L'après-midi semblait tout aussi chaude que la veille, mais à la différence qu'elle pouvait profiter de l'air marin et de la beauté des paysages. Oh oui c'était beau, magnifique et émouvant de pouvoir assister à un tel spectacle. Elle se souvenait maintenant de toutes les fois où il l'avait conduite à l'extérieur sans avoir aucune idée de ce qu'elle avait sous les yeux. Ce champ de lavande au loin, plus bas sur les côtes de cette immensité, lui donnait envie de sortir hors de la villa pour s'y glisser et effleurer du bout des doigts cette couleur mauve captivante. Elle retira ses lunettes de soleil pour observer au loin cette façade qui lui rappela aussitôt de très mauvais souvenirs. En son for intérieur elle savait que cette façade entrelacés de lierre grimpant et de racines était celle qu'elle avait grimpé. C'est ce mur qu'elle avait escaladé pour fuir le mafieux et qui lui avait valu un séjour dans ces prisons qu'elle devinait juste derrière ce mur.
Une boule se forma dans son estomac et elle remit ses lunettes conçues pour protéger ses yeux du soleil.
Sa curiosité s'arrêta là. Bella n'avait pas envie de voir l'intérieur de cette cellule.
- Bella...
Elle sursauta une main sur le cœur et se releva précipitamment.
- Tu m'as fait peur.
L'italien portait lui aussi des lunettes de soleil, masquant son air ténébreux et sans arrêt rembruni. Elle rêvait presque de le voir sourire même diaboliquement.
- Excuse-moi, j'ai oublié que tout était flou sur les côtés. Je ne voulais pas te faire peur.
- Ça ne fait rien, s'empressa-t-elle de dire en lissant sa robe. Alors ? Ça va ? Enfin je veux dire...
Bella faillit fondre lorsqu'il contracta ses puissantes mâchoires en levant la tête pour fixer quelques chose au-dessus d'elle.
Au moins, lorsqu'elle ne pouvait pas voir, la jeune femme n'avait jamais eu besoin de rejeter la tête en arrière pour atteindre son visage afin d'y lire une expression, une pensée, n'importe quoi.
Désormais sa nuque devenait douloureuse à force de tendre sa nuque vers l'arrière. Son parfum quant à lui n'avait pas changé. Toujours aussi viril, captivant et aux effluves boisés.
- On va se promener.
- Maintenant ? S'étonna-t-elle en gardant son calme. Se promener où ? Pourquoi ?
Il baissa la tête vers elle et demeura si silencieux qu'elle brûlait de lui arracher cette paire de lunettes noire pour tenter de lire ses pensées.
Et alors qu'elle avait cessé d'y croire, il leva sa grande main hâlée pour saisir son menton entre ses doigts.
- Parce que nous avons besoin de cette balade pour respirer un peu.
- Je me méfie Massimo, lui dit-elle sans avoir peur de sa réaction. J'aimais mieux quand je ne pouvais pas voir ton visage. Il est...si indéchiffrable...
- Je suis en colère contre moi et plus d'une heure dans mon bureau n'a fait que l'estomper. J'ai besoin d'une balade Bella. Tu vas me la refuser ?
- Non.
- Perfecto...
Il lui prit la main et l'entraîna avec lui au fond du vaste jardin et ouvrit un portail électrique. Une voiture les attendait. Une voiture aussi sombre que celui qui s'apprêtait à la conduire.
Jusqu'ici Bella n'avait pas à se plaindre, car il demeurait certes fermé, mais quelque peu accessible. Il démarra en trombe, et quitta la villa pour emprunter une route de campagne.
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Prisonnière de la mafia
RomanceOrpheline, Isabella Hudson décide de partir en Sicile pour en apprendre plus sur son dernier parent, mais très vite elle réalise qu'elle est tombée dans un piège. Terrifiée et plongée dans l'obscurité, Bella se retrouve enfermée dans une maison aba...