes sociétaires. Mais ce serait bien trop triste de déblatérer sur cette sombre époque.

Aujourd'hui, me morfondre n'est pas ce que je souhaite. Aujourd'hui, je souhaite avancer, je souhaite que ce passé sordide devienne une de mes plus belles victoires.

Certes, ce passé aurait pu me faire succomber, il a bien failli me faire chavirer dans le précipice mais c'est en étant agrippée au rebord du ravin du bout de mes doigts que j'ai compris que mon inconscient me faisait lutter. Alors j'ai écouté, non sans mal, mais aujourd'hui je peux dire que si je n'avais pas eu ce déclic, je n'aurais pas découvert, appris, tout ce que je sais. Et ce n'est que le début d'un bien long apprentissage.

Je ne sais pas si je pourrai pardonner. D'innombrables séquelles ont germé. Des traumatismes à foison. Des pleurs, des remords, des regrets. La majorité de mon adolescence brisée par de « simples paroles ».

Malgré tout, je sais que c'est grâce à ce qu'il s'est passé lorsque j'étais plus jeune qu'un jour, étant au fond du gouffre, j'ai trouvé la force de parler à mon tour et, dans un dernier effort, crier à l'aide.

J'ai réussi.

Ce doit être une de mes plus grandes réussites à ce jour.

Alors je suis fière de moi. Fière d'avoir réussi à tenir bon, même si j'avais les pieds dans le vide. Fière de m'être accrochée de toutes mes forces. Fière qu'aujourd'hui, douze ans après le début de ma descente aux Enfers, je sois en rémission.

Aujourd'hui, je suis fière de mon parcours de guérison et du courage que j'ai eu, non seulement durant toutes ces années de calvaire, mais surtout depuis que je veux que la situation change.

Aujourd'hui, je suis en train de guérir. 

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