Le prince

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Étonnamment, je me mets à rêver.
Un long couloir, des portes marrons sur les murs de chaque côté.
Mais une porte blanche au fond, je m'approche de celle-ci.
Et soudain je sens le sol se dérober sous mes pieds, lorsque je lève la tête je ne vois aucun plafond.

Puis je chute.

Je tombe, encore et encore, tel Alice dans le terrier du lapin puis je tombe dans une rivière, je me relève trempé, et je soupire un « fais chier ».
Étonnamment je reconnais cette rivière, c'est celle qui se jette dans le lac, puis une odeur de jasmin me fait relever la tête.
Je ne le vois pas clairement mais c'est lui, l'homme fait d'ombre, celui qui m'intrigue, celui qui m'attire.

Il me tourne le dos et s'en va.
Je le suit jusqu'au village, je sais ce que je fais en le suivant.
Tu le crois mais c'est faux.
C'est comme si il avait lu mes pensées encore une fois, comment cela se fait-il ?
Nous sommes liés.
Arrête de t'immiscer dans ma tête !

C'est étrange, une part de moi avait envie qu'il le fasse, qu'il sache qu'il m'intrigue.
Peut-on être amoureux d'une ombre ?
Parce que tu m'aimes ?
Je ne dirais pas de l'amour, mais une sorte d'attirance, comme des aimants.
Peut-être que cette partie de moi, qui veux tant de lui, veut simplement ce qu'on lit dans les livres, une aventure hors du commun.
Je le serais alors, ton aventure hors du commun.
C'est de plus en plus étrange, mais c'est fascinant.

Et là,
Je me réveille.
Les rayons du soleil caressent mon visage, l'odeur du petit déjeuner m'ouvre l'appétit.
Je saute du lit, espérant être de retour chez moi, et quand j'ouvre enfin les yeux j'étais encore dans ma fausse chambre.
« Bon ce n'est pas grave »
Ça fait du bien de penser sans que quelqu'un ne lise dans votre tête.

Je vois Beth à table, Émilia a sûrement dû aller à ses corvées.
- Ah Beth, heureux de vous voir, quelle heure est-il ?
- neuf heures ont déjà sonné, je partage votre joie, j'eu très peur de perdre un meilleur ami par la noyade, surtout dans ces eaux froides.
- Et si nous allions marcher au bord de la rivière ? Proposai-je
Elle acquiesce et enfile son manteau.

Je prends un livre, que je dois rendre à la bibliothèque malheureusement.
Le seul moyen d'aller en ville est de passer par la rivière.
Nous marchons, nous nous baladons et contemplons les animaux et fleurs et arbres.

Et par ma maladresse légendaire, je fais tomber le livre dans une fourrée de plantes.
- Allez y sans moi, je vous rattraperai
- êtes-vous sur ?
- Oui, allez-y ! Je lui fais signe d'y aller.

Je me mets à chercher mon livre partout mais en vain.
- Roooh fais chier ce bouquin, c'est ridicule !
Dis-je.
- ce n'est pas en parlant comme un charretier qu'il va revenir votre livre. Dit une voix masculine derrière moi.

Je souffle.
- Et par hasard vous ne l'auriez pas vu ce livre ? C'est important, je dois le rendre...
- non je ne l'ai point vu.
Je sens qu'il retient un rire.
- alors vous ne m'êtes d'aucune utilité, et vu que vous n'avez pas l'intention de m'aider vous pouvez vous en aller !
Dis-je énervé.

- je vous dérange ?
- vous m'énervez et m'exaspérer ! Râlais-je
- moi je vous exaspère ? Première nouvelle !
- oh mais monsieur n'a pas l'habitude d'être apprécié ? Non pas que je ne vous aime pas mais je ne vous aime pas... vous êtes là à converser au lieu de m'aider !

- Je ne vais pas salir mes mains pour un livre ! Je vais passer mon chemin.
- ouais c'est ça ! Allez-vous-en !!
Je soupire
- quel prétentieux celui-là ! « Je ne vais pas salir mes mains pour un livre » non mais je rêve.
- je suis toujours là si jamais.

Oups, je rougis de honte, heureusement qu'il ne peut me voir.
- Que faites-vous encore ici ? Venez m'aider !
- non, je ne vais pas salir mes mains de « prétentieux » pour aider un simple paysan à retrouver un livre...

Jusqu'à ce que la mort nous sépare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant