Prisonnière de la mafia

Chapitre 28

  - Doucement Sarah.

La jeune enfant âgée seulement de douze ans progressait vite et même un peu trop vite. Elle décalait ses doigts sur le tableau avec empressement et son manque de concentration la fit sourire.

  - Comment as-tu fait pour apprendre si vite ? Demanda Sarah en retirant sa main de la sienne.

  - Contrairement à ce que tu penses ma chérie, j'ai mis bien plus de temps que toi à apprendre le braille. J'étais si triste que je ne voulais pas apprendre.

  - Tu étais triste parce que tu es aveugle comme moi ?

Un fin sourire à peine perceptible et qu'aucune d'elle pouvait déceler se dessina sur ses lèvres.

   - Oui mon ange, j'étais triste à cause de ça.

   - Et maintenant tu ne l'es plus ? S'enquit-elle avec sa toute petite voix douce.

Bella glissa sa main sur la table jusqu'à ce que ses doigts entrent en contact avec sa tasse de café.

   - Non je ne le suis plus désormais.

La jeune femme était de retour au centre depuis deux semaines maintenant et sa morosité était quelque peu soigné par son travail qui l'empêchait de réfléchir ou bien même de penser. Seulement une fois la journée achevée un grand vide commençait à la saisir et ses pensées jusqu'à ses rêves se retrouvaient hanté par Massimo Di Marzio. Elle espérait qu'avec le temps l'homme qui n'était plus qu'un souvenir qu'elle s'était pourtant promis de ne jamais oublier puisse s'effacer peu à peu.

Tout semblait si différent depuis son retour à New York qu'elle peinait à se réhabiliter avec l'ambiance si calme et solitaire du centre. Quelque chose manquait à sa vie et plus elle laissait ses pensées l'envahir plus elle avait l'impression qu'un gouffre immense muait dans son cœur.

  - Mademoiselle Hudson ? Vous êtes toujours là ?

  - Oui Sarah, je suis toujours là.

Ces enfants...étaient sa raison de vivre ici, songea-t-elle avec un sourire qui lui donna foi pour la suite.

" Ne m'oublie pas trop vite "

Oh ça non, elle n'allait pas l'oublier de si tôt et chaque nuit, chaque jour qui passait se conformait au souhait du mafieux.

  - On va reprendre l'exercice ma chérie.

Sarah émit un son de contestation mêlé à un souffle ennuyé qui la fit sourire.

  - Où alors je te laisse une heure de pause pour rejoindre tes amies et on se retrouve après ?

  - Oh ça oui alors ! S'exclama Sarah d'une voix joyeuse. Merci mademoiselle Bella.

Elle l'entendit sauter de sa chaise et s'enfuir avec sa canne pour retrouver ses amies non loin de là.

  - Elle est intrépide, lança Joe en riant.

  - Pleine de vie, confirma Bella en rangeant le tableau.

Joe était le gardien du centre, un homme bienveillant qui travaillait ici depuis plus de dix ans et qui apportait une joie profonde et communicatif. Chaque fois qu'il y avait un chagrin, il essayait de le panser comme un père aimant. Joe l'avait vu grandir, et il la connaissait mieux que quiconque.

  - Est-ce que tu vas bien Bella ?

Elle l'entendit tirer la chaise et s'installer en face d'elle. Aussitôt un étau se forma dans sa gorge et le sourire que lui avait donné la petite Sarah s'estompa.