𝐋𝐄𝐒𝐋𝐘𝐄
𝐓𝐖 : 𝐁𝐎𝐔𝐋𝐈𝐌𝐈𝐄.
Cela fait dix minutes que nous sommes l'un en face de l'autre sans qu'un mot n'ait été prononcé. Je ne sais pas quoi lui dire et pense que s'il a demandé à me voir, c'est parce qu'il veut justement que je me taise et l'écoute. Mais il ne fait rien de tout ça et ce silence m'oppresse plus qu'autre chose.
De plus, son corps est si loin de moi, alors qu'il cherche normalement constamment à ce qu'ils ne soient jamais aussi loin. Je ne comprends rien à ce qui est en train de se passer et quand je cherche à ce que nos mains se tiennent, il les décale aussitôt, sans même croiser mon regard. De mon côté, je fais tout pour créer une petite connexion, comme d'habitude. Mais j'échoue lamentablement.
Sans son aide, tout semble beaucoup plus dur.
Je lui dis alors de me dire ce qu'il ne va pas, ne voulant pas rester dans cette situation plus longtemps. Il met un moment avant d'ancrer ses yeux bruns dans les miens.
⎯ Je suis mauvais pour toi, trop mauvais pour que tout cela continue. J'ai eu beau me dire qu'à tes côtés je pouvais être quelqu'un de bien, je sais que c'est faux. Alors oui, je t'aime et je sais que toi aussi, mais c'est plus possible. Je suis désolé pour tout ce que je suis en train de te faire ressentir. Tu peux me taper, me crier dessus ou même m'arracher tous mes vêtements. Mais je ne reviendrais pas sur ma décision.
Quand je voulais qu'il parle, je ne pensais pas qu'il se lâcherait autant. Je ne sais pas comment régir face à ses mots. Dois-je faire ce qu'il m'a dit ou simplement rester face à lui, ma bouche grande ouvert, outrée de la violence de ses paroles ?
⎯ Tu te fous sérieusement de moi, là ?
Comme s'il pensait que baisser la tête allait réparer ce qu'il vient de dire, il le fait. Je la lui relève violement, une once de colère prenant place en moi.
⎯ Tu te fous vraiment de ma gueule, c'est ça ? Et tu veux seulement que je te crie dessus ? Je ne suis pas sûre que ce soit ce que tu mérites, Germain.
Un long silence prend place, juste le temps que je me rende compte de ce qui est en train de se passer. C'est la chose la plus violente qui pouvait m'arriver aujourd'hui. Puis quand je comprends réellement ce que ses mots veulent dire, je m'énerve vraiment et le prend par la veste, pour rapprocher nos deux visages.
⎯ Sais-tu au moins tout ce que j'ai eu le courage de te dire, le sais-tu seulement ? Jamais je n'ai donné aussi vite ma confiance, et jamais personne ne m'a autant déçue aussi vite.
Je ne pensais pas qu'un jour je pourrais le détester plus que je l'aime. S'il croyait que j'allais rester immobile, il se trompe royalement. En quelques mots, il m'a complétement humiliée et je compte bien lui rendre la pareille.
Il était la première personne à qui je pensais en me réveillant durant ses dernières semaines. Il était celui avec qui je voulais réussir, celui que je voulais voir réussir. Il a été la première personne en qui je suis réellement tombée amoureuse. Mais peut-être que s'est allé trop vite et qu'il s'en est rendu compte avant moi et que dans quelques jours je me dirai qu'il a eu raison.
Mais à ce moment-là, lorsque ses lèvres sont à quelques centimètres des miennes et que je me bats avec moi-même pour qu'elles ne se touchent pas, je souhaite le voir s'effondrer devant moi ou que le sol l'aspire.
⎯ Pourquoi m'as-tu fais tomber amoureuse de toi si c'est pour briser le cœur qui commençait à t'appartenir ?
Il ne répond rien et ce silence est plus blessant que tous les mots qu'il a pu prononcer.
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À l'unisson
RomanceNouvelle année scolaire, nouvelle occasion pour Germain de se réjouir de la vie qui lui est offerte. Passionné de danse, ses journées se résumaient avant au hip-hop, jusqu'à une vilaine blessure. Des mois durant, il n'a pas pu pratiquer cette disci...