birmingham

769 88 5
                                    

Aujourd'hui était le jour du procès de Luke et Michael était bien décidé à y aller, qu'importe ce que dirait ses parents. Il devait être là pour son Luke. Le rassurer s'il était triste ou le calmer s'il était en colère. Tout allait bien se passer. Enfin, c'est ce que Michael se répétait chaque nuit.

Tandis qu'il montait les marches jusqu'à sa porte d'entrée, il se demanda comment allait se dérouler sa conversation avec ses parents. Il allait demander et ils diraient probablement non immédiatement. Puis Michael allait supplier et supplier encore et avec un peu de chance ils céderaient en voyant combien Luke comptait pour leur fils.

Cependant, lorsque Michael traversa la porte, son cœur se serra. Tout de suite, il remarqua sa mère emballer des casseroles et des poêles dans une grande boîte en carton qu'ils avaient utilisée quand ils avaient emménagé à New York.

'Qu'est-ce que tu fais?' demanda Michael d'une voix tremblante. Il tira ses manches par dessus ses mains. Il comprenait déjà ce que la réponse allait être, mais il demanda quand même.

Sa mère leva le regard vers lui et lui adressa un petit sourire. 'Michael, chéri. Comment s'est passée ta journée?' demanda-t-elle, évitant la question et rangeant la dernière casserole dans le carton.

Michael fronça les sourcils. 'Ça allait.' murmura-t-il rapidement. 'Pourquoi t'as évité ma question?'

Le sourire de Mme. Clifford se fit désolé. 'Il y a quelque chose dont ton père et moi devons te parler.' lui dit-elle doucement au moment ou des pas se faisaient entendre dans l'entrée.

'Ah, il est rentré?' Mr.Clifford sourit quand il atteint la fin des escaliers. Il paraissait bizarrement heureux lorsqu'il approcha Michael, qui recula devant lui. Michael et ses parents ne s'étaient pas vraiment réconciliées, donc leurs interactions étaient plutôt bizarres.

Sans prêter attention à la réaction de son fils, Mr.Clifford passa son immense bras autour des épaules délicates de Michael.

'Allez, fils. Ta mère et moi avons quelque chose à te dire.' annonça-t-il, répétant presque exactement les mots de la mère de Michael.

Michael fut conduit dans le salon. Tout était vide, à l'exception de deux canapés et d'une chaise. Cela fit encore plus se retourner l'estomac de Michael.

Mr. et Mme. Clifford s'assirent sur un des canapés donc Michael pris celui en face d'eux. Ses mains étaient mêlées sur ses genoux et il fixa ses parents tandis qu'un silence s'était abattu sur la pièce.

'Ok,' dit finalement Mr.Clifford, un sourire toujours collé sur son visage. 'Bonne nouvelle, Michael! On retourne à Birmingham!'

Bien que Michael avait deviné qu'ils déménageaient en voyant la maison vide, il ne s'attendait pas à ce qu'ils déménagent si loin. Si loin de son Lukey.

Ses yeux s'écarquillèrent et son souffle se coupa. Les mots qu'il voulait hurler à ses parents étaient coincés dans sa gorge et il resta assis là, se tortillant presque de malaise.

'Michael, chéri? Tu n'as pas l'air bien.' commenta Mme.Clifford, sur le point de se lever pour aider son fils, lorsqu'il trouva finalement ses mots.

'Je ne veux pas partir.' cria Michael, bondissant du canapé pour pouvoir dominer ses parents. Il serra les poings, essayant de s'empêcher d'envoyer son poing dans le sourire dégoûtant toujours collé au visage de son père. 'J'aime New York, je ne veux pas partir!'

Mme.Clifford soupira. 'Eh bien, New York coûte vraiment beaucoup plus cher que Birmingh-'

'N'importe-quoi, vous voulez juste m'éloigner de Luke!' accusa Michael, un peu au hasard. Ça ne lui ai était pas venu à l'esprit en premier, mais plus il y pensait et plus il se disait que ça devait être la raison. L'air que prit sa mère confirma ce point parce qu'on aurait dit qu'elle avait été prise sur le fait.

Le père de Michael se leva aussi, faisant Michael se sentir tout-à-coup vulnérable parce que son père était beaucoup plus grand que lui. 'Ne crie pas sur ta mère.' rugit-il, en serrant ses immenses poings.

Michael inspira un grand coup pour essayer de chasser sa peur. 'Donc c'est pour ça, hein?' demanda-t-il hargneusement, ne détachant pas ses yeux de ceux de l'homme menaçant qui se tenait en face de lui.

Mr.Clifford sourit narquoisement et cela fit bouillonner Michael de colère. 'C'est vrai. C'est pour ton bien. Maintenant, va préparer tes affaires.' ordonna-t-il en croisant ses bras sur son torse.

Des larmes commencèrent à brouiller la vision de Michael quand il réalisa qu'il n'arriverait pas à faire changer ses parents d'avis. 'Est-ce que je peux au moins lui dire au revoir?' murmura-t-il tristement, laissant sa tête tomber en avant.

'C'est pour ça que nous partons si soudainement, pour que tu ne puisses pas lui dire au revoir et pour qu'il ne sache pas où nous allons.' expliqua Mr.Clifford et le ton sinistre de sa voix fit rouler une larme sur la joue de Michael. 'Maintenant, va faire tes affaires.'

Et sur ces mots, Michael se retourna et se traîna tristement jusqu'à sa chambre pour faire ses valises.

+

Luke était soulagé. Le seul point négatif était qu'il avait été accusé coupable de viol mais au moins il n'écopait pas de prison. Son colocataire, Ashton, allait l'aider à payer l'amende.

Un autre point négatif était qu'il avait été renvoyé de son travail de chauffeur de bus, mais bizarrement, il s'en fichait. Ça allait lui manquer de parler avec Michael tous les matins, mais ils pouvaient toujours s'appeler et s'envoyer des messages.

'Je viens chez toi. Trouve un moyen de distraire tes parents? Tu me manques.' envoya Luke à Michael. Il attendit un moment pour une réponse tandis qu'il brossait ses dents et arrangeait ses cheveux. Cependant, il ne s'attendait pas à ce qu'il reçut.

'Le numéro auquel vous avez envoyé un message n'est plus attribué'

Luke fronça les sourcils mais n'y prêta pas vraiment attention. Il sauta dans la voiture d'Ashton et conduit jusqu'à chez Michael. Il supposait que c'était plutôt une mauvaise idée parce que les parents de Michael pourraient être chez lui mais qu'est ce qu'il pouvaient bien faire?' Il pourraient appeler la police, mais Luke doutait qu'ils le fassent encore.

L'allée de Michael était vide et pour une raison ou pour un autre, ceci inquiéta Luke. Il se gara puis sorti de la voiture et frappa à la porte. Pas de réponse. Il frappa encore. Pas de réponse.

Alors que Luke se retournait pour revenir dans la voiture, quelque chose sur la pelouse qu'il n'avait pas remarqué attira son attention.

Un panneau 'À vendre'.

Luke s'y précipita. Il sentait déjà les larmes lui monter aux yeux. Il le toucha pour vérifier qu'il était réel. Il se retourna pour vérifier qu'il était bien devant la bonne maison. Il n'arrivait pas à y croire. Michael était parti et il n'avait même pas dit au revoir.'

Cette nuit-là, Luke resta assis à côté du panneau. Il ignora tous les messages qu'il reçut parce qu'aucun ne venait de Michael. Il pleura de colère pendant quelques heures puis ne pleura plus du tout, et fixa d'un regard vite la route en face de lui. Il se sentait mort.

Il n'allait jamais revoir son Mikey.

bus driver ; muke (french translation)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant