chapitre 10

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« Aucun être humain ne s'y aventurait au risque de ne jamais revenir. »

« Voilà, termina Lyra.

— Donc votre légende parle d'une terrible femme qui tuerai les gens sans raisons lors de tempête ?

— En gros, souffla Louis à moitié endormi.

— Et que pensez-vous qu'elle fait avec ces corps ? Avec les morts ? »

Lyra lança un regard étonné à son amie. Elle ne s'était jamais posé la question de ce que pouvait faire la sorcière avec les corps des victimes, elle ne s'était jamais dit qu'elle les avait tué pour une véritable raison et non pas... par simple envie. Louis se releva légèrement de son fauteuil en fronçant les sourcils.

« Elle ne fait rien avec, dit-il. Ils s'évaporent. C'est comme ça qu'elle les tue.

— Ils s'évaporent ?

— Oui. Les veuves disent toujours qu'elles voient leur mari disparaître sous leurs yeux, leur peau s'écroulant sur le sol sans aucune trace d'un autre organe. Elle ne s'encombre pas de corps.

— Alors pourquoi faire ça s'il n'y a pas de raison ? insista l'inconnue.

— Parce que... commença Imane sans savoir quoi répondre.

— Parce que c'est un monstre, siffla Louis. »

Le visage amusé de la jeune femme se referma d'un coup et la brune jeta un regard mauvais à Louis. Il l'avait agacé, elle n'allait plus les aider maintenant et elle avait l'air d'en savoir plus qu'elle ne voulait bien le dire, plus que le commun des mortels.

« Un monstre ? Toi, qui vit parmi des hommes qui tuent des milliards d'animaux par an, détruisent la nature, font la guerre pour des broutilles et ne sont pas capables d'intégrer les règles basiques données par tous les dieux de toutes les religions existantes qui est « tu ne tueras point » et « tu aimerais ton prochain », tu dis que c'est elle le monstre ?

— On n'a jamais tué personne ! se défendit Lyra.

— Ce qu'il se passe tout autour de la Terre est terrible mais à nos petites échelles, on ne peut rien faire contre les décisions des grands de ce monde. Et les gens de mon village n'y sont pour rien. Alors oui, dans notre petite vie, c'est cette sorcière le monstre, continua Louis.

— Alors tu es aveugle, ou stupide, fit l'inconnue en se levant.

— Je ne suis...

— La conversation est close.

— Non ! s'écria Lyra. Vous semblez sûre de vous, dîtes-nous pourquoi. »

La jeune femme resta immobile un instant, l'un des chat feula en la fixant mais elle ne sembla pas s'en rendre compte, elle se tourna vers eux, ses yeux brillants d'un éclat rouge... comme les yeux de la sorcière dans la légende.

« Parce que je suis la sorcière de la montagne. »


Un silence de plomb avait pris place dans la maisonnée. Le cœur d'Imane battait la chamade, elle était à la fois fascinée et parfaitement angoissée à l'idée d'être avec celle qui était le monstre de l'histoire, avec celle qui était la source de tant de disparitions. Louis était figé sur son siège, Lyra fixait la... sorcière ? avec curiosité et une pointe de soupçon.

« C'est faux, dit-elle finalement.

— Lyra ! s'écria son amie n'ayant aucune envie de mourir parce qu'elle était offensée.

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