[From my level to yours] Kylian Mbappé

[Chapitre 13]

PDV KYLIAN

Je m'éloigne vers la sortie et m'apprête à passer la porte quand un bruit de verre survint.

- Euh, ça va ? Demandé-je en élevant la voix.

Pas de réponse.

- Veronica ? Tu vas bien ?

- Ouais ouais, c'est rien t'en fais pas. Dit-elle d'une voix timide.

Je me rapproche du salon, histoire de savoir ce qui se passe, et je la vois, au sol, recroquevillée sur les bouts de verres du bol, maintenant en mille morceaux. Des petits bouts de verre sont plantés dans son corps, elle saigne peu, mais quand même. Au même instant, Mila et Lily reviennent parmi nous.

- Oh mon dieu, Veronica, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- C'est ma faute, dis-je, avec un air coupable, je lui ai proposé mon aide et elle a refusé, c'était évident qu'elle en avait besoin, j'aurais dû insister.

Lily me fixe, toujours avec son regard noir, tremblante de colère. Je m'écrase à nouveau, j'ai rien à dire, je baisse les yeux.

- Fait pas le coupable, c'est entièrement ma faute, mais si quelqu'un pouvait m'aider à me relever...

Mila lui tend la main pour l'aider à se relever mais Veronica a du mal apparemment.

- Attends, laisse. Dis-je à Mila. Veronica, attrape mon bras s'il te plaît.

Elle s'exécute et se surélève légèrement. C'est bien assez pour moi, mon autre main soutient ses hanches, et elle se trouve sur mon épaule, avachie.

- Tu me portes comme un sac à patate, c'est marrant. Me dit-elle.

- Un sac à patate ? C'est bien une expression du nord ça.

- T'as percé mon secret. Lâche-t-elle en laissant un silence. Mon père me portait comme ça avant.

Mila et Lily baisse les yeux, sûrement gênée que cette époque soit révolue, vu la tournure des choses, et s'écartent un peu en faisant des messes basses.

- Tu me poses où ?

- Plan de travail. Repondé-je simplement.

- Ah, d'accord.

Je la dépose sur le plan de travail de la cuisine. Je crois que mon cœur loupe un battement. J'observe la situation, Veronica est assise, devant moi, ma main droite à côté d'elle, l'autre toujours sur sa hanche. Veronica a une main sur ma nuque, nos visage sont proches, ma respiration s'alourdit.

- Euh, t'es sûre que ça va ? Me demande Veronica avec un air confus, qui retire sa main de l'arrière de mon cou.

- Excuse moi, bug du matin sûrement. Expliqué-je en m'éloignant.

Bug du matin ? Mais qu'est-ce que je raconte moi ? Ma bouche, elle parle seule c'est pas possible.

- Euh, d'accord...

- Veronica. Dit-une voix familière.

Mila et Lily sont revenues. A vrai dire, je n'avais même pas remarquer leur disparition. Mila se tient devant, toute fière, un pince à épiler à la main.

- Tadam, regarde ce que ta meilleure amie, aillas la pote la plus parfaite au monde, a été chercher ! Annonce-t-elle. Alors accroche toi, ça va faire un petit peu mal je pense, mais c'est pour la bonne cause.

Elle retire chaque petits bouts de verre avec précaution, essuyant les goutes de sang avec du sopalin. Moi je reste là, je sais pas trop pour quoi, j'observe. Veronica gémis de douleurs plusieurs fois, mais très peu compte tenu au nombre d'entailles qu'elle a.

—————

Mila vient de finir de poser un énième pansement. Je suis en retard pour l'entraînement, faut que je me grouille. Je salue les filles, et file aussitôt.

PDV VERONICA

Kylian nous laisse peu après.

- Rah, Veronica, comment tu peux être aussi maladroite... Je vais te reprendre un bol, reste là.

- J'ai plus faim maintenant.

- Au moins un verre de lait, supplie Lily, pour tes cachets.

- J'accepte, mais qu'un verre.

- Tu vas finir par tomber malade si tu continue de manger si peu. Souffle Mila.

- Je vais très-bien.

Bizarrement, je ne suis pas tranquille. Je me sens redevable envers Kylian, et je pense qu'il va peut-être avoir besoin de mon aide. Je sais qu'il sera sanctionné pour son retard à l'entraînement, mais je suis loin d'être idiote, je sais également que tout le monde ici rêve d'obtenir nos faveurs, alors autant en jouer. Je m'excuse auprès de mes amies, qui me font promettre de revenir. Ça tombe bien, c'était prévu. J'empoigne mes béquilles et me dirige vers le terrain. Je ne m'étais pas trompée, Kylian est en train de bien se faire sermonner publiquement. Je m'avance encore, en direction du coach, et je me fais repérée par les joueurs, qui commencent à me fixer un par un. Je sens le regard du concerné, qui semble dans l'incompréhension complète.

- Que faites vous là mademoiselle Seijas ? Me demande le coach, visiblement aux anges de me voir.

- Oh, pas de ça, vous pouvez m'appeler Veronica.

- Alors appelle moi Luis. Me dit-il, visiblement impatient de me voir prononcer son nom.

J'ai l'impression d'être une enfant de 4ans sur le point de prononcer ses premiers mots, c'est bien humiliant tiens.

- D'accord Luis. En réalité, si je viens vous parler ce n'est pas sans raison. Dis-je en prenant un air coupable.

- Ah bon ? Dit moi tout.

- Je suis un peu honteuse, je l'avoue. Murmuré-je en imitant un rire nerveux.

- Il n'y a pas de quoi, tu peux me parler honnêtement.

- Si je viens vous voir, c'est pour justifier auprès de vous le retard de votre numéro sept. C'est de ma faute, j'étais sur le point de prendre un bol de céréales quand je l'ai lâché. Il a volé en éclat et je me suis blessée. Votre joueur est resté pour s'assurer que j'aille bien et a même aider mes amies à nettoyer. Je suis venue en espérant que vous l'excuserez de ça.

- C'est vrai Kylian ? Lui demande-t-il, en essayant de camoufler son air fier.

Kylian acquiesce timidement, un vrai gosse je vous jure.

- Tu sais, ici, on est comme une famille. Je ne vais pas sanctionner Kylian pour t'avoir aider, c'est gentil à toi de t'être déplacée pour lui. Me dit-il avec un regard que je ne connais que trop bien.

Comme je l'ai dit plus tôt, je ne suis pas stupide, j'ai bien compris le sous-entendu dans sa phrase. Mais ce genre de remarque, très peu pour moi. On dirait tous des gamins, vu leurs regards. Leurs yeux parlent pour eux, et me disent sans retenue « ouuuh, Kylian t'as pecho », mais non merci les gars, je passe mon chemin. Déjà je viens juste de rompre, et puis je cherche pas un coureur de jupons en guise de petit ami, sans façon. Je passe outre, pourquoi réagir ? Et commence à m'éloigner.