My Hero Academia : Atsuko Todoroki

10- la Grande Dépression

C'était le soir, et le chaos régnait dans la salle commune du A Alliance.
Comment avait-on bien pu en arriver là ?

Tout allait bien au début, pourtant. Après avoir fini leurs devoirs, Midoriya et Shoto s'étaient assis sur un canapé et s'étaient mis à bavarder gentiment — pas trop fort, pour ne pas déranger ceux qui travaillaient à côté, sur la table. Neko, la mascotte du bâtiment de par le décret de leur professeur principal, était venue s'installer sur le genoux gauche, tout chaud, du fils d'Endeavor.
Sans s'émouvoir, il s'était mis à la caresser distraitement tout en discutant avec Midoriya, et elle ronronnait doucement sous sa caresse, comme si c'était la situation la plus naturelle du monde.

Mina, qui avait sans succès passé la semaine à essayer d'attirer les bonnes grâces de la féline fixait la scène bouche bée, pointant Shoto d'un doigt tremblant, et c'est là, oui, c'est là que tout a commencé à déraper.

L'aliène rose clama que la capricieuse chatte était de bonne humeur ce soir, et qu'il n'y avait pas de raison que Shoto soit le seul à en profiter.

Et là voilà accroupie face à Shoto à agiter un jouet à plume — sans résultat : Neko ne lui accorda pas un regard.

Ce cuisant échec amusa beaucoup Denki, et il ne se priva pas de le faire savoir, à quoi Mina vexée retorqua en le défiant de faire mieux, s'il en était capable.

Shoto s'interrompit un instant et cligna des yeux. Deux. Il y avait non plus un, mais deux parasites à ses genoux. Il les regarda un instant se disputer une canne à pêche à plume, puis tourna résolument la tête vers Midoriya et reprit leur conversation.

Jiro voulut entrer dans la compétition, mais Mina la poussa pour l'empêcher de s'approcher, et elle retomba sur le derrière. Denki en profita pour agripper le jouet, et avec un cri indigné Mina reporta son attention sur lui.

Jiro cependant n'avait pas dit son dernier mot ; un earphone jack rampait discrètement contre le canapé...

Un attroupement s'était formé : plusieurs avaient quitté leur table de travail pour regarder s'empoigner les deux idiots. Kirishima les encourageait, tandis que Katsuki, la tête appuyée sur son coude, foudroyait du regard Neko, qui n'avait pas l'air de le remarquer.

Au moment où Tenya explosait, frappant la table avant se levant pour disperser tout le monde, un cri perçant retentit, tournant toute l'attention vers Jiro, qui avait les mains sur son oreille. Il fallait croire que le petit serpent couleur chair avait plus amusé — ou agacé ? — Neko, qui l'avait immobilisé entre ses griffes avant de le mordre sauvagement.

Plus l'earphone jack se tortillait, plus dans l'œil de Neko s'allumait une lueur joueuse. Maintenant qu'elle était lancée, un nouvel enfer commençait pour lui retirer la malheureuse oreille sensible de Jiro, sans pour autant brutaliser la mascotte, bien sûr, pour qui nous prenez-vous vous ?

Bref, au milieu d'une situation pour le moins embrouillée, personne n'entendit les trois coups frappés sur la porte.

L'entrée apparemment à l'improviste de Nejire ne pouvait qu'ajouter à la confusion. Elle embrassa la scène du regard. Ses yeux brillèrent. Elle ouvrit la bouche pour poser des questions, mais eut l'air de se rappeler quelque chose, et elle serra les lèvres à regret.

A la place, elle sauta dans la bagarre. En un clin d'œil, elle avait arraché Jiro à Neko, Neko à Shoto et s'était écarté de trois pas de l'entassement de secondes.

— Coucou ma belle, lui murmura-t-elle à l'oreille, oui, je suis désolée de te déranger, mais je cherche la fumiste lâcheuse, tu saurais où elle est passée ?