[Chapitre 11]

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PDV VERONICA

Mila appelle l'avocat pour les précisions, mais normalement non, nous ne rêvons pas. Il est écrit mot pour mot que la dernière étape du procès est dans 4 jours. C'est le dernier jour pour convaincre les jurys. Je sais très bien qu'il sera peut être rallongé d'une séance, mais je garde espoir. Dans 4 jours, je saurais, je saurais si mon combat a été en vain, ou s'il n'est que le début de ma nouvelle vie. J'ai un peu peur, la défense de mes parents est vraiment faible, mais en revanche, leur avocat est féroce. En vérité, ce procès n'est pas que pour moi. Si je devais choisir, j'aurais préféré juste couper les ponts. Mais mes parents, détiennent quelque chose de précieux, quelque chose qui n'a pas de prix : mon chiot. On peut se dire qu'un chiot n'est pas si important au fond. Mon chiot a été élevé pour être un chien d'assistance, particulièrement pour l'anxiété et autre. Mes problèmes d'anxiété ne sont pas vraiment reconnu, alors ma marraine me l'a offert juste avant le procès. Quand j'ai dit à mes parents que je voulais partir et ne plus jamais les voir, ils ont décidé de le garder, mon Bali. Depuis je me bats, je me bats pour lui.

- 4 jours, je sais pas si c'est court ou long. Souffle Lily.

- Pour nous, vu que c'est du vécu, c'est super long, mais en temps normal, le tribunal aurait dû prévenir plus d'une semaine avant, je comprends pas trop... Explique Mila.

- Laisse tomber, ils doivent y être pour quelque chose...

- Comme toujours. Souffle-t-elle.

- Quelle vie de merde... Souffle-t-on avant de pouffer toutes les trois.

- Bah alors les filles, elle est où la positive attitude ? Nous dit une voix étrangère.

On tourne la tête, Neymar se trouve à l'entrée de notre chambre, prêt à toquer. Bah ouais, comme des débiles on avait pas fermer la porte.

- Eh, dit Lily, un peu vexée par sa remarque, elle est toujours là ! C'est juste un... petit coup de mou ? On va dire ça.

- Racontez moi tout, j'adore les ragots à force. S'excite-t-il, toujours avec son accent brésilien.

On se regarde, se demandant si on peut lui dire, hésitantes. Lui n'a pas notre temps apparemment, il s'empare de mon téléphone, et commence à lire pendant que j'essaie de lui reprendre.

- Émancipation familiale ? C'est quoi ça ?

- C'est..une réunion de famille à peu près. Menté-je.

- Au tribunal ? A d'autre, je ne suis pas juste beau, j'ai un cerveau sous ce magnifique visage. Se moque-t-il.

- Beau visage, mais grosses chevilles. Ricane Mila.

- Et vous êtes méchantes en vrai, bande d'hypocrites là. S'indigne-t-il.

- Mais oui, bien sûr, t'es juste fan de nous coco. Lui dit Lily avec un clin d'œil.

- Rah, on peut vraiment rien vous cacher à vous. Dit-il d'un ton moqueur.

J'observe cette scène, silencieuse. Je suis contente qu'on ai changé de sujet, mais d'autant plus que le courant passe bien avec le brésilien, contrairement à d'autres.

- Bon, c'est pas que je vous aime pas, mais j'étais juste parti chercher mon portable à la base, vu que ma chambre est au début du couloir...

- Bah va le chercher, qu'est-ce que tu fous là encore ? Rié-je.

- Ah ouais, ça fait la timide mais ça me tutoies déjà, poker face mademoiselle.

- Matrixé par lady gaga un peu.

- Bon, j'y vais vraiment, on se voit plus tard. Rie-t-il.

- Si tu le dis.

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PDV KYLIAN

Ces filles me tapent sur le système sérieux. Elles se prennent pour qui ? Ouais, je m'en suis pas remis, je me suis posé dans le canap' devant la télé, faut passer à autre chose. Presnel m'a rejoint peu après et je me suis plaint sans retenu, résultat : il est mort de rire.

- Eh les copains ! Crie Ney en entrant. J'ai une question please.

- La traduction du mot tapis ? Se moque Presnel.

- C'est quoi l'émancipation familiale ? Dit-il, sans prêter attention à la remarque de Presnel.

- Pourquoi, t'aime plus tes parents ? Demande Prenel, un sourire au lèvre.

- Hein ? J'ai pas compris. Mais c'est pas pour moi ce truc, c'est aux filles là.

- À qui ? Continué-je.

- C'est... Veronica je crois ?

- Une émancipation familiale ? T'as du mal lire. Dit Presnel.

- Oh, arrête, j'suis étranger, pas con.

- Une émancipation familiale... Murmuré-je. Jamais entendu parler.

- Sérieux ? Tu sais pas c'est quoi ? S'étonne Presnel.

- Mais dit nous. S'énerve le brésilien.

- Une émancipation familiale, c'est quand tu fais un procès à tes parents, pour mauvais traitement, négligence... Le but c'est qu'ils ne soient plus reconnus comme tes parents, que vous soyez plus de la même famille quoi. Mais faut que ce soit vraiment hard pour être accepté, c'est pour ça que t'as dû mal lire bro.

- Je suis sûr que c'était marqué ça.

- Je me demande ce qu'ils ont fait ses parents. Ils ont sûrement refusé de lui acheter un poney. Rigolé-je, suivi de mes amis.

- Ahah, dit une voix féminine d'un ton sarcastique, ça va ? On se moque bien ? C'est drôle hein ?

- Détend toi Lily, c'est juste une vanne, c'est marrant...  La rassure le brésilien.

Donc la fille c'est Lily, trop successible la meuf.

- J'avoue, ça va, on rigole. Soutené-je.

- Ah ? C'est sensé être drôle ? Continue-t-elle.

- Bah oui, c'est juste une vanne hein. Lui dis-je.

- Ah ouais ? Tu sais ce qui est drôle aussi ? Dit-elle en s'approchant dangereusement de nous, et de mon visage apparemment. Je vais te le dire parce-que tu vas pas trouver p'tit génie. Ce qui est drôle, c'est que Veronica a dû supporter la violence de son frère de ses 6 à 17 ans.

Tout les trois, on ne parle plus. Je suis pas sûr de comprendre, et elle a l'air d'être disposée à en dire plus. Elle s'éloigne de nous, rebroussant chemin vers l'ascenseur avant de s'arrêter et de se retourner vers nous.

- Le plus drôle, c'est que malgré toutes les blessures subies, elle a rien dit. Un harcèlement verbal et physique chez elle, à mourir de rire. Non, ce qui est vraiment marrant, c'est qu'elle a menacé d'appeler le 112 à 8 ans, et que ses parents ont refusé, alors qu'ils savaient. Y'a aussi le jour où son grand frère a essayé de l'étrangler peut-être, ou quand elle a sombré dans la mutilation et a tenté de se suicider, ça aussi, c'était à mourir de rire. Même quand elle a appris que sa mère avait lu sa lettre d'adieux et qu'elle a rien foutu. Et qu'elle s'est faites harcelée autour de chez elle, dans sa primaire, collège, lycée, enfin vous voyez quoi. Souffle-t-elle avant de marquer une pose. Mais après, je suis pas au courant de tout, si ça se trouve, elle leur fait un procès car elle a effectivement pas eu son poney.

Elle continue de s'éloigner, pendant que nous, on se fixe comme des cons. C'est vrai, on a pas d'excuse, un procès comme ça c'est très sérieux. Cette fille, cette Veronica, c'est vraiment une battante finalement. Elle me fait d'la peine, et vu la tête de mes coéquipiers, j'suis pas le seul.

- Au fait ! Crie Lily devant l'ascenseur. J'vous ai rien dit, vous savez rien okay ? Sinon c'est moi qui vais me faire déglinguer tout-à-l'heure.

On hoche la tête en signe d'approbation. Honnêtement, heureusement que c'était pas Veronica, si elle avait pleuré, je sais même pas comment j'aurais réagi, rien que là, j'me sens vraiment coupable.

[From my level to yours] Kylian MbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant