MOUVEMENT N°25

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𝐆𝐄𝐑𝐌𝐀𝐈𝐍

Leslye dort à côté de moi. Après qu'elle ce soit endormie, j'ai envoyé un message à l'un de ses pères pour le prévenir qu'elle dort chez un ami. Il m'a simplement répondu « Passe une bonne soirée et rentre prudemment. On t'aime. », sans même poser plus de questions.

Avec ce simple message, je comprends pourquoi elle m'a dit que personne n'aurait pu plus l'aimer que ces deux pères. Ils prennent soin d'elle tout en la laissant libre de faire ce qui est bon pour elle. Elle ne méritait pas de ne pas être là, car sans elle dans notre vie, ça aurait été différent. Peut-être que son histoire est atypique, et c'est ce qui fait d'elle qui elle est.  

Mais je me sens coupable. Elle vient de m'avouer ses plus gros secrets et je n'ai même pas eu le courage de lui dire le mien. Il était pourtant légitime que je la mette au courant, car ce futur aura un impact sur le nôtre. Mais c'est plus fort que moi. Cet aveu lui a déjà fait assez de mal et je ne souhaite pas la briser un peu plus qu'elle l'est déjà. Ce silence que je lui donne n'est là que pour son bien. Me dire ça devrait me rassurer, mais tout le contraire se produit.

Le seul rôle que je devrais avoir, le seul impact même, serait de la rendre heureuse. Autant qu'elle me rend heureux.

L'amour que j'ai pour elle est nouveau, je le conçois. C'est arrivé sans que je ne sache pourquoi. Peut-être qu'en fait, à partir de notre jeu de regard, elle a débloqué une partie de mon cœur qui ne voulait s'ouvrir à quelqu'un. La haine qu'elle a eue pour moi m'a comme forcé à en apprendre plus sur elle et sur cette partie que peu de personnes ont la chance de connaitre. Elle s'est, petit à petit, confiée et ça a porté ses fruits.

Ça a d'abord commencé par Louis Tomlinson et son amour pour lui. Pour elle, ce n'était qu'une simple information, j'en suis conscient. Elle n'a même pas dû se rendre compte qu'elle m'intéressait tant. C'est comme ça que j'ai commencé à l'inspecter. J'aurais dû, à ce moment, me rende compte que l'intérêt que je portais pour elle était suspect. Mais je n'étais intéressé que par elle, et non par mon cœur et les décharges qu'il m'envoyait de temps en temps face à ses yeux bleus.

Puis, il y a eu notre conversation après cette fête où nous avons dansé ensemble. Elle m'a avoué vouloir enfin vivre. Je me dis, qu'à mes côtés, son rêve peut peut-être devenir réalité. Ou que sûrement, elle n'a pas besoin de moi car c'est une grande fille qui n'a besoin de personne, pas même d'un Germain qui souhaite changer son monde, pour le changer elle-même et faire de lui celui dont elle rêve depuis des années. J'ai très vite compris qu'elle était bien plus indépendante que quiconque. Ce qu'elle vient de m'avouer me le prouve plus que bien.

Elle a grandi en pensant que jamais personne n'avait voulu d'elle, autre que ses pères, et que c'était de sa faute si elle était née. Ce ne sont pas des personnes qui ont gâché son enfance, mais ses propres pensées. Jamais un enfant ne mérite de vivre ce qu'elle a vécu, fermé dans son esprit fracassé qui essaie de lui faire croire ce qu'il veut pour lui faire du mal. Et le fait que ce soit la fille que j'aime qui a enduré ça me fait encore plus mal.

Quand huit heures trente sonnent, ma mère toque à ma porte. J'hésite à ne pas lui répondre et lui faire croire que je dors encore, mais mon père a dû la mettre au courant sur la venue de Leslye. Commère comme elle est, elle doit vouloir la rencontrer.

D'un coup, elle ouvre en grand la porte et je manque de lui crier de faire moins de bruit, avant de me raviser car, dans ce cas, ça serait moi qui ferait le plus de bruit. Avant même d'ouvrir la bouche, son regard se pose sur Leslye, installée sous mon bras, après que l'on a dormi l'un contre l'autre. On s'est endormi sans même s'en rendre compte. Mais même si ça n'avait pas eu lieu, je ne l'aurais pas laissé partir.

À l'unissonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant