Dernière danse

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Une pièce, vide, des roses partout.
Je me retrouve au milieu, lui il était là.
Il pose une main sur ma taille et de l'autre il prend ma main.
Nous dansons, puis l'ombre disparaît, révélant son visage, Ezio.

- C'est vous, dont je rêve depuis longtemps.
- gardez cela pour me le dire en face.
Va dire à quelqu'un que vous rêvez de lui depuis un certain temps.
S'il vous aime alors il comprendra
- Parce que vous m'aimez ?
- Qu'avez-vous dit ? Demanda-t-il sincèrement curieux.
- Non rien, ce n'est pas important.
Oui.
La réponse résonne dans ma tête, mais pas comme un son désagréable, elle résonne comme si votre chanson préférée se lançait dans votre tête.

Le sol s'ouvre, puis nous tombons en douceur, est-ce parce qu'il me tient proche de lui ?

Puis je me réveille tout doucement, je regarde par la fenêtre, il neige tranquillement.
Je descends dans la salle à manger mais je suis surpris de n'y trouver personne, alors je mange puis je me dirige vers le hall et j'enfile un manteau.
Je sors dans le jardin enneigé, je contemple la beauté froide et silencieuse de l'hiver.

Au loin, sur un banc sous un arbre dénué de feuilles et plein de neige, se trouve Ezio, lisant un livre. Je m'approche et à ma vue il se précipite de fermer le livre.
- Qu'est-ce que vous lisiez ?
- Un conte d'aventure, de monstre féroce et de mort imminente !
Je jette un coup d'œil au livre.
- La Belle et La Bête ? C'est une histoire d'amour.

J'ai un petit rire.
- Plus un conte de fée avec une notion d'argent !
- c'est un conte d'amour !
Je me mets à rire.
- C'est vrai, vous avez raison ; il rit
- C'est mon conte préféré, lui dis-je fier.
- Vous aimez les contes de fées ?
- Seulement celui-là.
- Alors soyez ma Belle.

Je rougis puis le prenant comme une blague je me mets à rire et il me suit.
Pourtant, il y a quelque chose dans son regard, c'est très léger, un peu fragile, ça ressemble à de l'espoir.
Toi mon ami, aux yeux de soie, tu m'as souri mais jamais encore tu n'avais eu ce regard-là.
Je ne veux pas y croire, pourtant c'est le cas, hier encore je ne l'aimais pas.

Nous continuons de rire.
- D'où venez-vous ? Demanda-t-il
- euh... de France.
Je ne sais pas quoi dire d'autres.
- Moi je viens d'ici, je ne suis jamais resté très longtemps à l'étranger.

La reine s'approche de nous.
- Milo, resterez-vous avec nous ce soir, j'ai décidé d'organiser un bal.
Elle est toute souriante, j'accepte l'invitation.
- Mère, c'était obligé ? Lance Ezio.
- Oh oui, mon fils ne soyez pas rabat-joie tout d'un coup, je vous ai surpris à rigoler avec notre cher Milo !

« Mère ? Fils ? »
Je n'en reviens pas ! Je flirt, du moins celui qui flirt avec moi, c'est le prince... suis-je vraiment stupide ?
La reine part, vainqueur sur son fils.
- Alors comme ça vous êtes prince.
- En effet, et ne dites pas que c'est ça qui est à l'origine de mon arrogance !
Je souris.
- j'aurais plutôt dit de votre vanité. A ce soir alors. Dis-je souriant.
- Non, je pense que je vous éviterai, je n'aimerais pas qu'on me voit en compagnie d'un homme. Vous savez que cela ne se fait pas.

- D'accord, comme vous voulez.
- Non, ne le prend pas comme ça ! Je veux dire...
- Je crois que vous en avez dit assez comme ça, au revoir, Ezio.
Je lui tourne le dos, puis m'enferme dans ma chambre. Je ne suis pas attaché à lui mais c'est tout de même blessant, est-ce parce que cela fait écho à mon ex ? Sûrement.

J'entends par ma porte la voix d'Ezio parlant à Beth.
- Il n'est pas sorti de sa chambre ? Demanda-t-il
- Non, il est resté enfermé depuis des heures, mais vous devriez aller vous préparer, Milo n'ignore personne sans raisons.

J'ouvre un livre, qui était posé sur le chevet.
« Si par la glace je dois mourir gelé, si par le feu je dois brûler vivant, pour vous avoir aimer, je le ferais, Je préfère mourir de mille façons différentes que d'avoir vécu ignorant de votre amour. »

Je referme expressément le livre et je le jette contre un mur !
Je ferme les yeux, je me calme et je commence à me préparer pour la réception.
Une tenue élégante, Beth entre dans une robe bleu ornée de motifs floraux de couleur blanc.
- Magnifique robe ; dis-je en souriant.
- Belle veste ; me répondit-elle.

~ quelques heures après ~

Nous nous amusons, nous buvons et dansons.
Beth retourne danser, je me dirige vers une table et je m'assoie.
Une femme en robe rose, avec dentelle rouge se met à parler fort.
- Oh, mon cher prince, jouer nous un morceau de piano.
- Avec plaisir ma lady.

Je me ressers en boisson, je ne sais pas ce que c'est mais c'est très bon.
Il se met à jouer du Mozart, ça alors, je ne savais pas qu'il savait jouer... à moi qui disais qu'il n'avait pas de culture musicale.
Le morceau s'il joue est magnifique, une larme coule sur ma joue, Beth se met devant moi.
- Milo, tu vas bien ? S'inquiétait-elle
- oui, juste un coup de blues ; dis-je

J'essuie la larme, bois mon verre cul sec puis me dirige vers la sortie.
Ezio m'arrête juste avant.
- Qu'est-ce que tu as ? Depuis tout à l'heure quand on se croise tu as ce regard, ne seriez-vous pas jaloux par hasard ? Dit-il souriant.
- Jaloux ? Je m'esclaffe ; je me contrefiche que vous soyez son treizième amant. J'ai un petit rictus.

- Je vois que tu maîtrises le sujet, c'est de l'alcool ?
- Sûrement, je n'en sais rien, maintenant laisse-moi tranquille, je croyais que tu devais m'éviter alors contente toi de faire ce que tu as dit... je me porterais bien mieux ainsi.

J'ai bien envi de l'insulter mais avec tout ce monde ça apparaîtra dans le journal.
- J'aimerais bien, mais j'ai du mal à rester loin de toi, je... je suis attiré, déboussolé sans toi, tu es intelligent et tu as de la conversation, ça donne envie d'en savoir plus, dansez avec moi.

- Et bien soit déboussolé j'en ai que faire ! Puis j'ai déjà donné ma dernière danse. Tu n'en sauras pas plus sur moi, puisse cela vous torturer ! Je vous hais, je te hais Ezio.
J'extirpe mon bras de son emprise et m'en vais, dans ma chambre j'enfile une tenue normale, chemise et veston puis je retourne dans le hall.

Un domestique me tend un manteau.
- Merci beaucoup. Lui dis-je.
Je sors, l'air froid me glace les os, mais déterminé à rentrer chez moi je décide de braver le froid.
Je vole un cheval de l'écurie, puis m'enfuis.

La forêt est sombre, il neige, j'arrive au niveau de la rivière.
- ce n'est plus très loin ! Me réjouissais-je
Soudainement des loups surgissent des buissons et font dévier le cheval de la route.
- Fais chier ! Criais-je avant de tomber sur le lac gelé !
Ce dernier se met à craquer, je ne dois pas bouger. Je passe ma main derrière la tête, je saigne. « Oh merde » pensais-je.

J'essaie de glisser lentement vers le bord mais la glace se met à craquer de plus en plus.
Pendant ce temps les loups se mettent à manger le cheval.
La fatigue... La fatigue me ... me gagne, je ne sens ... presque plus rien.
Puis, ça devient ... de plus en plus compliqué... de réfléchir correctement...

Un bruit se fait entendre au loin.
« Faites que ce soit un ours qui vienne me manger »
J'aimerais que ce soit quelque chose abrègera mes douleurs, pas seulement dû au froid et au choc sur la glace, mais aussi celle du cœur.
- plutôt... plutôt mourir... que... que de le revoir.
Je remarque que je commence à avoir du mal à parler, puis Ezio se montre au bord du lac.

Il marche prudemment sur ce dernier, il est proche mais les craquements sont plus rapides et je tombe dans l'eau, un cri se fait entendre, ce doit être Ezio.
Je coule, le froid me déchire la peau, mais au fond la douleur n'est rien comparée à celle que j'ai dans le cœur.

Le froid en plus de voir le visage d'Ezio c'est comme si un millier d'épées et d'aiguilles me rentrent dans la peau et déchirent mon cœur en millions de petits morceaux.
J'ai mal, j'ai froid, j'ai sommeil.
Puis je m'abandonne au trois, je me laisse couler, mais à mon plus grand dam Ezio me sors de l'eau et me prend dans ses bras.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris ? Mon dieu tu es glacé, tiens prend ça, ça va te réchauffer !
- Tu... tu aurais dû me... laisser me noyer, ça... ça fait encore plus mal... de me savoir vivant... dans un monde où je ne peux t'aimer... librement.
- Ne dit pas de bêtises, aller viens on rentre.

Je suis dans ses bras...
Sur son cheval,
Puis,
Je m'endors.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant