Samuel :
Certaines nuits, il a du mal à dormir. S'il ne ferme pas bien la fenêtre, la pluie s'infiltre et il se réveille en hurlant. Le bruit du tonnerre est une marche funèbre qui l'éloigne de tout ce qu'il connaît et de tout ce qu'il aime.
Ce ne serait pas si grave s'il avait son grand frère avec lui, ou même sa mère. Parfois, les autres enfants regardent des films d'horreur, mais il ne peut pas les écouter. Chaque cri lui rappelle les cris, les milliers de cris de sa ville noyée. Échoués au sommet d'immeubles qui ressemblent plus à des cheminées qu'à des personnes. Ils crachent de la fumée, ils sont forts et robustes, ils ne sont pas importants pour son propre gouvernement.
C'est par des nuits comme ce soir, lorsque l'eau frappe la fenêtre, qu'il peut imaginer qu'elle frappe son frère. Il s'appelait Étienne et sa mère Katrina. Il trouve révoltant que la chose qui a volé sa famille partage un nom avec la chose qui l'a créée.
Mais il ne serait pas en mesure de l'exprimer clairement. Son anglais n'est pas très bon, et même s'il l'était, son accent français épais le rend plus étranger que les autres enfants placés. Parler n'est plus un luxe, c'est quelque chose qui a été volé.
Comme la voix de sa famille, la sienne a disparu.
Appuyé sur le rebord de la fenêtre, il respire. Il est tellement perdu.
Il ne lui reste plus qu'à croire.
Lyle :
Il prie pour le silence, un luxe qui est plus un rêve qu'une possibilité. Éviter sa famille est une chose, mais écouter leurs cris, la colère qui monte dans leur gorge comme un feu, menaçant de brûler la maison, c'est une chose.
Ce n'était pas comme ça chez son père. Il savait que l'expulsion était imminente. Il avait 12 ans, mais n'était pas idiot. Il attendait les jours qui passaient jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'autre choix que d'abandonner. Son père était un battant et il espérait un jour lui ressembler.
La garde partagée est moins un partage qu'un échange. C'est un combat permanent pour lui, et il n'arrive pas à savoir si c'est par jalousie, par méchanceté ou par envie de lui. Il a entendu dire que certaines personnes aiment tellement fort qu'elles en oublient de respirer. Il veut juste être aimé si fort que quelqu'un prenne une grande inspiration chaque fois qu'il le voit.
Parfois, il aimerait qu'elle le frappe. Ce serait plus facile de la détester. Plus facile d'expliquer pourquoi, les nuits où il est seul avec elle, il a envie de se réduire en poussière entre ses doigts. Les mères sont censées aimer, et même si ce n'est pas de la haine, ce n'est certainement pas juste.
Il se demande si c'est lui qu'elle méprise, ou son père. La frontière entre les deux est floue, ils se ressemblent tellement. Au cœur de la nuit, la pensée le saisit et l'étrangle. Est-ce parce qu'il est noir et qu'elle ne l'est pas ? Ou est-ce à cause de ce qu'il est ?
Qu'est-ce qui est le plus terrifiant ?
Il pose cette question à l'air nocturne, en se penchant par la fenêtre.
Il aimerait que quelque chose vienne l'emporter, et pendant une seconde, il croit que c'est possible.
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Qu'est-ce que c'est ? Hier soir, j'ai eu l'idée de rendre hommage à tous ceux qui ont péri pendant la chasse. C'est pour Samuel et pour Lyle, et aussi pour mon cœur qui est devenu vraiment triste.
Quoi qu'il en soit, j'espère que vous apprécierez ce chapitre. Il se déroule la nuit où Samuel et Lyle ont été amenés au Pays Imaginaire. Si vous l'aimez, dites-moi qui vous aimeriez voir à l'avenir.
Comme toujours, passez une bonne soirée, et on se voit vendredi.
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𝒱𝒪𝐿𝒜𝒯𝐼𝐿𝐸 -𝚃𝚘𝚖𝚎 𝟷- : Peter Pan ouat
Fanfiction𝐶ℎ𝑎𝑟𝑙𝑜𝑡𝑡𝑒 𝑛'𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑗𝑎𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑞𝑢'𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑛𝑜𝑟𝑚𝑎𝑙𝑒. 𝑄𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑟𝑟𝑖𝑡 𝑎𝑢 𝑃𝑎𝑦𝑠 𝐼𝑚𝑎𝑔𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒, 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑛𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑒𝑥𝑐𝑒𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛. 𝐸𝑙𝑙𝑒, 𝑐𝑜�...