Le jour s'était levé et elle le savait grâce au pépiement des oiseaux qui inlassablement répétaient le même chant apaisant. Bella se redressa sur le lit et ne put échapper à la grimace qui étira son visage. Les courbatures commençaient seulement à s'estomper et son corps demeurait encore marqué par ces dernières quarante-huit heures. Avec une extrême précaution elle huma les odeurs dans la pièce avec lesquelles elle s'était familiarisée pour mieux détecter celle de l'homme qui la retenait prisonnière.
Rien.
Ce parfum épicé aux fragrances brutes et viriles n'était pas présent. L'estomac noué, Bella posa ses pieds blessés sur le carrelage froid en suivant l'orientation du vent qui se posait sur son visage avec plus de vigueur que le veille. Une main tendue dans le vide, elle se leva lentement et fit un pas en avant, puis un autre. Ce fut au moment de faire le septième pas qu'elle s'arrêta brutalement en avançant un peu plus sa main dans le vide. Une angoisse latente l'assaillit aussitôt car hier, à ce même endroit, à cette même distance précise sa main avait rencontré une grille en fer forgé. Aujourd'hui elle ne semblait plus là et ce détail sans doute sans importance la bouleversa car elle n'aimait pas être face à l'inconnu.
- J'ai placé cette grille pour votre sécurité, lança une voix plus loin devant elle.
Bella hoqueta en faisant un pas en arrière.
- Elle vous séparait du balcon, poursuivit la voix rocailleuse qui la fit à la fois frissonner et paniquer. Un accident est vite arrivé principessa.
Les lèvres tremblantes, elle dévisagea l'obscurité en essayant de produire dans son esprit un schéma simple de ce qui pouvait y avoir devant elle.
- Avancez, n'ayez pas peur, dit-il d'une voix qui d'ordinaire l'aurait mis en confiance si celle-ci n'appartenait pas à son geôlier. Il n'y a aucun obstacle devant vous tesoro. Un peu d'air vous fera du bien.
Tout en déglutissant, Bella avança dans cette vaste noirceur car elle se disait qu'il valait mieux obéir.
- Dans une dizaine de pas vous allez rencontrer la rambarde en pierre, la prévint-il sur le même ton.
Était-ce une stratégie ?
L'esprit perdu et tiraillé, elle s'avança en comptant ses pas puis sentit la naissance de ses doigts rencontrer la dureté de la pierre.
La respiration irrégulière, Bella tenta d'inspirer profondément l'air méditerranéen, mais sa présence qu'elle savait si proche rendait l'action difficile.
- Eh bien Bella, vous semblez plus calme qu'hier, nota le mafieux avec bonheur. Seriez-vous en train d'abdiquer ?
- Je suis prisonnière et je veux ma liberté, comment puis-je l'obtenir ? Demanda-t-elle d'une voix qui souffrait de confiance tant la peur dominait son esprit et son corps.
- Je ne sais pas, peut-être en commençant par cesser de la quémander. Vous ne pouvez pas partir d'ici tesoro, ne vous y tentez pas.
- Je sais, s'entendit-elle murmurer d'une voix tremblante.
- Vous savez ? S'enquit-il visiblement intrigué.
Bella commença à tâter la pierre du balcon en inspirant profondément.
- Même si...même si je parvenais à m'enfuir, je sais que ça ne me mènera à rien, parce qu'il n'y a rien autour de moi.
- Très intéressant tesoro, dit-il d'une voix de plus en plus intriguée. Puis-je savoir ce qui vous pousse vers cette théorie qu'il n'y a rien autour de vous ?
VOUS LISEZ
Prisonnière de la mafia
RomanceOrpheline, Isabella Hudson décide de partir en Sicile pour en apprendre plus sur son dernier parent, mais très vite elle réalise qu'elle est tombée dans un piège. Terrifiée et plongée dans l'obscurité, Bella se retrouve enfermée dans une maison aba...