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Un craquement me fit me réveiller en sursaut. Javais une dérangeante impression que lon mépiait, tapi dans le noir. Je scrutais les ténèbres mais, ne remarquant rien danormal, je tentai de me rendormir. Aucun bruit danimaux affolés ou de branches dérangées. Je me trouvais soudain bien parano mais rien à faire, jétais nerveuse et je ne pouvais pas tenir en place. Je me levai donc, me raccrochant sans men rendre compte à la poigne rassurante de mon poignard et mapprochant de mon arc. Les respirations régulières et ronflantes de mes compagnons étaient rassurantes. Apres tout, que pouvait-il marriver entourée de tous ces combattants aguerris ?

Je marchais, faisais le tour du campement, vérifiant le feu, les chevaux, leau.. je moccupais les mains afin de moccuper lesprit. Je sentais toujours le poids sur ma nuque mais je lignorais, faisant comme si de rien nétait. Mon système nerveux, lui, nétais pas de cet avis et sappliquait à me faire sursauter au moindre petit son. Si jétais de nature cardiaque, je serais probablement morte une bonne dizaine de fois, mon pauvre cur arrêté par un surplus dadrénaline. Une angoisse sourde montait petit à petit en moi, prenant le contrôle de mes mains qui se mirent à trembler. La solitude que je ressentais en cet instant métouffais, et je commençais à envisager la honteuse possibilité de réveiller un de mes amis, histoire de lui faire part de mes inquiétudes et de ne plus être seule face à la nuit noire. Mais bien que jaie peur, javais encore trop dégo pour le faire réellement. Alors je me tournais vers la lune, me réfugiant dans sa douce lumière argentée. La gardienne de la Nuit pourrait peut-être mapporter le réconfort dont javais besoin. Apres tout, combien avant moi, avaient adressés des prières silencieuses a cet astre mystique, lui confiant leurs secrets ? En effet, cette contemplation silencieuse me happa, et je me déconnectais totalement du monde qui mentourait. Je flottais dans un vide cotonneux, mes pensées en sourdines pour un temps. Malheureusement, je navais pas encore laptitude des sentinelles à garder toujours une partie de mon esprit en état de surveillance et je redescendais de mon petit nuage brusquement et douloureusement quand Ylir me tapota lépaule, un doigt plaqué sur ses lèvres. Je fronçai les sourcils et découvrit avec stupeur et avec une pointe daffolement quils étaient bien réveillés et en état dalerte. Cette fois-ci pourtant, je nétais plus sans défense et empoigna mon arc. Sil fallait se battre, je combattrais a leurs côtes.

Mais alors que jallais me ranger dans la ligne, ils me firent un signe de tête discret vers les hauteurs, mindiquant ou se trouvait Sorin. Je ne comprenais pas. Une main jaillit alors des branches, celle du grimpeur évidemment, et il mintima de maccrocher. Nétant pas vraiment une très bonne grimpeuse, je dérapais plusieurs fois et me prit un bon nombre de branches dans les cheveux mais jarrivai en haut en entier. Je me calais le plus confortablement possible sur la branche choisie par mon nouvel acolyte. Ce dernier me demanda alors de sortir une flèche et de me tenir prête. Apparemment, ce combat se déroulerais sur deux étages.

Jétais loin dimaginer que lattente serait aussi longue. A force de tenir mon arc bandé, mon bras douloureux tremblait et je ne sentais plus mes jambes. Jen étais presque à désirer que le camp ennemi se déclare afin quil y ait un peu daction et que je puisse détendre mes muscles noués. La prémices dune bataille était bien plus éprouvante pour les nerfs que le combat en lui-même, jen étais certaine. Rien ne pouvait être plus dur mentalement que de ne pas bouger tout en sachant lennemi a quelques mètres de toi, prêt à bondir et a tégorger en un tour de main. Je me sentais telle une proie accrochée, pieds et poings liés, sur une cible rouge, à la vue de tous. Les branches touffues n'étaient plus un rempart assez épais pour me protéger et les bruits des oiseaux environnants ne couvraient plus non plus ni le bruit de ma respiration ni les battements de mon cur. Jétais à la merci de mon agresseur et je détestais cela. Heureusement, je nétais pas seule. Sorin était là. Et bien que je ne le portasse pas dans cur, sa présence était réconfortante. Javais au moins une personne à laquelle me référer et qui me guiderait. Cette pensée calma un peu mon cur palpitant et je réussis à prendre une grande bouffée dair sans trembler. Je refocalisai mes pensées sur le sol en contrebas et attendit.

Ces Souvenirs OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant