•3• La colère, la dépression

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- Tommy, pourquoi tu l'as embrassé ?! Tu ne m'aimes plus ?
- Je ne savais plus ce que je faisais, Newtie ! C'était à cause de l'alcool ! Excuse moi, je t'en prie...

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- Newt, attend moi ! Riait Thomas, courant avec le jeune homme dans les bois du Bloc.

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- Minho va bientôt arriver avec le remède... S'il te plaît Newtie, tiens le coup... murmura Thomas, des larmes sur le visage.

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- Please Tommy, please...

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- Thomas ! Thomas ! Réveille toi !

Et en effet, le jeune homme se réveilla.
Il se redressa en sursaut, cognant son front contre celui de Minho, qui s'était penché sur lui pour le réveiller.

Trois semaines.
Cela faisait trois semaines que Newt les avait abandonné.
Et la douleur ne s'était aucunement estompée.
Elle avait pris une autre dimension, plus cruelle peut être.
Elle s'était transformée en rage, une colère teintée de culpabilité.

- Thomas, Sonya aimerait te parler...
- Je veux pas la voir. Si elle a des questions, elle n'a cas te les poser à toi !
- Mais tu sais bien que ce n'est pas pareil..
- Bien sur que si ! En plus, tu le connaissais depuis plus longtemps que moi. Protesta Thomas d'un ton amer.

Minho soupira tandis que Thomas s'habillait. Ce dernier évitait tout contact avec la sœur de Newt depuis qu'ils étaient arrivés sur l'île.

- Il faudra bien que tu lui parles un jour. C'est sa sœur, Thomas, même si elle n'a pas de souvenirs de lui...
- Arrêtes ! Tu sais très bien pourquoi je ne veux pas la voir !
- Et si je te bande les yeux ? Tu ne verras même pas son visage. Tenta l'asiatique. 
- Mais imagines qu'elle ai la même voix que lui... je ne veux pas.

Et Thomas sortit alors, sûrement pour faire son footing matinale.
Minho n'était pas dupe, il savait pertinemment que Thomas ne faisait pas le tour de l'île chaque matin simplement pour se maintenir en forme. Il s'éloignait pour pleurer sans qu'on le voit.

Vers midi, le brun s'occupait les mains en coupant des pommes de terre, sous la surveillance de Frypan.
Ce dernier avait cependant renoncé à lui expliquer que planter rageusement son couteau dans les pauvres patates avant de les réduire en charpie ne rendrait pas le procédé plus rapide. Accélérer

- THOMAAAAAAAS ! Cria soudainement quelqu'un derrière lui.

Il se retourna en sursaut, manquant de peu de se trancher la main avec son couteau, et aperçut Sonya. Il se tendit immédiatement.

Plonk ! Il avait tout fait comme il fallait pour l'éviter.
Son nez... ses yeux... la forme de son visage...
Tout en elle lui rappelait Newt.

- Alors comme ça tu m'évites ? Bref. Tu veux pas qu'on discute un peu ? Tout le monde m'a dit que mon frère et toi passiez presque tout votre temps ensemble. Je veux dire, dans votre Labyrinthe. C'était ton meilleur ami ? Raconte moi tout ce qu'il y a à savoir sur lui ! S'il te plaît.

La machoire de Thomas sembla se décrocher.
Cette folle était réellement la sœur de Blondie ?

"C'était ton meilleur ami ?"

- Va te faire foutre. Murmura le brun en s'éloignant à pas pressés.
- Eh ! Mais ça va pas ?

Thomas serra les dents si fort que ses molaires grincèrent.
Heureusement, Frypan intervint avant que la situation ne dégénère.

- Thomas, Sonya, c'est pas la peine de se disputer...

Thomas lui lança un regard courroucé.
"Mais tu l'as entendu ?!" Semblait-il dire.
Frypan, l'air désolé, éloigna simplement la blonde.

- Mais il est pas bien ton pote ! J'ai pas compris ce que j'ai dit de mal.
- Écoutes, quand tu lui parles de Newt, prend des pincettes ! Tu n'avais aucun tact.
- Newt était son meilleur ami ?
- Absolument pas. Rit le cuistot, un peu nerveusement.

Mais avant que la jeune fille ne puisse poser d'autres questions, il s'éloigna rejoindre d'autres amis.

Les jours passèrent, les semaines défilèrent, et Thomas hurlait intérieurement. 
Il aurait tout donné pour embrasser une dernière fois Newt, pour plonger une dernière fois son regard dans les yeux noir profond de Newt, pour sentir une dernière fois la peau délicate de Newt sous ses doigts.

La présence du blond lui manquait tellement qu'il se serait mieux porté si on avait arraché un bout de son âme.
Il avait  besoin de Newt, un besoin viscéral.

Et c'était sa faute.
C'était entièrement de la faute du brun, n'est-ce pas ?
C'était lui qui tenait le poignard, après tout.

Pourquoi avait-il ce putain de poignard en main à ce moment là ?

Il n'y avait pas de mot pour décrire le sentiment qui s'empara de Thomas quand il réalisa que s'il n'avait pas eu le poignard en main à ce moment là, son Blondie aurait été là avec lui.

Il s'étouffait, il mourrait de rage et de culpabilité. 
Il ne pouvait rester vivant en sachant que c'était lui qui l'avait tué.
Il devait rejoindre Newt.

- J'a... j'arrive Newt... murmura-t-il en courrant vers le centre de l'île, laissant en plan Minho qui essayait de tenir la conversation depuis tout à l'heure.

Il courut, courut, courut encore, la vue brouillée, le souffle manquant, les jambes brûlantes, il courut jusqu'à atteindre un arbre très haut.

Et alors il escalada.
Il ne monta pas jusqu'au sommet, car les fine branches ne le permettait pas, mais il était tout de même à une bonne quinzaine de mètres du sol quand il s'arrêta enfin.

- J'arrive Newt... j'arrive...

Et alors Thomas sauta.
Comme ça, sans réfléchir davantage.
Un sourire passa sur ses lèvres.
Il allait retrouver son blond.

ThanatophobiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant