Rupture

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Je rentre dans ma chambre avec des larmes sur mes joues, je m'arrête un instant sur les quelques rayons du soleil couchant qui pénètre dans ma chambre.
« Magnifique » pensais je.
Puis, je me dirige vers mon lit, pleurant toutes les larmes de mon corps.
Après plusieurs minutes de chagrin intense, je me mets à essuyer mes larmes et de regarder les notifications de mon téléphone.

J'ai un seul message, de Kane, disant :
Tu veux un amour visible de tous, je veux quelque chose de discret, donc je te quitte, je ne veux pas que les autres sachent, qu'ils me voient avec toi ou encore que je sois sorti avec un garçon ».

Comme si ça ne suffisait pas qu'il me le dise en face aujourd'hui, il remue le couteau dans la plaie avec cet horrible message.
Kane... mon... ex-petit ami, largué le jour de la saint Valentin... « Quel cliché pathétique » pensais je très fort

« Je suis pathétique » ces trois mots résonnent dans ma tête depuis, un bout de temps j'imagine.
Je me retrouve à effacer les photos, les souvenirs, tous ces souvenirs... c'est blessant...
Aucune amie pour moi, toute occupé avec leurs mecs, « ça ne servira à rien de nous appeler Milo, nos tels seront en off, et puis sortir avec quelqu'un qui s'est fait larguer sa plombe l'ambiance »

« Tu sais Milo, je le comprend hein, la discrétion c'est mieux »

« Et puis de toute façon, ça n'allait pas fonctionner »

« Haha, il m'a dit qu'il allait quitter Milo pour Jane... en même temps c'est plus facile avec une fille »

« T'en fais pas Milo, il y en aura d'autres, l'amour te tomberas dessus quand tu t'y attendras le moins »

« Milo, t'es affreusement pathétique et pitoyable de pleurer pour lui, ça ne m'étonne pas qu'il t'a largué »

« Il a quoi aujourd'hui ? Sérieux on ne peut rien dire, okay être gay c'est pas facile mais au bout d'un moment ça va quoi, être hétéro non plus ce n'est pas facile et on en fait pas tout un drame quand on est célibataire »

« Mais non je ne drague pas Jane c'est juste ma partenaire de science »

« Ouais non, pas de restau pour ton anniv, tu veux pas plutôt que je vienne chez toi, ou mieux on va au ciné entre ami ? »

« Pffff c'est nul d'offrir des fleurs, sérieux tu pouvais pas m'offrir un parfum ? »

« Euh non j'suis pas romantique, enfin si mais qu'avec les meufs, toi ça va, pas besoin de te conquérir tout le temps... Si ? »

« Milo, c'est pas notre faute s'il t'aime pas, arrête de dire qu'on est chanceuses et que c'est facile pour nous de parler au gars... c'est faux en plus »

« Milo t'es pénible de parler tes peines de cœurs, tu veux pas parler de tes relations qui ont fonctionné ? Ah mince pardon, tu en a aucune »

« Désolé tu peux pas venir c'est soirée entre couples »

« Sérieux t'aimes les films d'amour ? Mais c'est ringard, vas y je mets le foot à la place »

« Euh faut que tu fasses plus attention, mes potes on faillit croire que je sortais avec toi !! La prochaine fois qu'on se voit en public on se connais pas, okay ?! »

Pourquoi ressasser tout ça ?
Peut être parce que même après avoir effacer tous les souvenirs, ces mots restent ?
Ou peut peut-être que ces mots restent ici accrochés à moi tel un fantôme, dont je ne peux me débarrasser.

Ces mots me hantent ? Pourtant la journée je ne les entends pas dans ma tête, ils ne me viennent que la nuit.
Ces mots percent des trous béant dans ma tête et ils résonnent, encore et encore, nuits après nuits.

Et si pour qu'ils arrêtent de me faire mal je devrais arrêter de ressentir quoi que ce soit ?
Non.
Et puis, sans m'en rendre compte, je finis par tomber de sommeil. Sûrement parce que mon corps est fatigué de pleurer.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant